Shaked : HaBayit HaYehudi est toujours dans la course électorale
La ministre de l'Intérieur a affirmé qu'elle serait le ticket gagnant de la droite pour accéder au pouvoir
Carrie Keller-Lynn est la correspondante politique et juridique du Times of Israël.

La dirigeante du parti HaBayit HaYehudi et ministre de l’Intérieur, Ayelet Shaked, a insisté mardi soir sur le fait qu’elle comptait mener son parti – aux résultats médiocres – jusqu’au bout lors des élections législatives de la semaine prochaine, bien que des sources aient confirmé qu’elle avait consulté des conseillers sur un éventuel retrait de la course électorale.
« Je suis ici pour faire taire les rumeurs, je me présenterai jusqu’au bout », a déclaré Shaked aux journalistes lors d’une conférence de presse à Tel Aviv.
À quelques jours des élections du 1er novembre, le parti HaBayit HaYehudi, de Shaked, continue d’afficher des résultats bien inférieurs aux 3,25 % des voix nécessaires pour siéger à la prochaine Knesset. Un sondage réalisé lundi par la chaîne publique israélienne Kan a révélé que le parti avait moins de la moitié du soutien requis, soit seulement 1,6 %.
Bien que Shaked ait affirmé son désir de siéger dans un gouvernement de droite dirigé par le leader du Likud, Benjamin Netanyahu, le bloc de ce dernier continue de la rabaisser dans différentes déclarations publiques, craignant que Shaked ne soit pas assez forte pour entrer à la Knesset et qu’elle ne gaspille de précieux votes de droite qui auraient pu aller à des partis le soutenant.
Faisant écho aux propres mots de Netanyahu pour calmer la discorde intra-bloc, Shaked a déclaré que les partis de droite-religieux devraient « cesser les tirs amis ».
« De grandes pressions sont exercées sur moi jour et nuit, essayant de me briser à tout prix », a-t-elle ajouté.

Les sondages indiquent que le bloc de Netanyahu est sur le point d’obtenir la majorité, avec 60 sièges sur les 120 que compte la Knesset, tandis que les partis de la coalition sortante en aurait environ 56, et que l’alliance arabe Hadash-Taal pourrait en obtenir 4 – un résultat qui conduirait potentiellement à une nouvelle impasse politique.
Shaked a réaffirmé sa position de longue date selon laquelle son parti aurait le potentiel de briser cette équation.
« Tous les sondages disent la même chose : l’aile droite n’a pas de sièges », a déclaré Shaked, ajoutant que si son parti franchit le seuil électoral, il donnera au bloc de Netanyahu suffisamment de sièges pour former un gouvernement.
« Je ne demande aucun rôle [dans un tel gouvernement] », a déclaré la ministre de l’Intérieur, en réponse aux questions des journalistes à ce sujet.
Le numéro 2 de HaBayit HaYehudi, Yossi Brodny, a ajouté que des sondages internes, montrant qu’une grande partie des électeurs souhaitaient que HaBayit HaYehudi fasse partie d’un gouvernement dirigé par Netanyahu, avaient poussé le parti à rester dans la course.
Plus tôt dans la journée de mardi, des informations ont circulé selon lesquelles Shaked envisageait de retirer son parti de la course, comme le Likud et HaTzionout HaDatit le lui avaient demandé.
Une source proche de Brodny a confirmé les informations et a déclaré que les données des sondages internes ont appuyé sa décision de poursuivre.
Une autre source de l’ancien camp de Shaked, Yamina, au sein du parti HaBayit HaYehudi, a démenti ces informations et a insisté sur le fait que Shaked avait toujours prévu de continuer.
Après avoir hérité du parti Yamina de l’ancien Premier ministre Naftali Bennett, Shaked a expérimenté l’alliance HaRouah HaTzionit, aujourd’hui disparue, avant de prendre la tête du parti HaBayit HaYehudi.
Partenaire politique de Bennett pendant près de dix ans, Shaked a été très critiquée par les électeurs de droite qui estimaient qu’elle et Yamina avaient trahi leur base électorale en formant une coalition hétéroclite en juin 2021.
Shaked a investi des ressources considérables et du temps d’antenne pour s’excuser d’avoir aidé à former le gouvernement sortant, bien qu’elle continue d’y siéger.
« J’ai toujours été fidèle à mes valeurs et je n’abandonnerai pas », a ajouté mardi la ministre de l’Intérieur. « Donnez-moi la chance de vous représenter. »