« Si Israël tombe, nous tombons », prévient Manuel Valls un an après le 7 octobre
L'ex-Premier ministre exhorte la France à « sortir de sa position d'équilibriste » et à se ranger du côté des alliés d'Israël face à la menace de l'Iran, de son programme nucléaire et de ses proxies
« Le lendemain du 7 octobre est un jour sans fin. Nous y sommes toujours ». L’ancien Premier ministre français Manuel Valls écrit ces lignes dans une tribune publiée dans le journal Le Point en ce jour anniversaire du pogrom du 7 octobre 2023, qui a fait 1 205 victimes, principalement civiles, en Israël.
« Nous avons assisté à un pogrom à vocation génocidaire, avec la volonté de tuer le plus de Juifs possible, en massacrant, violant, humiliant des civils qui ne pouvaient pas se défendre et des militaires surpris par l’ampleur de l’attaque », estime Manuel Valls, qui précise par ailleurs que « le Hezbollah lui-même avait un plan semblable à celui du Hamas ».
Il se demande dès lors « comment le président Macron a-t-il pu parler d’une logique de ‘représailles’ du Hezbollah » contre Israël. Une position qui aurait poussé le président à se prononcer pour l’arrêt des livraisons d’armes à Israël utilisées dans la bande de Gaza, dont Manuel Valls estime qu’en faisant cela, « le président de la République commet une double faute morale et politique : il le fait à la veille des commémorations du 7 octobre et il s’éloigne d’un allié précieux ».
Plus explicitement encore, il accuse Emmanuel Macron d’adopter depuis un an « une diplomatie au mieux en zigzag, au pire équidistante vis-à-vis d’Israël et de ses ennemis islamistes ». Il lui reproche notamment d’avoir tardé à se rendre en Israël immédiatement après le 7 octobre (Macron est arrivé le 24 octobre en Israël) et de n’avoir pas pris part à la grande marche contre l’antisémitisme du 12 novembre 2023.
M. Valls affirme par ailleurs, qu’il y a une nécessité à ce qu’Israël puisse « en finir avec le Hamas et ses complices », qui sont les « véritables responsables de la mort de milliers de civils palestiniens utilisés comme boucliers humains dans cette guerre ».
Il estime également qu’Israël a tenté pendant de longs mois de régler le conflit avec le Hezbollah au Liban en demandant à ce que soit respectée la résolution 1701 du Conseil de sécurité de l’ONU, qui n’autorise la présence que de l’armée régulière libanaise au sud du fleuve Litani, résolution que le Hezbollah ne respecte pas puisqu’il a établi des infrastructures à la frontière nord d’Israël.
Saluant la « prouesse technologique » de l’explosion des bipeurs et des talkies-walkies du Hezbollah qui « a permis de mettre hors d’état de nuire des milliers de terroristes du Hezbollah, tout en minimisant au maximum les effets collatéraux sur des civils », M. Valls dénonce le message qu’Emmanuel Macron a adressé aux Libanais « pour partager leur chagrin et se tenir à leurs côtés ».
« Aux côtés de quels Libanais ? », interroge-t-il, rappelant que le Hezbollah, visé par ces explosions, était responsable de la mort de 58 parachutistes français dans un attentat en 1983.
Mais derrière le Hezbollah, précise l’ex-Premier ministre, « le danger fondamental pour l’État hébreu et le reste du monde demeure, même après le 7 Octobre, l’Iran et sa capacité de se doter de l’arme nucléaire ».
Dès lors, il déclare que « la France doit sortir de sa position d’équilibriste », car si « Israël tombe, nous tombons » prédit-il.
« La France a raison : la meilleure guerre est celle qui est évitée. Mais celle qui sera reportée par un cessez-le-feu permettra au Hezbollah de se réarmer et de se réorganiser après les pertes subies pour mieux attaquer Israël et semer la terreur ».
« C’est pourquoi il faut défendre le droit d’Israël à se défendre. C’est même un devoir de réponse d’un État démocratique et protecteur envers ses citoyens », conclut-il.