Shtayyeh appelle Washington à jouer un plus grand rôle dans le processus de paix
Le Premier ministre a indiqué le chef de l'AP, Mahmoud Abbas, était désireux d'entrer dans des négociations avec Israël dans le cadre de la Solution à deux états
Jacob Magid est le correspondant du Times of Israël aux États-Unis, basé à New York.
WASHINGTON — Le Premier ministre de l’Autorité palestinienne (AP) Mohammad Shtayyeh a appelé lundi l’administration Biden a jouer un rôle plus actif dans la recherche d’une solution au conflit israélo-palestinien.
Dans un discours pré-enregistré qui a été diffusé devant les membres du groupe de pression J-Street, dont les activités se concentrent sur la paix au Moyen-Orient, Shtayyeh a remercié le président américain Joe Biden pour la reprise des aides apportées aux Palestiniens par les États-Unis, qui sont principalement versées par le biais de l’agence controversée des Nations unies pour les réfugiés palestiniens, l’UNRWA.
Toutefois, il a ensuite déploré l’incapacité de Biden à tenir sa promesse de campagne concernant la réouverture des missions diplomatiques des Palestiniens, à Jérusalem et à Washington. Il a ensuite cité les initiatives que Ramallah attendait de la part des États-Unis.
Parmi ces dernières, davantage d’actions prises pour empêcher l’expansion des implantations israéliennes et l’ancrage du contrôle israélien sur la Cisjordanie et sur Jérusalem-Est ; des pressions sur l’État juif pour permettre à des élections palestiniennes d’avoir lieu à Jérusalem-Est ; la révocation d’une loi adoptée par le Congrès qui classe l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) dans la liste des groupes terroristes et la reprise des aides directes à l’AP, qui avaient disparu en raison de la politique de versement par Ramallah d’allocations à des prisonniers sécuritaires palestiniens ainsi qu’aux familles des terroristes tués.
Shtayyeh a souligné la recrudescence des violences qui a eu lieu sous le gouvernement sortant, avertissant que la situation devrait probablement empirer sous la coalition de la ligne dure que le Premier ministre désigné, Benjamin Netanyahu, tente actuellement de mettre en place.
Le Premier ministre de l’AP a affirmé que le futur gouvernement menaçait d’exproprier plus de terres palestiniennes en Cisjordanie, d’augmenter le nombre de résidents d’implantation au-delà de la Ligne verte et qu’il adopterait une politique militaire de tir à vue contre les manifestants palestiniens.
Le futur ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, a promis d’assouplir les règles qui encadrent les tirs à balle réelle pour les forces de sécurité aux prises avec les Palestiniens qui leur jettent des pierres ou des cocktails Molotov. Il a aussi apporté son soutien à des soldats qui avaient été filmés en train d’agresser et de se moquer d’activistes israéliens.
Shtayyeh a indiqué que le chef de l’AP, Mahmoud Abbas, était désireux d’entrer dans des négociations avec Israël dans le cadre de la Solution à deux états, ajoutant qu’un échec des pourparlers dans ce sens signifierait qu’Israël ne serait plus un État juif, ni démocratique.