Smotrich impute aux manifestants les mises en garde économiques de S&P
Un haut fonctionnaire du ministère des Finances avertit Herzog de la nécessité urgente de parvenir à un consensus sur la réforme, et déclare qu'Israël a besoin de garanties à long terme
Le ministre des Finances, Bezalel Smotrich, a rejeté jeudi l’avertissement de l’agence de notation internationale Standard and Poor’s concernant l’impact négatif que la réforme judiciaire du gouvernement pourrait avoir sur l’économie.
« Lorsque l’on regarde au-delà des titres des médias, on constate que S&P, comme Moody’s, ne recommande pas une dégradation de la note pour mettre en garde contre les dommages économiques causés par la réforme judiciaire, mais parce que les manifestations créent de l’instabilité », a écrit Smotrich sur X, la réseau social Twitter récemment rebaptisé.
« Pendant ce temps, Moshe Radman, un des leaders des manifestations, a affirmé ouvertement qu’il avait l’intention de nuire à l’économie israélienne », a poursuivi Smotrich. « L’opposition doit condamner les leaders qui, comme lui, nuisent à l’État d’Israël, et engager de véritables pourparlers afin de parvenir à des accords et, ensemble, régler les problèmes fondamentaux du système judiciaire et renforcer l’économie israélienne. »
Les agences de notation de crédit Standard and Poor’s et Moody’s, dont l’influence au niveau mondial est considérable, ont averti que la réforme judiciaire menaçait l’économie israélienne car elle entraînait manifestations et divisions sociales qui, à leur tour, alimentaient l’incertitude économique et augmentaient les risques politiques et sécuritaires.
« La réforme controversée a conduit à des manifestations publiques importantes et, de notre point de vue, si le gouvernement et l’opposition ne parviennent pas à un accord sur le sujet, cela pourrait encore exacerber la confrontation politique interne et peser sur la croissance économique à moyen terme », a écrit S&P dans son rapport.
« À court terme, nous nous attendons à ce que l’incertitude politique persistante se combine avec des performances économiques plus faibles chez les principaux partenaires commerciaux d’Israël en Europe et aux États-Unis, ainsi qu’avec une politique monétaire plus stricte. »
Les responsables financiers et les chefs d’entreprise israéliens n’ont eu de cesse de mettre en garde contre les dommages causés à l’économie ; les travailleurs du secteur high-tech constituent une part importante du mouvement de protestation.
Un haut fonctionnaire du ministère des Finances, Yali Rothenberg, a averti jeudi le président Isaac Herzog du besoin urgent de parvenir à des accords sur l’avenir de la réforme judiciaire, en insistant sur la nécessité de garanties à long terme, selon les informations de la Douzième chaîne.
« Le simple fait que le temps passe et que l’incertitude perdure pourrait augmenter le niveau de risque pour les investissements en Israël et accroître la pression sur le marché des capitaux. Les conséquences pour l’économie pourraient être significatives », a déclaré Rothenberg.