Suite à une interdiction d’entrer en Cisjordanie, Ryad soutient l’Autorité palestinienne
Fustigeant Israël, le ministre saoudien des Affaires étrangères déclare que l'AP "est la partie qui fait preuve de raison dans cette équation"
Jacob Magid est le correspondant du Times of Israël aux États-Unis, basé à New York.

Le dirigeant de l’Autorité palestinienne (AP) Mahmoud Abbas a participé dimanche à une visioconférence réunissant plusieurs ministres du Moyen-Orient qui avait été organisée par l’Arabie saoudite, après qu’Israël a interdit à une délégation ministérielle arabe de se rendre en Cisjordanie pour assister à cette réunion qui était initialement prévue à Ramallah.
Lors d’une conférence de presse qui a suivi, le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhan al-Saud, a déclaré que la réunion ministérielle avait porté sur les efforts visant à obtenir un cessez-le-feu à Gaza et la libération des otages détenus au sein de l’enclave.
Les participants ont également discuté des efforts en cours pour réformer l’AP, le prince Faisal saluant Abbas pour les initiatives prises dans ce sens.
« L’Autorité palestinienne continue de remplir ses devoirs et d’assumer ses responsabilités à l’égard du peuple palestinien », a déclaré le diplomate saoudien.
« Elle est la partie à faire preuve de raison dans cette équation face à une partie qui ne veut aucune solution », a-t-il ajouté, critiquant vivement le gouvernement israélien actuel qui est dirigé par le Premier ministre Benjamin Netanyahu.
Une délégation ministérielle arabe devait se rendre dimanche en Cisjordanie. Elle a dénoncé avant son départ – prévu samedi – « l’interdiction » de cette visite par Israël, après que l’État juif a indiqué que le pays « ne coopérerait pas » à cette initiative.
Israël contrôle les frontières et l’espace aérien de ce territoire depuis 1967, ce qui signifie que son approbation est nécessaire pour que les diplomates étrangers puissent y entrer.
La délégation a affirmé que cette décision reflétait le « mépris du droit international » de la part d’Israël.
Lors d’une conférence de presse aux côtés de ses homologues de Jordanie, d’Égypte et de Bahreïn à Amman, al-Saud, a pour sa part déclaré que le refus du gouvernement d’autoriser l’entrée de la délégation en Cisjordanie témoignait de son « extrémisme et de son rejet de la paix ».
À Ramallah, le ministère des Affaires étrangères de l’AP a exprimé sa « profonde inquiétude ». Il a estimé que la décision prise par Israël était une « violation flagrante de ses obligations en vertu du droit international en tant que puissance occupante ».
Cette décision israélienne risque d’éloigner encore davantage les efforts visant à conclure un accord de normalisation entre Jérusalem et Ryad. Les responsables israéliens ont affirmé qu’un accord était possible, minimisant les déclarations répétées de l’Arabie saoudite qui a clairement établi qu’une telle normalisation ne se produirait pas sans accord israélien sur la création d’un État palestinien.