Smotrich veut obtenir plusieurs portefeuilles dans une « coalition Netanyahu »
Le leader de HaTzionout HaDatit prévoit 3 à 5 ministères pour son parti ; selon Ohana, le futur gouvernement adoptera une loi rendant non-contraignant l'avis du procureur général
Le leader du parti HaTzionout HaDatit, Bezalel Smotrich, a exprimé samedi l’espoir que sa liste commune avec Otzma Yehudit reçoive jusqu’à cinq postes ministériels dans une future coalition placée sous la direction du leader du Likud, Benjamin Netanyahu, après les élections législatives du 1er novembre.
Smotrich a déclaré dans l’émission « Meet the Press » de la Douzième chaîne que sa faction aurait la « légitimité nécessaire pour recevoir des postes conséquents ». Il a ajouté que sa formation souhaitait obtenir les portefeuilles de la Défense, des Finances, des Transports et de la Justice.
« Notre parti recevra trois, quatre ou cinq portefeuilles, si Dieu le veut », a-t-il dit.
Selon les sondages, HaTzionout HaDatit-Otzma Yehudit devrait devenir la troisième faction ayant le plus de poids à la Knesset à l’issue des élections. Si Netanyahu reprenait les rênes du pays, la liste d’extrême-droite devrait jouer un rôle majeur dans son gouvernement de coalition. De 2019 à 2020, dans un précédent cabinet dirigé par Netanyahu, Smotrich avait été désigné ministre des Transports.
Sa liste électorale est née de l’alliance entre HaTzionout HaDatit et la faction ultra-nationaliste Otzma Yehudit, cette dernière étant dirigée par le législateur incendiaire Itamar Ben Gvir, avec le renfort du parti anti-LGBT Noam, placé sous l’autorité du député Avi Maoz.
La formation Otzma Yehudit a été créée en 2012 – mais elle ne sera pas parvenue à obtenir suffisamment de soutien de la part des électeurs pour entrer à la Knesset avant 2021, année où Netanyahu a négocié son alliance avec HaTzionout HaDatit afin d’éviter que des votes de droite ne soient définitivement perdus lors des élections de cette année-là. La popularité de Ben Gvir a bondi dans les rangs de la droite dure depuis son entrée à la Knesset.
Plus tôt dans l’émission « Meet the Press », le député du Likud Amir Ohana, qui a également servi dans un précédent gouvernement Netanyahu en tant que ministre de la Justice, a juré qu’une future coalition dirigée par Netanyahu ferait passer un projet de loi à la Knesset redéfinissant de manière rigide le rôle tenu par le procureur-général.
« Nous devons promulguer une loi sur le procureur-général, qui, pour la première fois depuis 1948, déterminera quels sont ses pouvoirs, quelles sont les limites de ses compétences – et qui garantira surtout que son avis ne liera pas les mains du gouvernement parce qu’il deviendra un simple consultant et rien d’autre », a-t-il déclaré.
Ces derniers mois, des députés du Likud ont indiqué que Netanyahu avait l’intention de renvoyer la procureure-générale Gali Baharav-Miara, nommée par le gouvernement actuel, s’il remportait les prochaines élections législatives. Ces propos ont ultérieurement été démentis par le Likud ainsi que par Netanyahu.
Le parti de centre-droit HaMahane HaMamlahti a critiqué les paroles prononcées par Ohana, affirmant qu’elles prouvaient « le seul objectif de Netanyahu, qui est d’écraser le système judiciaire et d’application de la loi ».
Soutenu par son parti, Netanyahu, qui est actuellement jugé pour corruption, s’en est souvent pris aux procureurs, aux forces de l’ordre et au système judiciaire ces dernières années, affirmant – sans preuve – qu’il avait été inculpé pour des raisons fallacieuses, avec pour seul objectif de l’écarter du pouvoir.
Les députés du Likud et leurs alliés ont promis de réformer en profondeur le système judiciaire israélien s’ils reviennent au pouvoir, notamment en permettant à la Knesset de passer outre les décisions prises par la Cour suprême et en donnant aux hommes politiques davantage de poids dans le processus de nomination des juges. Certains ont également proposé une législation qui pourrait accorder l’immunité à Netanyahu.