Sourasky-Ichilov inaugure son nouveau « mini-hôpital » qui réduira les temps d’attente
Le centre, baptisé Kissufim, de 10 nouvelles salles d'opération offre, à l'aide de la santé numérique, des soins optimaux sans ajouter de lits aux unités de soins de l'hôpital

Le centre hospitalier Tel Aviv Sourasky-Ichilov a ouvert une extension de 10 nouvelles salles d’opération souterraines pour les chirurgies ambulatoires. L’installation fait l’objet des derniers préparatifs et de simulations médicales et accueillera des patients à partir de la semaine prochaine.
Ce nouveau « mini-hôpital » ultra-moderne porte à 43 le nombre total de salles d’opération de l’hôpital Ichilov, soit le plus grand nombre de tous les centres hospitaliers israéliens. Il devrait permettre de raccourcir les périodes d’attente souvent longues pour des opérations relativement courtes et peu compliquées qui ne nécessitent pas d’anesthésie générale ni de séjour à l’hôpital avant ou après l’opération.
Le nouveau service, baptisé Kissufim, du nom de l’un des kibboutzim voisins de Gaza où les terroristes palestiniens du Hamas ont perpétré leur carnage le 7 octobre, est en projet depuis plusieurs années.
« Le nom a été choisi délibérément pour qu’il soit impossible d’oublier l’année d’ouverture du centre », a expliqué la professeure Idit Matot, cheffe du service de chirurgie d’Ichilov, à un groupe de journalistes en visite dimanche.
La construction et l’équipement du centre ont coûté 100 millions de shekels, financés par le ministère des Finances, le ministère de la Santé et des donateurs privés.
Le professeur Ronni Gamzu, directeur de l’hôpital, a déclaré que le nouveau centre prouvait qu’il était possible d’ouvrir de nouvelles salles d’opération sans ajouter un seul nouveau lit aux services de l’hôpital. Il a expliqué comment le plan national de santé numérique et l’e-santé, qui soutiennent et guident les patients avant et après leurs opérations, ont rendu cela possible.

« J’aimerais que des projets de ce type soient mis en place dans tous les hôpitaux publics. Il ne s’agit pas d’ajouter de nouveaux lits. On peut s’en passer et les hôpitaux doivent agir pour que les délais d’attente pour les opérations chirurgicales [dans le système de santé publique] soient raccourcis », a souligné Gamzu.
Selon Matot, 70 nouveaux professionnels de la santé – principalement des médecins et des infirmières – ont été recrutés pour travailler à Kissufim.
Sept membres du personnel, dont deux médecins et deux infirmières, seront présents dans la salle d’opération lors d’une intervention. Dans un premier temps, l’ensemble du personnel devrait s’occuper de 30 à 50 opérations par jour, les patients n’étant admis que le matin. Le nombre d’opérations devrait augmenter dès que des créneaux horaires se libèreront l’après-midi.
« Les interventions qui seront pratiquées sont des opérations de jour qui ne nécessitent généralement qu’une anesthésie locale, comme des blocs nerveux périphériques, et éventuellement une sédation. Il s’agit par exemple d’opérations de la main et du poignet, d’opérations de l’oreille pour les enfants, d’opérations de hernies et d’interventions arthroscopiques« , a expliqué Matot.

La cheffe du service des opérations, Ruth Sasportas, a souligné que les nouvelles salles d’opération et l’hôpital dans son ensemble sont prêts à faire preuve de souplesse et de réactivité dans toutes les situations.
« Ces salles d’opération peuvent également être utilisées pour des interventions chirurgicales nécessitant une anesthésie générale et seraient disponibles en cas d’événement impliquant un grand nombre de victimes », a-t-elle indiqué.
Tout en montrant les divers équipements high-tech des salles d’opération, l’infirmière en chef Eti Uziel a indiqué que certains d’entre eux ont été conçus pour que les informations sur le patient et l’imagerie pré-opératoire soient disponibles directement dans le champ de vision du chirurgien. Les écrans permettent également à toutes les personnes présentes dans la salle de voir la procédure en cours et de communiquer en ligne avec des experts d’Israël ou du monde entier qui peuvent être consultés en temps réel.
D’autres éléments de conception visent à maximiser la stérilité grâce à la circulation de l’air entre autres mesures. L’accent est également mis sur la durabilité et le recyclage des matières plastiques qui ne présentent pas de risques biologiques.

Pour accélérer les processus pathologiques, le budget du nouveau centre comprend l’achat d’un système robotique danois d’un million d’euros, capable de découper 384 échantillons de tissus par jour. Ce système permet de réduire le goulot d’étranglement habituellement provoqué par le découpage manuel des prélèvements pathologiques, ce qui permet d’obtenir des résultats en deux ou trois jours plutôt qu’en plusieurs semaines.
Selon Sasportas, il ne faisait aucun doute que le centre Kissufim serait construit sous terre. Toutes les salles d’opération d’Ichilov, à l’exception de quelques-unes, sont souterraines ou fortifiées contre les attaques de roquettes et de missiles. Ichilov peut également ouvrir un hôpital souterrain de 1 000 lits en quelques heures si nécessaire.
Lorsque la guerre a éclaté le 7 octobre et que le groupe terroriste palestinien du Hamas a massacré 1 200 Israéliens et en a blessé 1 600 autres dans le sud d’Israël sous le couvert de tirs de roquettes abondants, seul un tiers des lits d’hôpitaux israéliens et moins de la moitié des salles d’opération étaient protégés contre les tirs de roquettes et de missiles. Cela signifie que la quasi-totalité du personnel soignant doit quitter les salles d’opération non protégées et se rendre dans des zones sûres lorsque les sirènes de roquettes retentissent – sauf lors d’opérations chirurgicales vitales.
Le ministère de la Santé avait annoncé à la mi-novembre qu’il avait prévu un budget supplémentaire de 200 millions de shekels pour renforcer les hôpitaux contre les attaques de missiles et autres. Cette somme s’ajoute aux 75 millions de shekels déjà transférés à cette fin depuis le début de la guerre.