Syrie : un groupe jihadiste publie des vidéos d’otages, japonais et italien
Les otages y apparaissent agenouillés, portant une combinaison orangée et sous la menace d'hommes armés
Un groupe jihadiste a publié des vidéos de deux otages, un Japonais et un Italien, détenus en Syrie, a indiqué mardi l’institut SITE spécialisé dans la surveillance des groupes islamistes et extrémistes.
Les deux hommes, le journaliste indépendant japonais Jumpei Yasuda et l’Italien Alessandro Sandrini, apparaissent sur deux vidéos distinctes mais similaires dans leur mise en scène. Ils sont agenouillés, portant une combinaison orangée et sont sous la menace d’hommes armés.
SITE n’a pas précisé quel groupe jihadiste avait diffusé ces vidéos.
L’otage japonais a disparu en Syrie mi-2015. En mars 2016, le gouvernement japonais avait fait savoir qu’il étudiait une vidéo diffusée sur internet, tandis que les médias japonais indiquaient que le journaliste était aux mains du Front al-Nosra, lié à al-Qaïda.
Selon SITE, Jumpei Yasuda se dit Coréen sur la nouvelle vidéo publiée mardi, mais s’exprime en japonais. Il y donne le 25 juillet comme date d’enregistrement de la vidéo.
L’otage italien aurait été kidnappé en Turquie en octobre 2016 avant d’être emmené en Syrie. Il serait originaire de Brescia et aurait environ 32 ans, selon des médias italiens. Dans la vidéo, il indique que la date d’enregistrement est le 19 juillet.
Le ministère italien des Affaires étrangères a déclaré mercredi suivre « avec la plus grande attention et la plus grande réserve » l’affaire d’un otage italien apparu sur une vidéo récente d’un groupe jihadiste.
Alessandro Sandrini, ouvrier de 32 ans originaire de la région de Brescia, dans le nord de l’Italie, a disparu en octobre 2016 après être parti en vacances en Turquie pendant une période de chômage partiel.
« Le ministère des Affaires étrangères suit l’affaire depuis le début, avec la plus grande attention et la plus grande réserve, en contact étroit avec la famille », a déclaré à l’AFP une porte-parole du ministère.
Elle n’a pas confirmé que M. Sandrini avait été enlevé en Turquie. « Il y est de toute évidence passé », a-t-elle déclaré.
Selon la presse italienne, il a disparu au deuxième jour d’une semaine de vacances à Adana, une grande ville industrielle mais pas spécialement touristique dans le sud de la Turquie.
En décembre 2017, sa mère avait rompu le silence préconisé par le ministère après avoir reçu plusieurs brefs appels téléphoniques de son fils, au total quatre entre octobre 2017 et janvier 2018. Dans ces messages toujours très brefs, il disait qu’il était retenu en otage, dans une pièce de 3 mètres sur 3, en présence d’autres otages qu’il ne voyait pas.
Selon les enquêteurs cités par Brescia Today, il a été enlevé par un premier groupe puis « cédé » à un second, qui le retiendrait à la frontière turco-syrienne. « Je suis très angoissée, depuis que j’ai vu la vidéo, j’ai peur », a déclaré sa mère au journal après la diffusion de la vidéo.
L’institut SITE, spécialisé dans la surveillance des groupes islamistes et extrémistes, a annoncé mardi qu’un groupe jihadiste avait publié des vidéos de deux otages, M. Sandrini et le journaliste indépendant japonais Jumpei Yasuda.
La presse italienne rappelait aussi mercredi le cas d’un autre otage originaire de la région de Brescia. Sergio Zanotti, un entrepreneur de 56 ans, a disparu en avril 2016 après être parti en Turquie. Son ex-femme a reçu de nombreux messages dans lesquels il appelle à l’aide et où ses ravisseurs menacent de l’exécuter. Mais le dernier date d’août 2016.