Trump lève les sanctions visant la Syrie à la demande de MBS et d’Erdogan
Fidèle à son approche diplomatique transactionnelle, le président américain a déclaré que "les sanctions ont rempli une fonction très importante à l'époque, mais maintenant c'est le moment [du nouveau gouvernement syrien] de briller"

Donald Trump et le prince héritier saoudien ont affiché une amitié éclatante en Arabie saoudite, où le président américain a concédé des gestes diplomatiques, au premier rang desquels la levée des sanctions américaines visant la Syrie, en vigueur depuis des décennies et fortement renforcées sous le pouvoir de Bachar al-Assad, renversé en décembre par des forces islamistes.
Fidèle à son approche diplomatique transactionnelle, Donald Trump, a annoncé la levée des sanctions américaines contre la Syrie, à la veille d’une rencontre, même brève, avec le président Ahmad al-Chareh en Arabie saoudite.
« Je vais ordonner l’arrêt des sanctions contre la Syrie pour leur donner une chance de grandeur », a dit le président américain, en indiquant être parvenu à cette décision après des demandes pressantes de son hôte, Mohammed ben Salmane et du président turc Recep Tayyip Erdogan.
Damas s’est félicité d’un « tournant décisif ».
Ben Salman s’est levé au premier rang pour applaudir l’annonce et le reste de la foule dans l’auditorium de Ryad lui a emboîté le pas.
« Les sanctions ont été brutales et paralysantes et ont rempli une fonction très importante à l’époque, mais maintenant c’est le moment [du nouveau gouvernement syrien] de briller », a déclaré Trump. Je dis donc : « Bonne chance, la Syrie ».
Le porte-parole de l’ONU, Stéphane Dujarric, a salué l’allègement des sanctions américaines, affirmant qu’il « aidera(it) le peuple syrien à se relever après plus d’une décennie de conflit ».

Trump a « accepté de saluer » le président syrien par intérim, Ahmad al-Chareh, mercredi pendant sa visite officielle à Ryad, a fait savoir un haut responsable américain.
Ahmad al-Chareh, nommé président par intérim après la chute de Bachar al-Assad déploie désormais une intense activité diplomatique, auprès des pays arabes mais aussi européens.
La nouvelle politique américaine semble le mettre en porte-à-faux avec Israël, qui a préconisé une approche plus prudente à l’égard du nouveau gouvernement syrien. Jérusalem a discrètement fait pression sur l’administration et les législateurs du Congrès pour qu’ils rejettent le jeune gouvernement islamiste d’Ahmed al-Sharaa en faveur de l’établissement d’une série décentralisée de régions ethniques autonomes, avec la démilitarisation de la région méridionale qui borde Israël.
Les nouvelles autorités islamistes syriennes cherchent à reconstruire le pays ravagé par près de 14 années de guerre civile, déclenchée en 2011 par la répression de manifestations prodémocratie, et réclame la levée des sanctions internationales datant de l’époque Assad.