Six mois avec sursis requis contre Alain Soral pour une « quenelle »
Le tribunal a mis sa décision en délibéré au 10 janvier
Le parquet de Colmar a requis jeudi six mois de prison avec sursis à l’encontre de l’essayiste d’extrême droite Alain Soral pour avoir diffusé sur internet une photo de lui effectuant une « quenelle », geste assimilé à une sorte de salut nazi déguisé.
Le tribunal a mis sa décision en délibéré au 10 janvier.
La « quenelle » est un geste « antisémite » en lien avec « le mépris » de la communauté juive, a déclaré la procureur de la République de Colmar, Catherine Sorita-Minard, qui, outre cette peine assortie d’une mise à l’épreuve, a requis l’indemnisation des parties civiles (SOS Racisme, la Licra du Haut-Rhin et le Consistoire israélite du département).
Elle a également demandé la publication du jugement dans la presse.
Déjà condamné à de multiples reprises, M. Soral, qui était absent à l’audience, « est en état de récidive » et incite, en diffusant sur internet « son geste « délibéré, choquant et provocateur (…) à la haine de l’autre », a pointé la magistrate.
De son vrai nom Alain Bonnet, Alain Soral était poursuivi pour « injure » et « incitation publique à la haine ou à la violence en raison de l’origine, l’ethnie, la nation, la race ou la religion ». Il avait diffusé sur son compte Twitter et sur son site « Egalité et Réconciliation » un cliché, pris le 5 mai, le montrant en train de faire une « quenelle » sur les marches du tribunal de Colmar.

La « quenelle » est un geste popularisé par le polémiste Dieudonné, condamné à maintes reprises pour des sorties antisémites.
Sur son site, M. Soral, venu en Alsace pour une conférence intitulée « Pédocriminalité : réseaux et code pénal », avait accompagné la photo d’un texte évoquant le Conseil représentatif des institutions juives (Crif) et la Licra.
« Matériellement, ce dossier est vide », a balayé son avocat, Me Damien Viguier, plaidant la relaxe. La « quenelle » n’est rien d’autre qu’un « bras d’honneur ou un doigt d’honneur » et non « un salut nazi inversé », a-t-il encore avancé.
Les parties civiles ont réclamé la condamnation de l’essayiste, un « multirécidiviste de la haine », selon Me Rodolphe Cahn, conseil du Consistoire.
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