Shabtaï accuse Ben Gvir de « violation flagrante » des frontières entre police et politique
Lors d'une conférence à l'université de Tel Aviv, le commissaire sortant a rappelé l'importance du maintien d'une force de police indépendante et les dangers d'ingérence
Le commissaire de police Kobi Shabtaï a accusé mercredi le ministre de la Sécurité nationale Itamar Ben Gvir d’ingérence lors d’une conférence organisée par l’Université de Tel Aviv (TAU), et a averti que la police israélienne « devait rester autonome et libre de tout parti pris politique », faute de quoi elle ne serait plus un organisme indépendant.
Faisant référence à une loi controversée adoptée en décembre 2022 qui a conféré des pouvoirs étendus sur les politiques de la police au politicien d’extrême droite ultra-nationaliste Ben Gvir, Shabtaï a déclaré que « les frontières entre [la police] et l’échelon politique ont été fissurées ».
« Pendant mon mandat de chef de police, j’ai travaillé sous la direction de trois ministres », a rappelé Shabtaï, dont le mandat s’achève le mois prochain.
« Malheureusement, au cours de l’année écoulée, les tentatives de l’actuel ministre visant à transgresser de manière flagrante l’équilibre nécessaire entre les rangs se sont multipliées ».
Dans un courrier du 27 mai adressé à la procureure générale Gali Baharav Miara, Shabtaï a révélé des détails sur les tentatives répétées d’ingérence de Ben Gvir qui a notamment signalé que ce dernier avait dit à de hauts responsables de la police, sans lui en parler, qu’il ne voulait pas que la police assure la protection des convois d’aide humanitaire traversant Israël pour aller à Gaza