Suisse : Alain Soral interrogé par la police après une plainte pour antisémitisme
La Cicad a déposé plainte le 8 mars 2024 et la police est allée interpeller Alain Soral mercredi matin à son domicile qui a été perquisitionné
L’essayiste franco-suisse d’extrême droite Alain Soral, a été arrêté et interrogé par la police suisse mercredi, après une plainte pour antisémitisme, a indiqué jeudi le parquet du canton de Vaud.
Le ministère public du canton – Alain Soral réside à Lausanne dans le canton de Vaud depuis 2019 – « confirme avoir ouvert une procédure pénale » à la suite d’une dénonciation de la Coordination intercommunautaire contre l’antisémitisme et la diffamation (Cicad) « pour antisémitisme visant M. Soral ».
Selon le paquet vaudois, les autorités françaises ont demandé une délégation de poursuite « relative à des propos tenus par l’intéressé ».
La Cicad a procédé à une dénonciation pénale, ce qui l’exclut de la procédure, le 8 mars de cette année.
Mercredi matin, la police est allée interpeller Alain Soral – de son vrai nom Alain Bonnet – à son domicile qui a été perquisitionné, indique encore le ministère public. M. Soral a ensuite été auditionné par la police en qualité de prévenu et libéré.
Alain Soral « est un activiste qui professe son antisémitisme – il l’a fait en France et il le fait en Suisse, avec la même verve », a dénoncé Johanne Gurfinkiel, le secrétaire général de la Cicad auprès de l’AFP.
L’essayiste « considère qu’il est souvent au-dessus des lois », a souligné M. Gurfinkiel, qui a rappelé que la Cicad avait déjà réussi à faire condamner le polémiste Dieudonné M’Bala M’Bala en Suisse pour discrimination raciale, diffamation et injure.
Le 18 avril, M. Soral avait été condamné pour des propos homophobes envers une journaliste et devra purger une peine de prison, avait décidé la plus haute instance juridique de Suisse.
Le Tribunal fédéral avait confirmé la condamnation en deuxième instance prononcée en octobre de l’année dernière.
La peine de prison ferme avait toutefois été ramenée de 60 à 40 jours pour des raisons de procédure.
Le Tribunal fédéral avait estimé qu’il ne faisait « aucun doute que le message du recourant (Alain Soral, ndlr) tendait à éveiller et exciter un sentiment de haine en raison de l’orientation sexuelle ».
En France, il a également été condamné à de multiples reprises pour incitation à la haine, provocation à la haine, apologie de crimes de guerre et contre l’humanité, contestation de crimes contre l’humanité, diffamation, injure et autres motifs.