Israël en guerre - Jour 346

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Smotrich menace de quitter le gouvernement ; Eisenkot dénonce le « chantage » de l’extrême-droite

Le ministre des Finances est "prêt à payer le prix politique" pour prévenir une "menace existentielle" ; Ben Gvir dit qu'il a "averti" Netanyahu des conséquences d'un "accord imprudent"

Le ministre des Finances Bezalel Smotrich s'adressant aux médias après une réunion de sa faction HaTzionout HaDatit, à la Knesset, à Jérusalem, le 30 avril 2024. (Crédit : Sam Sokol/Times of Israel)
Le ministre des Finances Bezalel Smotrich s'adressant aux médias après une réunion de sa faction HaTzionout HaDatit, à la Knesset, à Jérusalem, le 30 avril 2024. (Crédit : Sam Sokol/Times of Israel)

Critiquant le gouvernement du Premier ministre Benjamin Netanyahu pour avoir fait ce qu’il a qualifié de dangereuses « concessions stratégiques » afin d’obtenir la libération des otages israéliens détenus par le groupe terroriste palestinien du Hamas à Gaza, le ministre des Finances Bezalel Smotrich a semblé menacer mardi de quitter la coalition si elle approuvait un accord en cours de négociation en Égypte.

S’adressant à la presse à la suite d’une réunion de son parti d’extrême-droite, HaTzionout HaDatit, à la Knesset, le membre du cabinet a déclaré qu’il aurait reçu des félicitations s’il s’était prononcé en faveur d’un accord, mais qu’il pensait qu’une telle action mettrait en danger les civils israéliens et qu’il était « prêt à payer le prix politique » pour empêcher une « menace existentielle » pour l’État d’Israël, même si cela signifiait se ranger dans l’opposition.

Smotrich ne s’est pas rendu à une réunion du cabinet pour assister à la réunion de sa faction, alors que des désaccords politiques persistent au sein du gouvernement sur l’accord et l’opération terrestre israélienne en cours à Rafah.

Smotrich a expliqué que si son « cœur est déchiré » par la souffrance des otages et de leurs familles, sa « tête pense en même temps à l’avenir des neuf millions de citoyens israéliens » et à la manière dont ils seront affectés par un éventuel retour du Hamas dans le nord de Gaza et par la libération de terroristes ayant du sang sur les mains en échange des otages.

« C’est pourquoi il m’était personnellement plus facile, en tant que personnalité publique et homme politique, de soutenir n’importe quel accord et à n’importe quel prix. J’aurais été applaudi par tout le monde, les familles des otages, les médias, la communauté internationale, mais en fin de compte, ma responsabilité est envers le peuple, envers ma conscience et envers la vérité », a-t-il déclaré. « Et la tête et la vérité disent qu’il faut s’opposer à un tel accord parce que ses résultats seront désastreux et constitueront la capitulation de l’État d’Israël. »

« Nous sommes arrivés à un carrefour où l’État d’Israël doit choisir entre une victoire décisive et une défaite dans la guerre et l’humiliation », a-t-il poursuivi, affirmant que « l’acceptation de l’accord qui est sur la table signifie sans équivoque agiter un drapeau blanc et accorder la victoire au Hamas ».

Des parents et des sympathisants des otages détenus par le Hamas à Gaza depuis le 7 octobre brandissant des pancartes et des drapeaux israéliens lors d’une manifestation réclamant leur libération, à Tel Aviv, le 27 avril 2024. (Crédit : Jack Guez/AFP)

Si la proposition actuelle est acceptée, à la fin, le Hamas sera « vivant, en pleine forme, en train de se renforcer et de préparer le prochain terrible massacre », a-t-il ajouté, accusant le cabinet de guerre d’avoir accepté des « concessions stratégiques qui mettent en danger l’État d’Israël ».

« Le cabinet de guerre a accepté aveuglément de commencer à discuter de la fin de la guerre avant que le Hamas ne soit vaincu et de renoncer à conquérir Rafah », a-t-il déploré.

Israël se serait montré disposé à la possibilité que les Palestiniens retournent dans le nord de la bande de Gaza sans passer par les contrôles de sécurité israéliens. Jérusalem serait également disposée à discuter d’une trêve dans les combats d’une durée maximale d’un an.

« Un gouvernement qui se soumet à la pression internationale, arrête la guerre au milieu, évite l’entrée immédiate à Rafah et revient aux propositions de médiation égyptiennes qui laissent le Hamas exister dans n’importe quelle configuration, perdra à ce moment-là son droit d’exister », a déclaré Smotrich, appelant le Premier ministre Netanyahu à « donner enfin l’ordre ‘Rafah maintenant' ».

Israël a informé l’Égypte, qui sert d’intermédiaire dans les pourparlers, qu’il donnait une dernière chance aux négociations avant de lancer une opération contre les derniers bastions du Hamas dans la ville de Rafah, au sud de la bande de Gaza.

En début de semaine, Smotrich a déclaré que le gouvernement n’aurait « pas le droit d’exister » si Israël n’envahissait pas Rafah.

Son annonce de mardi est survenue peu après que le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, a déclaré, à la suite d’une réunion privée avec le Premier ministre, que Netanyahu avait promis de ne pas accepter un accord « irréfléchi » sur les otages.

Ben Gvir et Smotrich ont tous deux exprimé leur opposition à un accord de réduction ou d’arrêt temporaire des combats, estimant qu’il porterait atteinte au droit du gouvernement d’exister et conduirait à sa dissolution.

Le ministre de la Sécurité nationale Itamar Ben Gvir s’exprimant avant une réunion de sa faction Otzma Yehudit, à la Knesset, à Jérusalem, le 18 mars 2024. (Crédit : Sam Sokol/Times of Israel)

« J’ai averti le Premier ministre [des conséquences] si, à Dieu ne plaise, Israël n’entre pas à Rafah, si, à Dieu ne plaise, nous mettons fin à la guerre, si, à Dieu ne plaise, il y a un accord imprudent », a déclaré Ben Gvir dans une déclaration vidéo.

« Le Premier ministre a entendu mes paroles, a promis qu’Israël irait à Rafah, a promis que la guerre ne se terminerait pas, et a promis qu’il n’y aurait pas d’accord irréfléchi. Je me réjouis de tout cela. Je pense que le premier ministre comprend très bien ce que cela signifierait si ces choses n’avaient pas lieu », a-t-il ajouté.

Ben Gvir a menacé à maintes reprises de quitter la coalition à cause de la conduite de la guerre, comme il l’a fait récemment en début de semaine en tweetant qu’un « accord irréfléchi équivaut à la dissolution du gouvernement ».

Pour sa part, Netanyahu a déclaré mardi à une délégation de familles en deuil et de proches d’otages qu’Israël « entrera à Rafah et éliminera les bataillons du Hamas qui s’y trouvent – qu’il y ait ou non un accord – afin de remporter une victoire totale ».

Le ministre Gadi Eisenkot, observateur au sein du cabinet de guerre, participant à une conférence à l’Université Reichman, à Herzliya, le 6 février 2024. (Crédit : Tomer Neuberg/Flash90)

En réponse aux menaces et à la rhétorique de Ben Gvir et Smotrich, le ministre HaMahane HaMamlahti, Gadi Eisenkot, observateur au sein du cabinet de guerre, a dénoncé ce qu’il a qualifié de chantage politique.

« Le cabinet a défini les objectifs de la guerre il y a six mois. Ces derniers jours, deux membres du cabinet ont fait du chantage avec des menaces politiques », a déclaré Eisenkot.

Qualifiant leurs actions de « phénomène grave qui nuit à la sécurité nationale d’Israël », Eisenkot a affirmé qu’il « ne sera partenaire que d’un gouvernement qui prend des décisions basées sur les intérêts nationaux de l’État d’Israël, et non sur des considérations politiques ».

Smotrich a répondu à Eisenkot, l’appelant à faire preuve « d’un peu d’humilité » et ajoutant qu’il était de son « devoir d’agir contre un mauvais accord qui mettrait en danger la sécurité des citoyens d’Israël ».

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu (à droite) rencontrant des membres du Forum Gvura et du Forum Tikva, à Jérusalem, le 30 avril 2024. (Crédit : Kobi Gideon/GPO)

Le ministre des Finances a écrit sur X que l’observateur du cabinet de guerre était habitué à la conception de la sécurité d’avant le 7 octobre « où tout le monde pense la même chose », ajoutant que les autres étaient « autorisés à penser différemment ».

« Il ne s’agit pas de chantage, mais d’une opinion légitime de millions d’Israéliens qui se soucient de l’avenir tout autant que vous », a-t-il écrit.

Le ministre et chef du parti HaMahane HaMamlahti, Benny Gantz, a déclaré en début de semaine que si le gouvernement rejetait un accord sur les otages soutenu par les services de sécurité, il n’aurait « pas le droit de continuer à exister ».

Le chef de l’opposition, Yaïr Lapid, a lui aussi critiqué Ben Gvir et Smotrich, déclarant qu’Israël était « devenu l’otage de fous irresponsables ».

« On ne peut pas continuer comme ça. Un ministre avec un casier judiciaire se tient dans le bureau du Premier ministre et le menace des conséquences s’il ne fait pas ce qu’on lui dit de faire », a-t-il déclaré. « Ben Gvir dit au monde entier et à toute la région que Netanyahu est faible et qu’il travaille pour lui. Il est incroyable qu’il ne soit pas renvoyé sur-le-champ. »

Alors que les ministres étaient en train de s’écharper, il a été annoncé que la réunion du cabinet de guerre de mardi soir avait été annulée.

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