Israël en guerre - Jour 475

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Sur Zoom, des activistes soudanais affirment que leur pays est prêt pour la paix

Violant les lois locales, un groupe de journalistes et d'artistes du Soudan ont raconté aux Israéliens les vicissitudes de la promotion de la normalisation avec l'Etat juif

Raphael Ahren est le correspondant diplomatique du Times of Israël

Capture d'écran d'une conférence sur Zoom à laquelle ont assisté des activistes soudanais pro-israéliens et un groupe d'Israéliens, le 15 octobre 2020 (Capture d'écran)
Capture d'écran d'une conférence sur Zoom à laquelle ont assisté des activistes soudanais pro-israéliens et un groupe d'Israéliens, le 15 octobre 2020 (Capture d'écran)

Contrevenant aux lois locales et risquant des poursuites pénales, des activistes du Soudan ont participé, jeudi, à un forum de discussion en ligne avec des Israéliens, évoquant les relations de leur pays avec l’Etat juif.

Alors que des informations laissent entendre que le gouvernement de Khartoum pourrait être le prochain à normaliser les liens avec Jérusalem, les activistes, parmi lesquels se trouvaient des journalistes et des artistes, ont expliqué que les Soudanais étaient largement favorables à l’idée d’établir des relations avec Israël, mais ils ont aussi raconté comment il leur arrivait, parfois, de se heurter à l’opposition dans leur activisme.

« La normalisation des liens avec Israël suscite un grand intérêt chez les Soudanais, en particulier depuis la rencontre entre [le leader soudanais Abdel Fattah] al-Burhan et le Premier ministre Netanyahu au mois de février », a déclaré El-Sadig Ishaq, activiste des droits de l’Homme et cofondateur d’une Amicale israélo-soudanaise fondée il y a plusieurs mois.

« Cette tendance du peuple à porter de l’intérêt au développement des liens avec Israël continue à croître. Contrairement à ce que disent beaucoup de gens, en dehors des frontières du Soudan, qui affirment que le public a tendance à être défavorable à la normalisation – nous constatons le contraire », a-t-il ajouté. « La tendance est favorable et elle continue à gagner du terrain. C’est ce que nous voyons, c’est ce que nous entendons dans les rues, en particulier de la part des jeunes. C’est la raison pour laquelle nous nous sommes sentis encouragés à créer cette Amicale, parce qu’elle reflète la volonté du peuple. »

Malgré des années de propagande gouvernementale anti-israélienne, de nombreux Soudanais ignorent tout simplement ce qui leur est enseigné dans les écoles et ce qui leur est raconté dans les médias contrôlés par l’Etat, a-t-il expliqué.

« Les jeunes en particulier ont pu obtenir des informations de la part de sources alternatives et voient depuis longtemps quel est le vrai visage d’Israël. Et nous faisons de notre mieux pour disséminer des informations exactes sur Israël », a continué Ishaq.

Safa al-Fahal, chroniqueuse dans un journal soudanais et conseillère-média au sein de l’Amicale, a raconté avoir constaté un grand soutien apporté à la normalisation avec l’Etat juif – pas seulement dans la capitale mais aussi dans d’autres zones du pays.

« Après la création de l’organisation et après avoir commencé à diffuser le message, nous avons découvert qu’il y a un réel désir de créer des branches locales et que c’est même le cas dans certaines provinces reculées », a-t-elle dit.

Safa al-Fahal, chroniqueuse dans un journal basé à Khartoum, pendant un appel sur Zoom avec d’autres activistes soudanais pro-israéliens qui ont discuté avec un groupe d’Israéliens, le 15 octobre 2020. (Capture d’écran)

« Après trente années pendant lesquelles nous avons été coupés du monde, nous avons dorénavant besoin de relations pacifiques avec le monde entier – et en particulier avec Israël », a-t-elle dit. « Nous considérons Israël comme l’un des pays les plus influents et les plus puissants de la région, y-compris d’un point de vue économique. »

L’année dernière, le dirigeant soudanais de longue date, Omar Hassan al-Bashir, avait été expulsé du pouvoir, plaçant le pays sur la voie de réformes démocratiques. Ces dernières semaines, l’administration américaine a exercé de nombreuses pressions sur le gouvernement de transition à Khartoum pour qu’il emboîte le pas aux Emirats arabes unis et à Bahreïn en normalisant ses relations avec Israël. En échange d’une telle initiative, Washington aurait promis des milliards de dollars d’aides et juré d’ôter le Soudan de la liste des Etats soutenant le terrorisme, mais les leaders du pays ont, jusqu’à présent, refusé cette offre.

Le secrétaire d’Etat américain Mike Pompeo aux côtés du général soudanais Abdel-Fattah Burhan, chef du conseil souverain au pouvoir, à Khartoum, au Soudan, le mardi 25 août 2020. (Cabinet soudanais via AP)

Au cours de la rencontre de jeudi sur Zoom, Awadh Dawud, journaliste soudanais et activiste des droits de l’Homme, a rappelé une initiative récente visant l’organisation d’une conférence de presse à Khartoum qui était consacrée aux efforts livrés pour promouvoir la paix avec Israël.

« L’événement a été annulé par des responsables du gouvernement qui ne soutiennent pas encore le processus de normalisation », a-t-il raconté. « Nous avions loué une salle dans un hôtel, tout était prêt, puis notification nous a été faite que la conférence était annulée, à 24 heures de son déroulement. Et nous avions pourtant rempli tous les formulaires nécessaires », a-t-il ajouté.

Les autorités avaient aussi contacté le propriétaire de la salle, l’avertissant que des sanctions terribles s’abattraient sur lui s’il permettait à la conférence de presse de se tenir, a poursuivi Dawud.

« Mais, c’est évident, nous n’abandonnons pas notre désir d’organiser un événement public en soutien aux liens avec Israël et nous espérons qu’il pourra avoir lieu dans les prochains jours », a-t-il continué.

Trois Israéliens – un rabbin, un diplomate et et le chef d’IsrAid, organisation apportant son aide lors des catastrophes naturelles susceptibles de se produire dans le monde entier – se sont également exprimés lors de ce « sommet » virtuel, qui a suivi un webinaire sans précédent regroupant des personnalités des médias israéliens et du monde arabe, le mois dernier.

Capture écran d’un webinaire au cours duquel des fonctionnaires et des communicants israéliens ont discuté du rôle des médias dans l’avancement de la paix israélo-arabe avec des professionnels des médias de pays arabes, le 21 septembre 2020. (Autorisation)

Les deux événements ont été organisés par la Conseil arabe pour l’intégration régionale, un groupe qui se consacre à la lutte contre les tabous qui touchent les interactions avec Israël dans toute la région.

« Cela reste un crime, au Soudan, de s’engager dans tout ce qui peut ressembler à un contact humain avec les Israéliens », a commenté Joseph Braude, coordinateur général du conseil, auprès du Times of Israël à la fin du forum de jeudi, notant que certains religieux musulmans avaient récemment répété que leur religion interdisait toute normalisation avec l’Etat juif. Un groupe affilié à l’Etat islamique a menacé de tuer toute personne qui collaborerait avec Israël, a-t-il dit.

Et pourtant, les activistes soudanais, lors de cette conférence sur Zoom, n’ont pas dissimulé leur enthousiasme à l’égard d’Israël.

L’artiste soudanais Rashid Diyab au cours d’une conférence sur Zoom avec des activistes pro-israéliens soudanais et un groupe d’Israéliens, le 15 octobre 2020. (Capture d’écran)

« Nous, les artistes, pensons que la culture est la voie qui mène à la paix, et nous sommes prêts à jouer notre rôle pour rapprocher les deux peuples par le biais de la culture », a expliqué Rashid Diyab, qui est à la tête de l’une des plus importantes institutions culturelles à Khartoum.

« Au lieu que ce soit la culture qui suive la politique, il faut que la politique suive la culture parce que c’est elle qui pourra accélérer le rapprochement », a déclaré Diyad. « L’art crée des liens, et il nuit à ceux qui veulent les couper parce qu’ils ne veulent pas se connecter aux autres. Nous voulons construire des ponts », a-t-il déclaré.

Lior Ben Dor, qui travaille au bureau d’Afrique du Nord au sein du ministère des Affaires étrangères, a encouragé tous les Soudanais, quel que soit leur milieu, à venir visiter Israël.

« Si vous voulez organiser des délégations d’artistes, médecins, hommes d’affaires et autres du Soudan, des délégations qui sont désireuses de venir en Israël, et pour permettre d’obtenir les documents exigés par votre gouvernement, je vous fais la promesse de vous aider avec cette logistique, même avant une éventuelle normalisation des liens. Vous serez tous vraiment les bienvenus ici », a-t-il dit.

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