Sous pression, Netanyahu promet de nommer un chef de la diplomatie d’ici un mois
Le Premier ministre a déclaré au cabinet qu’il nommera quelqu’un en janvier, et qu’il va aussi confier le porte-feuille de l’immigration la semaine prochaine
Raoul Wootliff est le correspondant parlementaire du Times of Israël

Vendredi, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a déclaré aux ministres de son cabinet qu’il prévoyait de nommer l’un d’eux en tant que ministre des Affaires étrangères d’ici un mois, mettant ainsi un terme à une période de quatre ans où il a lui-même occupé ce poste.
Beaucoup critiquent le fait qu’il occupe un grand nombre de porte-feuilles clefs du gouvernement, y compris le très convoité ministère des Affaires étrangères. Netanyahu a envoyé une lettre au secrétaire de son cabinet, dans laquelle il affirme avoir « l’intention » d’abandonner son poste en janvier. Il a également dit qu’il allait nommer un ministre de l’Immigration et de l’Intégration, un autre poste qu’il occupe actuellement, la semaine prochaine.
L’annonce semblait être une tentative pour mieux faire passer sa propre nomination comme ministre de la Défense, qu’il avait l’intention d’officialiser par un vote à la Knesset la semaine prochaine.
S’exprimant depuis le ministère de la Défense à Tel Aviv le mois dernier, Netanyahu a dit qu’il reprendrait le poste de ministre de la Défense après la démission d’Avidgor Liberman. Il a affirmé qu’Israël était en pleine campagne militaire et qu’il était la seule personne capable de conduire le pays dans une période pareille.
Quelques heures avant cette annonce, Netanyahu a dit qu’il se préparait à faire des nouvelles nominations à des « postes ministériels clefs d’ici quelques jours ».
Yisrael Beytenu, le parti de Liberman, avait occupé le ministère de l’Immigration et de l’Intégration en plus du ministère de la Défense. Des sources du Likud ont indiqué que le Premier ministre allait nommer des législateurs.
En plus d’occuper le poste de Premier ministre, Netanyahu a occupé la fonction de ministre des Affaires étrangères depuis la formation de son gouvernement en 2015, une décision qu’il avait d’abord justifiée en affirmant qu’il gardait le poste pour le chef du parti d’opposition de l’Union sioniste afin de l’inciter à rejoindre le gouvernement.

Au départ, plusieurs membres de son propre parti avaient été furieux qu’il n’ait pas nommé l’un deux comme ministre des Affaires étrangères. Des ministres de Likud comme Gilad Erdan et Israel Katz avaient affirmé que Netanyahu leur avait promis le portefeuille.
Au lieu de cela, Netanyahu a divisé entre plusieurs membres de son propre parti certaines responsabilités qui revenaient auparavant au ministre des Affaires étrangères.
Erdan a reçu la responsabilité, entre autres, du ministère des Affaires stratégiques, un nouveau ministère chargé de superviser la lutte d’Israël contre les tentatives de boycott international – qui revenait habituellement au ministère des Affaires étrangères
L’ancien ministre des Affaires stratégiques, Yuval Steinitz (actuel ministre de l’Energie et des Infrastructures) a dans le même temps reçu la mission de superviser les efforts de contrecarrer l’accord sur le nucléaire iranien. L’ancien ministre du Likud Silvan Shalom, dont le travail principal était de s’occuper du ministère de l’Intérieur, a aussi reçu la responsabilité des efforts de paix avec les Palestiniens – sous l’œil attentif de Netanyahu – et du dialogue stratégique qu’Israël maintient avec les Etats-Unis.
Enfin, Israël Katz, tout en restant à son poste de ministre des Transports, a également reçu la direction du ministère du Renseignement, un autre poste gouvernemental dont les missions ne sont pas très claires.
En avril 2016, le parti d’opposition Yesh Atid avait soumis une pétition auprès de la Cour suprême pour protester contre le nombre de portefeuilles que Netanyahu s’était réservé pour lui-même à l’époque : la Santé, la Coopération régionale, les Communications et les Affaires étrangères, en plus du poste de Premier ministre.
La Cour avait statué, à 4 voix contre 1, que le Premier ministre pouvait continuer à occuper les quatre portefeuilles, mais trois juges ont donné huit mois au Premier ministre pour réduire la charge, affirmant qu’ils pourraient revoir la situation s’il ne le faisait pas, avait annoncé Haaretz à l’époque.
Les juges avaient déclaré qu’il était difficile de croire que Netanyahu pouvait convenablement gérer autant de ministères et que la situation n’était pas adaptée en démocratie.