Smotrich préconise la démolition des constructions palestiniennes des zones A et B
Le ministre des Finances dit avoir le soutien de Netanyahu, ce qui marque un changement radical dans la politique israélienne et constitue une violation des Accords d'Oslo
Le ministre des Finances Bezalel Smotrich, en sa qualité de ministre délégué de la Défense, serait en train d’élaborer un plan permettant à Israël de démolir des bâtiments dans les zones A et B de la Cisjordanie, en violation des Accords d’Oslo.
Selon un article publié mercredi par le journal Haaretz, ce plan, qui constituerait un changement radical de la politique israélienne, a été annoncé par Smotrich devant la commission des Affaires étrangères et de la Défense de la Knesset, lors d’une audition sur « la prise de contrôle par l’Autorité palestinienne (AP) de terres libres en Judée et en Samarie et la réponse israélienne ».
Alors qu’Israël n’applique actuellement les règles de construction que dans la zone C de la Cisjordanie, où il exerce un contrôle civil et militaire total, la discussion a porté sur la question de la construction palestinienne dans les zones A et B, où Israël n’exerce pas de juridiction civile.
Selon l’article, Smotrich a déclaré à la commission que la politique concernant l’application des règles de construction ne devait pas être guidée par la règle de droit, mais plutôt par « l’intérêt national, diplomatique et sécuritaire d’Israël dans la région ».
Le plan prend en compte « les considérations de sécurité nationale, et il est essentiel pour notre capacité à opérer dans les zones A et B, également, dans les endroits où cela est nécessaire », a-t-il déclaré, selon Haaretz.
Smotrich a indiqué que le Premier ministre Benjamin Netanyahu était impliqué dans cette initiative et qu’un comité interministériel serait mis en place pour la faire avancer. Il a ajouté que le plan impliquerait la création d’une unité de patrouille frontalière chargée de faire respecter les règles de construction en Cisjordanie.
L’article indique également qu’un représentant de Tsahal présent à l’audience a déclaré que 90 à 95 % des demandes de construction palestiniennes sont rejetées, tandis que 60 à 70 % des demandes de construction israéliennes sont approuvées.
Dans le cadre des accords de coalition, Smotrich, chef du parti d’extrême-droite HaTzionout HaDatit, s’est vu confier de larges pouvoirs sur les questions civiles en Cisjordanie, ce qui lui a permis de renforcer la présence d’Israël en Cisjordanie, d’accroître la construction d’implantations et de contrecarrer le développement palestinien.
Plus précisément, Smotrich s’est vu confier certaines responsabilités du coordinateur des activités gouvernementales dans les territoires (COGAT) et de l’Administration civile, les deux agences du ministère de la Défense chargées des affaires civiles dans la zone C de la Cisjordanie, où Israël exerce un contrôle total sur la sécurité et la vie civile.
Cette autorité permettrait à Smotrich d’atteindre son objectif de contrecarrer les aspirations des Palestiniens à un État en Cisjordanie en permettant à la population israélienne de s’y étendre considérablement.
Selon les Accords d’Oslo II, signés en 1995 par Israël et l’AP, la Cisjordanie est divisée en trois zones, A, B et C. Alors que la zone C est sous total contrôle israélien, la zone B est sous contrôle civil palestinien et sous contrôle de sécurité israélien, et la zone A est sous contrôle palestinien total.