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Téhéran refuse le retour des inspecteurs bannis de ses sites nucléaires – Grossi

L'Iran a fortement réduit depuis 2021 les inspections des sites. Des caméras de surveillance ont été débranchées et l'accréditation d'un groupe d'experts a été retirée

Rafael Grossi, directeur-général de l'Agence internationale de l'énergie atomique, s'exprimant lors de la conférence générale de l'AIEA, à Vienne, le 16 septembre 2024. (Crédit : Joe Klamar/AFP)
Rafael Grossi, directeur-général de l'Agence internationale de l'énergie atomique, s'exprimant lors de la conférence générale de l'AIEA, à Vienne, le 16 septembre 2024. (Crédit : Joe Klamar/AFP)

L’Iran semble disposé à reprendre les négociations sur le nucléaire, mais refuse pour l’heure le retour sur ses sites des inspecteurs dont l’accréditation a été retirée, a déclaré jeudi le chef de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) dans un entretien avec l’AFP.

Les Iraniens « montrent des signes de volonté de se réengager, non seulement avec l’AIEA, mais aussi (…) avec nos anciens partenaires dans l’accord nucléaire de 2015 », a indiqué Rafael Grossi, se fondant sur ses échanges cette semaine, à New York, avec le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, en marge de l’Assemblée générale de l’ONU.

En revanche, Téhéran ne compte pas « remettre sur la liste les inspecteurs » dont l’accréditation a été retirée, a-t-il expliqué, tout en estimant le moment opportun « pour faire quelque chose » avec les Iraniens.

L’Iran a fortement réduit depuis 2021 les inspections des sites. Des caméras de surveillance ont été débranchées et l’accréditation d’un groupe d’experts a été retirée. Une situation que le patron de l’AIEA a constamment déplorée.

Rafael Grossi, dont les relations avec les autorités iraniennes se sont détériorées ces dernières années en raison de leur manque de coopération, doit se rendre à Téhéran courant octobre où il ne manquera pas de faire pression pour que les inspecteurs bannis des sites puissent revenir.

Au cours de sa visite, il compte discuter de « différentes mesures de surveillance et de vérification sur lesquelles nous pourrions nous mettre d’accord avant un accord plus large ».

Rafael Mariano Grossi, directeur général de l’AIEA, présente une caméra de surveillance au siège de l’Agence internationale de l’énergie atomique à Vienne, en Autriche, le 17 décembre 2021. (Crédit : Alex Halada/AFP)

« Je pense qu’obtenir un accord avec l’Iran sur ces questions serait une indication très constructive (…) vers de futures négociations », a-t-il également opiné.

Le programme nucléaire iranien n’a eu de cesse de monter en puissance, même si Téhéran nie vouloir se doter de la bombe.

Selon l’AIEA, la République islamique a considérablement augmenté ses réserves de matières enrichies à 60 %, proches des 90 % nécessaires pour élaborer une arme atomique.

« C’est à eux de décider »

Mais depuis l’arrivée l’été dernier du président réformiste Massoud Pezeshkian, Téhéran a exprimé son souhait de relancer des négociations pour ranimer l’accord conclu en 2015 avec les pays européens de l’E3 (Paris, Londres, Berlin), les Etats-Unis, la Russie et la Chine.

Ce pacte connu sous l’acronyme JCPOA était censé encadrer les activités atomiques de l’Iran en échange d’une levée des sanctions internationales.

Mais il a volé en éclats après le retrait américain décidé en 2018 par le président d’alors, Donald Trump. Des tractations menées à Vienne ont échoué à l’été 2022.

Pour l’heure, les Européens se montrent prudents sur la possibilité d’un retour à la table des discussions à l’approche de l’élection présidentielle américaine début novembre et alors que toutes les tentatives ont échoué ces dernières années.

« Si les choses évoluent de manière positive, il se pourrait, et je pense que c’est l’intention du président (Pezeshkian) et du ministre des Affaires étrangères (Abbas Araghchi), qu’il y ait une reprise des discussions avec les anciens partenaires de négociation pour voir quel type de cadre », a néanmoins déclaré Rafael Grossi à l’AFP.

Des centrifugeuses dans l’installation d’enrichissement d’uranium de Natanz près de Natanz, en Iran, le 5 novembre 2019. (Crédit : Organisation iranienne de l’énergie atomique via AP/Dossier)

La question étant de savoir si cela sera celui du JCPOA ou non.

« Est-ce que ce sera la même chose ? Est-ce que cela sera quelque chose de complètement différent (…) ? C’est à eux (négociateurs) de décider si c’est réalisable, réaliste et utile », a-t-il souligné.

« C’est un moment où il y a une possibilité de faire quelque chose » sur la question nucléaire, a insisté Rafael Grossi. « L’avantage d’Araghchi est qu’il sait tout sur ce processus, ce qui nous permet d’avancer plus rapidement », a-t-il mis en avant.

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