Sonia Devilliers accusée de « faire l’apologie de l’antisémite Jean Genet »
L’avocat Gilles-William Goldnadel a publié une chronique reprochant à l'animatrice de France Inter d'inviter des individus aux positions extrémistes
L’avocat Gilles-William Goldnadel a publié la semaine dernière une chronique intitulée « Quand Sonia Devilliers de France Inter fait l’apologie de l’antisémite Jean Genet » pour le magazine de droite Valeurs Actuelles.
Dans son texte, il « dénonce les errements de cette gauche qui s’autorise à faire l’éloge d’un écrivain antisémite sur les ondes du service public ».
Il reproche également à l’animatrice Sonia Devilliers d’avoir reçu le responsable des éditions La Fabrique, « ouvertement antisioniste », qui a notamment publié l’auteur américain Norman Finkelstein « qui défraya la chronique en accusant les Juifs américains d’exploiter financièrement la Shoah ». « C’est elle [cette maison d’édition] qui publie Houria Bouteldja qui assume franchement son antisémitisme et son racisme anti-blanc », souligne-t-il. « Le fondateur de cette maison qui fabrique de l’antisémitisme, Éric Hazan, expliqua pendant la crise des Gilets jaunes, combien il avait été heureux de rencontrer durant les émeutes ces membres de l’ultra-droite dont on sait le philosémitisme bienveillant. »
Il reproche aussi à Sonia Devilliers d’avoir invité l’intellectuel palestinien Elias Sanbar.
Dans son texte, Gilles-William Goldnadel explique que l’animatrice a en outre qualifié « sans réticences l’écrivain pro-palestinien Jean Genet de merveilleux ».
Il lie son propos à une émission littéraire de France Culture datée du 5 août 2020 et intitulée « Jean Genet, une vie de transgression » : « Insaisissable, équivoque, Genet entretient aussi avec les Juifs une relation trouble, qui flirte avec l’antisémitisme ».
Il cite aussi un article du Monde daté du 31 janvier 2003 : « La figure du juif, absente de [son roman] Pompes Funèbres, va dès lors prendre toute sa signification et l’antisémitisme de Genet se déployer selon ses lois propres… »
L’œuvre de Jean Genet (1910-1986) a fait à plusieurs reprises l’objet de controverses.
Son roman Pompes funèbres (1948) a été désigné comme un texte antisémite parce qu’il met en scène la fascination et l’attirance sexuelle d’un jeune milicien pour un officier nazi pendant l’Occupation.
La revue littéraire Postures s’est longuement penchée sur la question en 2016 dans un article intitulé « La question de l’antisémitisme chez Jean Genet : un débat sur le ‘sens du monde’ ».