Soldat mort pendant un exercice sous la chaleur : Tsahal révèle « de graves erreurs »
L'enquête n'est pas parvenue à déterminer le temps qui s'est écoulé entre la perte de conscience de Hillel Nehemiah Ofan et sa découverte par un officier
Emanuel Fabian est le correspondant militaire du Times of Israël.
L’armée israélienne a publié, dimanche, les conclusions d’une enquête sur la mort d’un soldat qui s’était effondré pendant un exercice qui avait eu lieu dans un contexte de vague de chaleur intense, au début du mois, disant qu’il y avait eu « de graves erreurs » dans le déroulement et dans la gestion de l’entraînement.
Le caporal Hillel Nehemiah Ofan, 20 ans, qui appartenait à l’unité de génie militaire de combat Yahalom, est décédé alors qu’il rampait dans la forêt, le 14 août peu avant l’aube, près de la ville d’Elad, au centre du pays, sur un terrain d’exercice intégré au sein de la base militaire Mitkan Adam.
L’enquête sur les circonstances de la mort d’Ofan est encore en cours mais les premiers secours ont indiqué que le militaire avait probablement eu une insolation ou qu’il avait souffert de déshydratation. Il y avait eu une vague de chaleur intense dans les jours qui afaient précédé l’exercice.
Les données météorologiques officielles avaient montré que les soldats s’étaient entraîné, de nuit, avec une chaleur de 29°C, et alors que le taux d’humidité était proche de 80 %.
L’un des commandants du soldat avait remarqué Ofan gisant sur le sol aux environs de 5 heures du matin. Il lui avait apporté les premiers secours en attendant les services d’urgences.
Les investigations de Tsahal ont été dans l’incapacité de déterminer combien de temps s’était écoulé entre la perte de conscience d’Ofan et le moment où il avait été découvert par son officier.
L’armée avait indiqué ne pas avoir connaissance d’une éventuelle maladie sous-jacente dont aurait pu souffrir le soldat.
Au moins six soldats avaient également souffert de déshydratation et certains avaient dû recevoir des soins, même si Tsahal avait indiqué que les examens médicaux s’étaient révélés être normaux et que les militaires avaient pu retourner s’exercer dans la foulée.
L’armée évite généralement les entraînements pendant les périodes de canicule.
Selon les militaires, les exercices avaient été interrompus en raison de la vague de chaleur jusqu’à 22h. Après la chute des températures vers minuit, le Corps du Génie Militaire avait procédé à une nouvelle évaluation et il avait autorisé la poursuite des entraînements en plein air.
L’armée a fait savoir que l’enquête avait révélé « des erreurs graves » dans la manière dont les exercices avaient été menés par les commandants « en ce qui concerne les temps nécessaires de repos, la supervision et le contrôle des entraînements ».
« En résultat des investigations, des leçons immédiates ont été tirées en ce qui concerne le commandement et le contrôle des exercices, pour garantir qu’ils seront dorénavant en conformité avec les procédures de sécurité et pour assurer la bonne gestion des évaluations sur le terrain en matière de météorologie », ont indiqué les militaires.
La semaine dernière et suite à cet incident meurtrier, le chef d’état-major de l’armée, le général Herzi Halevi, a organisé une rencontre avec de hauts-responsables de Tsahal consacrée aux procédures mises en œuvre lors des entraînements.
L’armée a expliqué que Halevi avait ordonné de prendre « des précautions strictes dans les procédures concernant l’approbation des entraînements… en fonction des données météorologiques et des évaluations faites sur le terrain ».
La police militaire, elle aussi, mène des investigations sur l’incident. « Au terme de ces dernières, les conclusions seront transmises au bureau du Procureur militaire pour évaluation », a fait remarquer l’armée.
De plus, le commandant des forces terrestres de Tsahal, le général Tamir Yadai, a ordonné l’établissement d’un panel d’experts pour enquêter sur les circonstances de l’incident, avec notamment le colonel Elad Efrati, commandant de la 679e Brigade de réserve de blindés « Yiftah », qui prendra la tête des investigations.
Ofan, originaire de l’implantation de Karmei Tzur, en Cisjordanie, avait été promu au grade de caporal à titre posthume.