Steinitz dénonce la levée de l’interdiction russe
La livraison des S-300 à Téhéran compliquerait "une possible attaque israélienne ou américaine contre les installations nucléaires iraniennes"
Le ministre israélien des Renseignements, Yuval Steinitz, a dénoncé lundi la décision russe de lever l’interdiction de livrer à l’Iran des missiles S-300.
Cette annonce est le « résultat direct de la légitimité accordée à l’Iran avec l’accord en cours de préparation, et la preuve que la croissance économique qui suivra la levée des sanctions (internationales) sera exploitée par l’Iran pour s’armer et non pas pour assurer le bien-être du peuple iranien », a affirmé ce proche du Premier ministre Benjamin Netanyahu dans un communiqué.
Il faisait allusion à l’accord-cadre conclu le 2 avril par l’Iran et les grandes puissances pour imposer des contrôles plus stricts sur le programme nucléaire de Téhéran, en échange desquels l’Iran demande la levée des sanctions internationales. Cet accord doit être finalisé avant fin juin.
« Au moment où l’Iran prend ses distances chapitres après chapitres de l’accord-cadre, la communauté internationale commence déjà à procéder à des allègements » des sanctions prises contre Téhéran, a dit M. Steinitz.
« Au lieu d’exiger de l’Iran de cesser ses activités terroristes auxquelles il se livre au Moyen-Orient et dans le monde, on lui permet de s’équiper d’un armement moderne, ce qui ne peut que renforcer son agressivité » a-t-il poursuivi.
Le président Vladimir Poutine a signé lundi un décret annulant l’interdiction faite à la Russie de livrer à l’Iran des missiles S-300.
La présidence russe ne dit rien de la vente ou de la possibilité immédiate d’une livraison de batteries antiaériennes S-300 mais le décret ouvre en théorie la voie à de possibles livraisons par voies maritime, terrestre et aérienne.
Selon la radio militaire israélienne, l’éventuelle livraison et déploiement de batteries S-300 « ne peut que rendre plus compliquée une possible attaque israélienne ou américaine contre les installations nucléaires iraniennes » en cas d’échec des négociations sur un accord nucléaire final.