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Taxes: Israël transfère 3,768 MDS de shekels à l’AP

L'Autorité palestinienne refusait jusqu'à présent d'accepter le transfert des taxes au nom du boycott de l'administration Trump, jugée trop favorable à Israël

Le général Yoav Mordechai, responsable de la coordination des activités gouvernementales dans les territoires (COGAT), et le ministre de l'AP des Affaires civiles, Hussein al-Cheikh, ont signé un accord améliorant le service postal en Cisjordanie, le 4 septembre 2016. (Crédit : COGAT)
Le général Yoav Mordechai, responsable de la coordination des activités gouvernementales dans les territoires (COGAT), et le ministre de l'AP des Affaires civiles, Hussein al-Cheikh, ont signé un accord améliorant le service postal en Cisjordanie, le 4 septembre 2016. (Crédit : COGAT)

Au seuil de la banqueroute, l’Autorité palestinienne (AP) a accepté mercredi l’équivalent de plus d’un milliard de dollars perçus en son nom par Israël, qu’elle refusait d’encaisser au nom du boycott de l’administration Trump, jugée trop favorable à Israël.

« Le gouvernement israélien transfère tout ce qui est financièrement dû à l’Autorité palestinienne, soit 3,768 milliards de shekels », a écrit mercredi sur Twitter le ministre des Affaires civiles de l’AP.

Hussein Al-Cheikh fait ainsi référence aux taxes, notamment douanières, que perçoit l’Etat hébreu pour le compte de l’Autorité palestinienne et dont le transfert avait été gelé depuis l’arrêt de la coordination israélo-palestinienne en mai.

Le président de l’AP Mahmoud Abbas avait justifié en mai l’arrêt de la coordination sécuritaire pour protester contre le projet israélien, aujourd’hui suspendu, d’annexion de pans de la Cisjordanie.

En début de semaine, un responsable israélien avait indiqué à l’AFP que « le cabinet de sécurité avait approuvé le transfert de l’argent à l’Autorité palestinienne », sans en préciser le montant.

Le Premier ministre de l’Autorité palestinienne, Mohammed Shtayyeh, préside une réunion du cabinet dans le village de Fasayil, dans la vallée du Jourdain, le 16 septembre 2019. (Crédit : Majdi Mohammed/AP)

Lundi, le Premier ministre de l’AP, Mohammed Shtayyeh, avait souligné que les Palestiniens avaient « droit » à cet argent, qui devrait apporter une bouffée d’oxygène à l’économie palestinienne en proie à une grave crise budgétaire.

Les fonctionnaires « prendront tout ce qui leur est dû. Ils ont été patients pendant des mois et ce n’est qu’une question d’un peu plus de temps pour que tout soit clair », avait déclaré M. Shtayyeh.

L’AP avait amputé le salaire de ses fonctionnaires, et ce, à une période où l’économie palestinienne tourne au ralenti en raison de la pandémie de nouveau coronavirus.

Le dilemme des salaires des terroristes emprisonnés en Israël

Selon un rapport de la Banque mondiale diffusé la semaine dernière, l’économie palestinienne est confrontée à une « triple crise » avec la pandémie de la Covid-19, un « important ralentissement économique », et une « impasse » avec Israël sur les transferts des taxes.

Ces transferts, qui représentent l’équivalent de 35 % des recettes fiscales prévues en 2020 pour l’AP, ne devraient toutefois pas permettre d’équilibrer le budget annuel palestinien, selon les calculs de la Banque mondiale.

L’Etat hébreu continue toutefois à déduire de ces montants des sommes allouées aux terroristes palestiniens emprisonnés en Israël – des sommes versées à titre « d’indemnités sociales », selon l’AP.

L’Autorité palestinienne verse en effet chaque mois une pension à des prisonniers ou à leurs familles, une politique extrêmement controversée qui encourage à commettre des actes de terrorisme contre les soldats et les civils israéliens, notamment en Cisjordanie.

Depuis février 2019, Israël retient donc une partie des taxes dues à l’Autorité palestinienne correspondant aux allocations versées aux Palestiniens emprisonnés pour des attaques terroristes anti-israéliennes ou à leurs familles s’ils ont été tués.

La semaine dernière, le président du Club des prisonniers palestiniens Qadoura Fares a indiqué que l’Autorité palestinienne faisait l’objet de « pressions » internationales et israéliennes pour arrêter le versement d’argent aux terroristes emprisonnés et à leurs familles.

Selon Fares, Abbas a récemment décidé d’employer plus de 7 000 prisonniers libérés au sein de l’Autorité palestinienne, permettant ainsi de leur attribuer le statut de fonctionnaire et de contourner les restrictions israéliennes.

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