Signature à Perpignan du plan départemental de la Dilcrah après près de 200 incidents enregistrés en 2024
Dans un contexte de montée généralisée de l'antisémitisme, du racisme et des autres formes de discrimination, la Dilcrah entend lancé des plans d'action adaptés aux territoires

La préfecture des Pyrénées-Orientales a organisé mercredi 7 mai dernier, dans ses locaux de Perpignan, la signature du plan départemental élaboré sous l’autorité de la Délégation interministérielle à la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la haine anti-LGBT (Dilcrah), selon le quotidien local L’Indépendant.
L’événement s’est déroulé en présence notamment de Mathias Ott, délégué interministériel en charge de la Dilcrah, de la présidente du conseil départemental des Pyrénées-Orientales Hermeline Malherbe, de Jean-David Cavaillé, procureur de la République près le Tribunal judiciaire de Perpignan, et de représentants associatifs.
Kevin Courtois, secrétaire de la branche locale de SOS Racisme, estime que « ce plan va servir à lutter efficacement contre toutes les formes de discriminations » pour, dit-il, « défendre l’idée républicaine de la liberté, de l’égalité, de la fraternité ». Il ajoute que l’association reçoit « des demandes assez régulières ».
Faisant écho à ce constat, Jean-David Cavaillé a indiqué que « la situation dans ce département est plus prégnante que ce qu’on m’avait présenté à mon arrivée ici, il y a 5 ans ». D’après les chiffres mentionnés par le journal, en 2024, 57 faits relevant de la discrimination antisémite, raciste et LGBT-phobe ont été enregistrés auprès de la police nationale et 127 autres auprès de la gendarmerie. Ces chiffres seraient en hausse par rapport à 2023.
De son côté, Guy Gaultier, président de LGBT+ 66, explique avoir « en ce moment environ 50 dossiers en cours avec le procureur. Seulement 20 % des victimes portent plainte pour ces violences ».
Le plan départemental, recommandé par le Comité opérationnel de lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la haine anti-LGBT+ (CORAHD) local, propose de mener 11 actions concrètes qui couvrent notamment la sensibilisation du public, des scolaires et du secteur professionnel.
#Signature ✍️ Ce jour, en présence de Mathias Ott, délégué interministériel à la lutte contre le #racisme, l'#antisémitisme et la #haine anti-LBGT+, le premier Plan départemental de lutte contre le racisme, l'antisémitisme et la haine anti-LGBT+ 2025-2028, a été signé par Thierry… pic.twitter.com/dO8Rmc321M
— Préfet des Pyrénées-Orientales (@Prefet66) May 7, 2025
« Nous souhaitons que nos plans au niveau national soient déclinés au plus près des réalités territoriales, mais aussi pour prendre en compte les singularités, les spécificités locales, et les lieux de mémoire », a déclaré Mathias Ott dans une interview accordée à L’Indépendant.
« C’est quand même un département, et le plan départemental le montre, très dynamique pour essayer de mettre en place des solutions innovantes pour lutter contre le racisme, l’antisémitisme et la haine anti-LGBT », a-t-il ajouté.