Shmuel Flatto-Sharon, entré en politique pour fuir la justice, meurt à 88 ans
L'homme d'affaires avait été remarqué pour sa tentative réussie, en 1977, de devenir député pour obtenir l'immunité parlementaire et éviter son extradition vers la France
Shmuel Flatto-Sharon, ancien homme d’affaires qui avait fui en Israël pour échapper à une peine de prison en France, s’est éteint vendredi matin. Il était âgé de 88 ans.
Flatto-Sharon était hospitalisé à proximité de Tel Aviv pour une infection depuis le mois de septembre, selon les médias en hébreu.
Né en Pologne en 1930, Flatto-Sharon avait fui la Shoah, devenant un industriel reconnu. Il s’était installé en Israël en 1975, tentant apparemment d’échapper aux autorités françaises qui le soupçonnaient d’avoir détourné des dizaines de millions de dollars.
En 1977, tandis que la France s’efforçait de le faire extrader pour lui faire purger une peine de prison, Flatto-Sharon avait fondé seul un parti politique et il était parvenu à gagner un siège à la Knesset, obtenant ainsi l’immunité parlementaire.
Cette affaire, qui l’avait rendu célèbre, est parfois citée pour justifier la nécessité de seuils électoraux plus élevés à la Knesset. Par la suite, il avait été dans l’incapacité d’intégrer le parlement lors d’essais ultérieurs et avait été plus tard condamné pour avoir acheté des votes au cours des élections de 1977. Il avait été alors condamné à la prison.

Après avoir quitté la politique, Flatto-Sharon avait continué une carrière d’homme d’affaires couronnée de succès et mené des activités philanthropiques en Israël, même si les déboires judiciaires devaient le poursuivre.
En 1986, il avait été arrêté en Italie à la demande de la France mais il était parvenu à revenir en Israël et à éviter les poursuites, selon le site d’information Ynet.
En 1992, il avait demandé à un tribunal de Tel Aviv de le déclarer sans le sou, apparemment pour échapper à une amende de 35 millions de dollars au profit de l’entreprise française Parisienne de Participation, qui l’avait poursuivi devant les tribunaux en Israël.
A ce moment-là, il occupait encore une villa luxueuse dans le quartier huppé Savyon de Tel Aviv, qui aurait été mise au nom de son épouse, selon JTA. Il devait s’entendre plus tard sur le versement d’une somme inférieure avec l’entreprise.
En l’an 2000, il avait passé plusieurs mois dans une prison israélienne pour honorer une condamnation pour corruption en France, selon Ynet.
Ses funérailles ont eu lieu à Savyion, vendredi après-midi. Il laisse derrière lui son épouse Clara et ses enfants Hilda and Yoav.
