Smotrich gèle 100 M de shekels destinés à l’AP pour ses « incitations au terrorisme »
Le ministre des Finances a déclaré que le blocage entrait dans le cadre de la bataille d'Israël contre le terrorisme ; les fonds seront distribués aux familles des victimes du terrorisme
Le ministre des Finances Bezalel Smotrich a ordonné, dimanche, la saisie d’environ cent millions de shekels issus des recettes fiscales qui auraient dû être transférées à l’Autorité palestinienne, affirmant que l’argent serait versé aux familles des victimes du terrorisme.
Une initiative qui a eu pour objectif de sanctionner l’Autorité palestinienne pour les paiements réalisés aux familles de terroristes palestiniens, a écrit Smotrich dans un post sur X.
« La lutte contre le terrorisme n’est pas seulement un combat juste mais c’est un combat qui consiste également à faire la guerre aux incitations sauvages de l’Autorité palestinienne et à lutter contre les fonds terroristes qu’elle détourne de son budget pour les verser aux familles des terroristes », a écrit le chef du parti ultra-nationaliste Hazionout HaDatit.
« Nous continuerons à protéger la sécurité des citoyens israéliens et nous lutterons avec tous les outils placés à notre disposition contre le terrorisme et contre ses soutiens », a-t-il ajouté.
Depuis le pogrom commis par le Hamas dans le sud d’Israël, le 7 octobre, et la guerre à Gaza qui a suivi et qui oppose Israël au Hamas, l’État juif a bloqué l’argent versé à l’Autorité palestinienne qui était destiné à financer Gaza. De l’argent issu des recettes fiscales qui sont collectées par Jérusalem pour le compte de l’Autorité palestinienne, comme le prévoyaient les accords d’Oslo, qui avaient été signés en 1993.
Smotrich a suspendu ces transferts de fonds, compliquant encore la crise financière déjà difficile que connaît l’Autorité palestinienne. Il a justifié cette initiative en disant que l’Autorité palestinienne avait apporté son soutien au pogrom commis par le Hamas, le 7 octobre, et en citant ses actions entreprises sur la scène internationale contre l’État juif.
Au mois de mai, Smotrich avait suspendu les transferts, accusant l’Autorité palestinienne d’œuvrer contre Israël après l’annonce faite par trois pays qu’ils reconnaîtraient un état palestinien indépendant et alors que le procureur de la Cour pénale internationale indiquait qu’il réclamerait l’émission de mandats d’arrestation contre le Premier ministre Benjamin Netanyahu et contre le ministre de la Défense, Yoav Gallant.
Les pressions financières exercées sur l’Autorité palestinienne surviennent à un moment où les conditions économiques et sécuritaires se sont gravement détériorées en Cisjordanie, grignotant encore davantage le soutien apporté à l’administration Abbas. Les dernières élections sur ce territoires ont eu lieu il y a 18 ans et un grand nombre de Palestiniens considèrent que les autorités de Ramallah sont totalement corrompues.
L’armée israélienne a averti le gouvernement que couper les fonds à l’Autorité palestinienne pourrait bien pousser la Cisjordanie dans une nouvelle « Intifada » – le terme utilisé pour désigner les deux soulèvements meurtriers des Palestiniens qui avaient eu lieu entre 1987 et 2005 – à un moment où la région est déjà en proie à des agitations bien plus vives que ce n’est le cas habituellement.
Depuis le 7 octobre, les soldats ont arrêté environ 4 000 Palestiniens qui étaient recherchés dans toute la Cisjordanie et notamment plus de 1 850 qui étaient affiliés au Hamas.
Selon le ministère de la Santé de l’Autorité palestinienne, ce sont plus de 590 Palestiniens de Cisjordanie qui ont trouvé la mort depuis le 7 octobre. L’armée a expliqué que la majorité d’entre eux étaient des hommes armés qui ont perdu la vie dans des échanges de coups de feu, des émeutiers qui étaient aux prises avec l’armée israélienne ou des terroristes qui commettaient des attentats.
Pendant la même période, 25 Israéliens – et notamment des personnels de sécurité – ont été tués dans des attentats terroristes en Israël et en Cisjordanie. Cinq autres membres des forces de sécurité ont perdu la vie dans des heurts avec des hommes armés, en Cisjordanie.