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Syrie: Washington valide le plan d’intégration militaire des combattants djihadistes étrangers

La Maison Blanche approuve la proposition faite par le gouvernement Sharaa de créer une unité qui comprendra quelque 3 500 combattants étrangers, principalement des Ouïghours chinois

Illustration : Des membres des forces de sécurité fidèles au gouvernement intérimaire syrien posant avec leurs armes à feu sur la côte méditerranéenne, dans la ville occidentale de Lattaquié, en Syrie, le 9 mars 2025. (Crédit : Omar Haj Kadour/AFP)
Illustration : Des membres des forces de sécurité fidèles au gouvernement intérimaire syrien posant avec leurs armes à feu sur la côte méditerranéenne, dans la ville occidentale de Lattaquié, en Syrie, le 9 mars 2025. (Crédit : Omar Haj Kadour/AFP)

Les États-Unis ont donné leur feu vert à un plan du nouveau gouvernement syrien visant à intégrer des milliers d’anciens combattants djihadistes étrangers dans l’armée nationale, à condition que cette initiative se fasse en toute transparence, a déclaré l’envoyé spécial du président américain Donald Trump.

Trois responsables syriens de la Défense ont déclaré que, dans le cadre de ce plan, quelque 3 500 combattants étrangers, principalement des Ouïghours originaires de Chine et de pays voisins, rejoindraient une unité nouvellement formée, la 84ᵉ division de l’armée syrienne, qui comprendrait également des Syriens.

Interrogé par Reuters à Damas sur la question de savoir si Washington approuvait l’intégration de ces combattants étrangers dans la nouvelle armée syrienne, Thomas Barrack, ambassadeur américain en Turquie qui a été nommé le mois dernier envoyé spécial de Trump en Syrie, a répondu : « Je dirais qu’il y a bien une entente, qui repose sur la transparence. »

Il a ajouté qu’il valait mieux garder ces combattants islamistes, dont beaucoup sont « très loyaux » à l’égard du nouveau gouvernement syrien, dans le cadre d’un projet d’État plutôt que de les exclure.

Ce dernier est dirigé par Ahmed al-Sharaa, l’ancien chef du groupe islamiste radical Hayat Tahrir al-Sham (HTS), l’ex-branche d’Al-Qaïda en Syrie.

La question du sort des étrangers ayant rejoint les rebelles islamistes syriens de HTS pendant les treize années de guerre entre les groupes rebelles islamistes et le dictateur syrien Bashar el-Assad est l’une des questions les plus épineuses qui entravent le rapprochement avec l’Occident depuis que HTS, une ancienne branche d’Al-Qaïda, a renversé Assad et pris le pouvoir l’an dernier.

Au moins jusqu’au début du mois dernier, les États-Unis exigeaient l’exclusion générale des combattants étrangers des forces de sécurité.

De gauche à droite : Le président américain Donald Trump, le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, et le président intérimaire de la Syrie Ahmed al-Sharaa, à Ryad, le 14 mai 2025. (Crédit : SANA/AFP)

Mais l’approche de Washington envers la Syrie a radicalement changé depuis que Trump a effectué une tournée au Moyen-Orient le mois dernier et a rencontré Sharaa à Ryad, lors du tout premier entretien entre les dirigeants américains et syriens depuis un quart de siècle. À l’issue de cette rencontre, Trump avait annoncé son intention de lever les sanctions imposées à la Syrie sous le régime Assad et il a nommé Barrack, un ami proche, au poste d’envoyé spécial.

Deux sources proches du ministère syrien de la Défense ont déclaré à Reuters que Sharaa et son entourage avaient fait valoir auprès d’interlocuteurs occidentaux que l’intégration de combattants étrangers dans l’armée présenterait moins de risques pour la sécurité que de les en exclure, ce qui serait susceptible de les pousser dans l’orbite d’Al-Qaïda ou du groupe terroriste sunnite État islamique (EI).

Le Département d’État américain et un porte-parole du gouvernement syrien n’ont pas répondu aux demandes de commentaires.

Le rapprochement entre les États-Unis et la Syrie intervient alors que des informations font état de rencontres entre des responsables israéliens et syriens au sujet d’un éventuel réchauffement des relations entre les deux pays, bien que Jérusalem ait publiquement exprimé sa profonde méfiance à l’égard de Sharaa. Trump a déclaré qu’il n’avait pas consulté Israël avant de rétablir les relations avec la Syrie.

À LIRE : La levée des sanctions US serait une aubaine pour la Syrie, mais pas que …

Après la chute d’Assad en décembre, Israël a frappé l’armée syrienne à plusieurs reprises et l’État juif a déployé des troupes dans la zone tampon démilitarisée entre les deux pays, craignant qu’elle ne tombe entre de mauvaises mains.

Les craintes de la Chine

Des milliers d’étrangers sunnites ont rejoint les rebelles islamistes syriens au début de la guerre civile qui dure depuis treize ans pour lutter contre Assad, qui était lui-même soutenu par des milices chiites soutenues par l’Iran, notamment par le groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah.

Certains combattants ont formé leurs propres factions, tandis que d’autres ont rejoint des groupes terroristes déjà établis tels que l’EI, qui avait brièvement proclamé un califat dans une grande partie de la Syrie et de l’Irak avant d’être mis en déroute par une coalition de forces soutenues à la fois par les États-Unis et l’Iran.

Des combattants islamistes de l’opposition syrienne célébrant la chute du gouvernement du dictateur syrien Bashar el-Assad, à Damas, en Syrie, le 8 décembre 2024. (Crédit : Omar Sanadiki/AP)

Les combattants étrangers au sein de HTS se sont forgé une réputation de militants loyaux, disciplinés et expérimentés, et ils ont formé l’épine dorsale des unités d’élite du groupe, appelées « unités suicides ». Ils ont combattu l’EI et d’autres branches d’Al-Qaïda à partir de 2016, lorsque HTS s’est séparé du groupe terroriste fondé par Oussama ben Laden.

Les combattants ouïghours originaires de Chine et d’Asie centrale sont membres du Parti islamique du Turkistan (PIT), considéré comme une organisation terroriste par Pékin. Un responsable syrien et un diplomate étranger ont déclaré que la Chine avait cherché à limiter l’influence du groupe terroriste en Syrie.

Un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères a déclaré : « La Chine espère que la Syrie s’opposera à toutes les formes de terrorisme et aux forces extrémistes afin de répondre aux préoccupations de la communauté internationale. »

Osman Bughra, un responsable de la branche politique du TIP, a déclaré à Reuters dans un communiqué écrit que le groupe terroriste s’était officiellement dissous et intégré à l’armée syrienne.

Une tour de garde d’un centre de détention présumé où seraient détenus plus d’un million d’Ouïghours que Pékin est accusé d’avoir incarcérés, à Artux, dans la préfecture de Kizilsu, dans la région du Xinjiang, au nord-ouest de la Chine, le 19 juillet 2023. (Crédit : Pedro Pardo/AFP)

« À l’heure actuelle, le groupe opère entièrement sous l’autorité du ministère de la Défense, il adhère à la politique nationale et il n’entretient aucune affiliation avec des entités ou avec des groupes extérieurs », a-t-il déclaré.

En décembre, la nomination d’une poignée de djihadistes étrangers appartenant à la haute direction de HTS à des postes militaires de haut rang avait alarmé les gouvernements occidentaux, suscitant des inquiétudes quant à l’orientation de la nouvelle direction islamiste syrienne.

Les demandes visant à geler les nominations et à expulser les combattants islamistes étrangers de base étaient devenues un point de discorde majeur avec Washington et d’autres pays occidentaux jusqu’à la semaine de la rencontre historique entre Trump et Sharaa.

Sharaa a déclaré que les combattants étrangers et leurs familles pourraient se voir accorder la nationalité syrienne en raison de leur rôle dans la lutte contre Assad.

Abbas Sharifa, un expert des groupes djihadistes basé à Damas, a déclaré que les combattants intégrés dans l’armée avaient fait preuve de loyauté envers les dirigeants syriens et qu’ils avaient été « filtrés idéologiquement ».

Mais, a-t-il souligné, « si vous les abandonnez, ils deviendront la proie de l’État islamique ou d’autres groupes radicaux ».

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