Suspension d’un professeur de l’Université hébraïque accusé d’avoir frappé un Palestinien
Michael Wolfowicz est accusé, avec huit autres personnes, d'avoir agressé, enlevé et battu un Palestinien originaire de Cisjordanie en août dernier

Un professeur de criminologie de l’Université hébraïque, le Dr Michael Wolfowicz, a été suspendu par l’université après avoir été formellement accusé d’avoir participé, en compagnie de huit personnes, à l’enlèvement et au passage à tabac d’un Palestinien de Cisjordanie en août dernier, a fait savoir dimanche l’université.
Wolfowicz est suspendu jusqu’à la fin du semestre, en février prochain, date à laquelle l’université réexaminera la question, comme l’explique le courrier adressé à l’ensemble de la communauté universitaire.
Cette suspension est « une décision conjointe » prise après « un entretien avec le Dr Wolfowitz », lit-on dans le communiqué.
« L’Université est attachée au maintien d’un environnement éducatif et de recherche à la fois sûr, respectueux et exempt de tout comportement incompatible avec les valeurs de la communauté… Tant que le Dr Wolfowicz n’aura pas été blanchi des soupçons qui pèsent sur lui, il ne pourra pas enseigner à l’Université hébraïque », poursuit le communiqué.
La semaine passée, le Département des enquêtes internes de la police a fait état de ce qui semble être un incident au cours duquel un Palestinien a été violemment agressé et enlevé par quatre policiers, quatre soldats et un civil israélien, en août dernier.
Selon les détails donnés par le Département des enquêtes internes de la police, les suspects ont attaqué un Palestinien dans la région de Nahal Auja, dans le centre de la Cisjordanie, au nord de l’implantation Kochav Hashahar. Ils l’ont conduit non loin du lieu de l’enlèvement et, peu de temps après, on le retrouvait blessé. Il a été conduit à l’hôpital où il a été pris en charge.
En toute discrétion, le DIPI a mené une enquête avec la police militaire et interpelé les neuf suspects la semaine dernière.
Dans la notice biographique qui lui est consacrée, Wolfowicz est présenté comme maître de conférences à l’Institut de criminologie de l’Université hébraïque, spécialisé dans « la criminologie traditionnelle appliquée à l’étude de la radicalisation et du terrorisme, avec un intérêt particulier pour les facteurs de risque et de protection ainsi que les facteurs de risque liés à Internet ».
Dimanche, les médias israéliens indiquaient que Wolfowicz, désormais assigné à résidence, se portait régulièrement volontaire pour la police des frontières et aurait fait partie du « deuxième cercle » de participants à ce passage à tabac.
Un autre des suspects est Saar Ofir, habitant de l’implantation d’Elkana, dans le centre de la Cisjordanie, arrêté en juillet et soupçonné d’avoir exécuté un terroriste du Hamas capturé par Tsahal à Gaza.
La semaine dernière, après que son nom a été rendu public, des centaines d’étudiants de l’Université hébraïque ont signé une lettre ouverte demandant la suspension de Wolfowicz disant en substance : « Les professeurs violents et racistes n’ont pas leur place sur le campus. »
En août dernier, Nadera Shalhoub-Kevorkian, professeure controversée de l’Université hébraïque, brièvement arrêtée en avril dernier pour incitation à la haine suite à des propos sur la guerre entre Israël et le Hamas et avec à son actif de nombreuses déclarations publiques anti-sionistes particulièrement provocatrices, a annoncé qu’elle prenait sa retraite.
Jeremy Sharon a contribué à cet article.