Sous pression pour renoncer à se représenter, Biden reçoit le soutien de Sanders
Le sénateur indépendant exhorte les Démocrates à se rallier à la candidature du président, affirmant que Biden n'est peut-être pas le choix idéal "mais qu'il sera le candidat"

Sous pression pour se retirer en raisons de doutes sur sa santé, Joe Biden a reçu samedi un soutien de poids, la figure de la gauche américaine Bernie Sanders appuyant la candidature du président démocrate de 81 ans.
« Assez ! Biden n’est peut-être pas le candidat idéal, mais il sera le candidat et doit être le candidat. Et avec une campagne efficace qui parle aux familles travailleuses de leurs besoins, il va non seulement battre [Donald] Trump, mais le battre largement », a déclaré le sénateur de 82 ans dans une tribune au New York Times, appelant les Démocrates « à cesser les chamailleries et pinaillages ».
Depuis un débat le 27 juin face au candidat républicain Donald Trump, 78 ans, Biden est assailli de vives critiques concernant son état physique et mental. Quelque vingt parlementaires l’appellent désormais à se retirer.
La vice-présidente Kamala Harris, envisagée comme une possible alternative, l’a de nouveau assuré samedi de sa loyauté et de sa confiance, lors d’un événement de campagne à Philadelphie, (nord-est), peu avant un meeting de Trump dans ce même État clé de Pennsylvanie.
« Il s’agit de l’élection la plus existentielle, la plus lourde de conséquences et la plus importante de notre vie et nous avons toujours su qu’elle serait difficile », a-t-elle dit.
« Mais si nous savons une chose de notre président, Biden, c’est que c’est un battant », a relevé Harris. « Nous allons donc continuer à nous battre, à nous mobiliser et en novembre nous allons gagner. Nous allons gagner », a-t-elle assuré.

L’intéressé a lui-même répété vendredi dans le Michigan (nord) qu’il restait dans la course. « Je suis candidat et nous allons gagner », a lancé un Biden galvanisé à ses partisans à Detroit.
Des lapsus en série
Tous les sondages depuis le débat indiquent que sa prestation, si elle fait flamber les inquiétudes des Américains sur sa capacité à gouverner encore longtemps, ne déplace pas beaucoup les lignes électorales.
Mais beaucoup semblent donner un avantage relatif au républicain pour novembre. La tendance la plus inquiétante pour le démocrate reste son retard persistant dans certains États décisifs.
En outre, plus de la moitié des Démocrates américains estime que Biden devrait se retirer de la course à la Maison Blanche, selon un sondage publié jeudi.
Selon cette enquête Ipsos pour le Washington Post et ABC, 56 % des Démocrates et 67 % des personnes interrogées jugent que le président devrait retirer sa candidature.
Biden et Trump font toutefois jeu égal au niveau national, avec 46 % des intentions de vote chacun.
En amont d’une conférence de presse très attendue jeudi, le président américain avait annoncé le « président Poutine » alors qu’il accueillait son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky. Il s’est aussitôt repris.

Face aux journalistes, il avait ensuite mentionné « la vice-présidente Trump », au lieu de sa vice-présidente, pour la plus grande joie de son adversaire. « Beau boulot, Joe ! », avait persiflé Trump.
Sanders, candidat malheureux face à Biden aux primaires démocrates en 2020, a donc tenu à afficher son soutien samedi, affirmant qu’il ferait « tout ce qui est en [son] pouvoir pour voir le président Biden réélu ».
« Oui. Je le sais, Biden est âgé, coutumier des gaffes, a la démarche raide, et a eu un débat désastreux face à Trump. Mais je sais aussi cela : une élection présidentielle n’est pas un concours de divertissement. Elle ne commence ni se finit par un débat de 90 minutes », a-t-il expliqué.
Le sénateur a également cité en exemple les récentes élections législatives françaises. « Il est temps de tirer une leçon des forces progressistes et centristes en France qui, malgré leur profondes différences politiques, se sont unies cette semaine pour battre de manière franche l’extrémisme de droite. »