Israël en guerre - Jour 370

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Tête-à-tête délicat en vue pour Biden et Netanyahu

Au menu : la réforme judiciaire contestée portée par le gouvernement israélien et la volonté américaine de poursuivre les normalisations entre Israël et les pays arabes

À gauche : le président des États-Unis Joe Biden parlant de la Russie dans la salle Est de la Maison Blanche, à Washington, le 15 avril 2021. À droite : le Premier ministre Benjamin Netanyahu s'exprimant lors d'une cérémonie à la mémoire des soldats tombés au combat au Yad LeBanim, à la veille de Yom HaZikaron, à Jérusalem, le 13 avril 2021. (Crédits : Andrew Harnik/AP Photo ; Debbie Hill/Pool Photo via AP)
À gauche : le président des États-Unis Joe Biden parlant de la Russie dans la salle Est de la Maison Blanche, à Washington, le 15 avril 2021. À droite : le Premier ministre Benjamin Netanyahu s'exprimant lors d'une cérémonie à la mémoire des soldats tombés au combat au Yad LeBanim, à la veille de Yom HaZikaron, à Jérusalem, le 13 avril 2021. (Crédits : Andrew Harnik/AP Photo ; Debbie Hill/Pool Photo via AP)

Joe Biden et Benjamin Netanyahu ont rendez-vous mercredi pour une entrevue délicate, entre critiques de Washington sur la réforme judiciaire voulue par le Premier ministre israélien, et volonté américaine de présider à une normalisation entre Israël et l’Arabie saoudite.

Les deux hommes ne se sont pas vus en personne depuis le retour de Benjamin Netanyahu au pouvoir fin 2022, ce qui est en soi inhabituel, tant la relation entre les deux pays est étroite.

L’annonce de la rencontre elle-même a donné lieu à des fausses notes.

En juillet, le gouvernement israélien avait ainsi évoqué une « invitation » adressée au Premier ministre par la Maison Blanche. Laquelle s’était gardée de reprendre ce terme et avait prudemment indiqué que les deux dirigeants étaient « tombés d’accord pour se rencontrer » sur le sol américain.

Pas de chaleureuse conversation dans le Bureau ovale donc, mais une réunion bilatérale dans un cadre plus neutre, lors de l’Assemblée générale des Nations unies.

Il s’agira de « discuter de nombreux sujets bilatéraux et régionaux », en gardant en tête les « valeurs démocratiques partagées par les Etats-Unis et Israël » ainsi que la perspective d’une région « plus stable, plus prospère, et plus intégrée », a fait savoir le conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche, Jake Sullivan.

Des périphrases pour évoquer les deux sujets épineux du moment : d’un côté la réforme judiciaire extrêmement contestée portée par le gouvernement israélien, qui a provoqué des manifestations monstres. De l’autre la volonté américaine de poursuivre le processus de normalisation entre Israël et les pays arabes.

Des manifestants anti-refonte protestant contre le gouvernement du Premier ministre Benjamin Netanyahu alors que celui-ci se rend aux États-Unis, à l’aéroport Ben Gurion, le 17 septembre 2023. (Crédit : Avshalom Sassoni/Flash90)

Les relations entre les Etats-Unis et Israël se sont nettement tendues depuis le retour au pouvoir de Benjamin Netanyahu, à la tête d’un gouvernement que Joe Biden a qualifié de « plus extrême » de l’histoire du pays.

Le président américain a ouvertement critiqué le projet de réforme judiciaire du Premier ministre, qui depuis son annonce début janvier a donné lieu à l’un des plus importants mouvements de contestation qu’ait connu Israël depuis sa création en 1948.

Le gouvernement assure vouloir rééquilibrer les institutions en revoyant les prérogatives du pouvoir judiciaire, mais les opposants dénoncent un projet autoritaire, qui fait sauter des garde-fous à l’action du pouvoir législatif et exécutif.

Joe Biden, candidat à un second mandat, sait que le sujet est particulièrement sensible pour l’électorat juif progressiste aux Etats-Unis.

Il y a quelques jours, plusieurs milliers d’intellectuels et artistes israéliens lui avaient demandé, dans une lettre ouverte dont plusieurs médias se sont fait l’écho, de ne pas rencontrer le Premier ministre israélien.

Mais le démocrate de 80 ans ne peut pas se permettre une crise ouverte avec Israël, lui qui espère faire advenir une normalisation des relations entre le pays et l’Arabie saoudite.

Selon le New York Times, le président américain serait prêt, pour emporter l’assentiment de la monarchie pétrolière, à négocier avec elle un pacte de sécurité particulièrement ambitieux, inspiré de ceux qui lient Washington avec le Japon ou la Corée du Sud.

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