Shabbat: Injonction contre la mairie de Jérusalem pour des restrictions imposées à un café
Le parti Hitorerut a déposé un recours contre la fermeture d'un établissement du Rose Garden à Shabbat; la municipalité affirme qu'elle se conforme aux souhaits des habitants
La semaine dernière, le tribunal de district de Jérusalem a émis une injonction à l’encontre de la municipalité qui exigeait qu’un nouveau café prévu dans un parc de quartier s’engage à rester fermé à Shabbat – le jour de repos juif.
La décision du tribunal de ne pas donner suite à l’appel d’offres pour l’installation d’un café dans le Rose Garden – ou Jardin des Roses – situé dans le quartier de Talbiya, fait suite à un recours déposé par le parti Hitorerut (« réveil » en hébreu) contre les conditions de l’appel d’offres.
Hitorerut a accusé la décision de créer à tort un précédent qui aurait un impact sur le statu quo religieux-laïc dans la capitale.
Dans une déclaration faite après l’arrêt et rapporté par le quotidien local Kol HaIr, la municipalité de Jérusalem s’est déclarée « confiante dans le fait que ses revendications et les besoins du public seront pris en compte dans la décision finale ».
Au début du mois, une centaine de résidents locaux ont manifesté contre l’appel d’offres sous la bannière « oui à un café, non à la coercition », organisée par Hitorerut.
La roseraie est connue pour être un lieu de retraite tranquille, à l’écart de l’agitation de la ville. Un plan municipal visant à rehausser le profil du parc et à attirer plus de monde prévoyait l’ouverture d’un café.
Il y a quelques mois, le conseil communautaire de Ginot HaIr, responsable du parc, a mené une enquête auprès des résidents locaux pour leur demander s’ils souhaitaient l’ouverture du café, tout en stipulant qu’il serait fermé à Shabbat, a rapporté Walla.
Selon la réglementation, si au moins 60 % des 200 participants à un tel sondage sont du même avis, celui-ci doit être pris en considération. Le sondage a été effectué auprès de 500 personnes du quartier, et 62 % d’entre elles étaient en faveur du respect de la restriction du Shabbat, 36 % étaient contre, et moins de 1 % étaient indécises.
Cependant, Hitorerut a déclaré que la municipalité n’avait pas à imposer la condition relative à Shabbat en premier lieu.
אוהבים את השבת בירושלים- לא שותקים למול הכפייה הדתית ושומרים על ירושלים של כולם!השבוע נחשף כי העירייה פרסמה מכרז…
Posted by התעוררות בירושלים on Saturday, May 6, 2023
Dans sa décision, le tribunal a estimé que le recours « semble soulever des questions qui méritent d’être approfondies ».
« Le tribunal a accepté le principe de la véracité de notre argument selon lequel les autorités chargées des appels d’offres au sein de la municipalité ne sont pas autorisées à imposer la fermeture d’un établissement le jour du Shabbat en amont, contrairement à ce que prévoit le règlement », a répondu Hitorerut.
La municipalité a réagi à la décision du tribunal en déclarant que « la possibilité d’ouvrir le café à Shabbat va à l’encontre des souhaits des habitants du quartier, des conclusions de l’enquête sur la participation du public et des souhaits des dirigeants de la communauté ».
« Ce combat concerne l’avenir de cette ville », a déclaré à Walla le chef du parti Hitorerut, Adir Schwartz. « Jérusalem appartient à tout le monde. C’est ainsi qu’elle a été et c’est ainsi qu’elle sera. »
L’ouverture des commerces à Shabbat est un sujet brûlant en Israël, où les autorités locales peuvent prendre des arrêtés autorisant ou interdisant l’ouverture de certains sites. À Jérusalem, le sujet est particulièrement controversé.
L’année dernière, un rapport de l’Institut israélien de la démocratie (IDI) a révélé que les règles limitant les activités pendant Shabbat étaient de plus en plus souvent ignorées dans de nombreuses municipalités.