S&P prévient qu’une longue guerre contre l’Iran pourrait faire chuter la note d’Israël
De son côté, l'agence de notation Fitch, qui avait abaissé l'an dernier la note d'Israël, a confirmé en avril le A israélien, mais avec une perspective négative

L’agence de notation Standard & Poor’s a mis en garde Israël contre le risque de nouvelle dégradation de sa note en cas de guerre de longue durée contre l’Iran et de forte escalade.
« Le conflit israélo-iranien met à l’épreuve les précédentes hypothèses de S&P Global Ratings en élevant le risque de baisse, notamment en raison des perspectives de nouvelle escalade », expliquent les analystes de S&P.
« Israël a annoncé que son objectif – à savoir détruire les capacités nucléaires de l’Iran – pourrait prendre deux bonnes semaines, peut-être plus… Ce qui laisse présager un conflit plus long que les frappes de représailles de 2024.
« La probabilité d’une solution diplomatique semble s’éloigner à grands pas », estiment les analystes de S&P, qui ajoutent que « jusqu’à présent, l’actualité suggère que les attaques et contre-attaques font en sorte de ne pas impliquer de pays tiers, comme les États-Unis ou les pays du Golfe ».
En mai dernier, S&P avait confirmé la note de crédit A/A-1 d’Israël – qu’il avait abaissée à deux reprises en 2024 – tout en maintenant des perspectives négatives, ce qui signifie que le pays pourrait être confronté à de nouvelles dégradations.
L’agence de notation a fait savoir que ces perspectives négatives reflètaient le « risque que l’escalade du conflit militaire affaiblisse considérablement l’économie et les positions fiscales ainsi que la balance des paiements d’Israël ».
De leur côté, les analystes de Fitch annoncent dans leur rapport que les combats resteront « contenus entre Israël et l’Iran, et ne dureront pas plus de quelques semaines ».
« Israël a de fortes contre-mesures défensives et il semble que les frappes iraniennes n’aient pas eu d’impact économique matériel », notent les analystes de Fitch. « Nous pensons que la capacité de l’Iran à riposter contre Israël par le biais de mandataires à Gaza et au Liban a été endommagée par les campagnes militaires d’Israël dans ces régions. »
« Ces deux facteurs suggèrent qu’il est probable que les dommages causés par la réponse militaire de l’Iran aux dernières attaques d’Israël ne seront pas d’une ampleur susceptible d’affecter la cote d’Israël », estime Fitch.
L’agence de notation, qui avait abaissé l’an dernier la note d’Israël, a confirmé en avril le A accordé à Israël, mais avec une perspective négative.
Selon Fitch, le risque de dégradation de la note « va dépendre de l’évolution et de l’issue du conflit, et notamment du fait que le conflit demeure limité entre Israël et l’Iran, ou bien qu’il s’étende ».