Israël en guerre - Jour 62

Rechercher

Tirs de roquettes depuis Gaza après la mort d’un Palestinien en grève de la faim

Israël se prépare à l'escalade après le décès de Khader Adnan ; sa mort, pour le Jihad islamique, est "une leçon à tirer pour des générations"

De la fumée alors que des roquettes sont tirées depuis la bande de Gaza vers Israël à Gaza City, le 2 mai 2023. (Crédit : MOHAMMED ABED / AFP)
De la fumée alors que des roquettes sont tirées depuis la bande de Gaza vers Israël à Gaza City, le 2 mai 2023. (Crédit : MOHAMMED ABED / AFP)

Quatre roquettes ont été tirées depuis la bande de Gaza, mardi matin, alors qu’Israël se prépare à une potentielle escalade après la mort d’un haut-responsable du groupe terroriste du Jihad islamique dans une prison israélienne. L’homme était en grève de la faim depuis 86 jours.

Peu après l’annonce de sa mort, les sirènes à la roquette ont résonné dans le sud d’Israël, près du kibboutz Saad, à 6 heures 30 du matin.

L’armée israélienne a initialement indiqué qu’elle avait identifié trois roquettes tirées depuis la bande de Gaza qui sont retombées dans des champs. Aucun missile intercepteur du Dôme de fer n’a été utilisé. Il n’y a eu ni blessé, ni dégât.

Peu après, un mortier lancé depuis la bande de Gaza a atterri près de la barrière de sécurité, a indiqué l’armée israélienne. Aucune sirène n’a retenti car le projectile se dirigeait vers une zone non habitée.

Khader Adnan avait été retrouvé inconscient mardi avant l’aube dans sa cellule de la prison de Nitzan à Ramlé, une ville du centre du pays.

Évacué en urgence à l’hôpital Shamir, près de Tel Aviv, les médecins avaient tenté de le ranimer, en vain. Sa mort avait dû être prononcée, selon le Service israélien des prisons.

Les responsables israéliens de la défense se préparent à une escalade potentielle des violences après ce décès. L’armée devrait par ailleurs riposter à l’attaque à la roquette.

Dans un communiqué, le Jihad islamique palestinien a averti que « l’occupation paiera le prix de la mort d’Adnan », appelant à une grève générale en Cisjordanie et dans la bande de Gaza.

« Sa mort est une leçon pour des générations et nous ne quitterons pas la voie de la résistance tant que la Palestine restera sous occupation », a dit le groupe terroriste.

Khader Adnan, au centre, est salué par les Palestiniens après sa libération d’une prison israélienne à Arrabeh, près de Jénine, en Cisjordanie, le 12 juillet 2015. (Crédit : AP Photo/Majdi Mohammed, File)

Le groupe terroriste du Hamas, qui contrôle la bande de Gaza, a indiqué que « l’occupation endosse toute la responsabilité de la mort de Khader Adnan ».

Hazem Kassem, porte-parole du Hamas, a évoqué « une exécution de sang-froid menée par les services de sécurité israéliens » et il a mis en garde contre une potentielle escalade.

« Le peuple palestinien ne laissera pas ce crime passer sous silence et ripostera à la hauteur de l’événement. La révolution et la résistance vont s’intensifier », a-t-il mis en garde.

Kassem a aussi critiqué la communauté internationale, disant qu’elle « reste là à ne rien faire, elle ne soutient pas les prisonniers palestiniens, encourageant l’occupation à continuer ses crimes en conséquence ».

L’Autorité palestinienne a réclamé une enquête internationale sur la mort du prisonnier, disant qu’elle porterait plainte devant la Cour pénale internationale.

Pour le Premier ministre de l’Autorité Palestinienne Mohammad Shtayyeh, la mort d’Adnan a été « un assassinat délibéré ».

Des Palestiniens lors d’une manifestation en soutien à Khader Adnan, terroriste présumé en grève de la faim emprisonné en Israël, le 30 avril 2023. (Crédit : Mohammed ABED / AFP)

Adnan, 45 ans, avait été arrêté au mois de février dans sa ville natale d’Arrabeh, une localité proche de Jénine et située dans le nord de la Cisjordanie, pour appartenance présumée à un groupe terroriste, soutien apporté à un groupe terroriste et incitation au terrorisme.

Une source sécuritaire israélienne a indiqué qu’Adnan « n’était pas un membre haut-placé du groupe terroriste, il n’était pas l’un de ses leaders et il ne purgeait pas une peine de prison à vie ».

« Il a fait une grève de la faim et il a refusé de manière catégorique de recevoir des traitements médicaux alors qu’il risquait sa vie », a ajouté cette source.

Il avait été mis en examen et placé en détention jusqu’à la fin des procédures judiciaires ouvertes à son encontre.

Il avait entamé sa grève de la faim immédiatement après son arrestation, le 5 février, et il avait depuis refusé tout suivi médical et tout traitement.

La prise en charge et la situation des détenus emprisonnés pour activités terroristes – souvent appelés « prisonniers sécuritaires » – est souvent un point sensible dans le conflit israélo-palestinien.

La semaine dernière, l’épouse du prisonnier, Randa Mousa, avait déclaré à l’AFP qu’il était détenu dans une cellule du dispensaire médical de la prison de Nitzan.

« Il refuse tout soutien, il refuse tous les examens médicaux, il est dans une cellule où il est soumis à des conditions de détention très dures », avait-elle commenté. « Israël a refusé de le transférer dans un hôpital civil et refusé également de lui permettre de rencontrer son avocat ».

Un homme passe devant une fresque représentant Khader Adnan, un Palestinien en grève de la faim, soupçonné de terroriste et détenu dans une prison israélienne à Gaza City, le 17 avril 2023. (Crédit: MOHAMMED ABED / AFP)

Un médecin du groupe Physicians for Human Rights Israel avait rendu visite à Adnan en prison, au début de la semaine, avertissant que l’homme « risque une mort imminente ». Il avait demandé à ce qu’il soit « transféré à l’hôpital de toute urgence ».

Le groupe avait ajouté qu’Adnan « a des difficultés à se mouvoir et à tenir une conversation simple ; il est pâle, faible, épuisé et dangereusement émacié », selon un communiqué qui a été émis lundi.

Cette détention était le dixième séjour d’Adnan dans une prison israélienne. Il avait été arrêté à treize reprises en totalité, selon les responsables israéliens.

Adnan avait longtemps été accusé d’être un porte-parole du groupe terroriste et il avait été appréhendé à plusieurs reprises, ces dernières années, purgeant des peines de prison en lien avec ses activités au sein du Jihad islamique palestinien.

Après son arrestation, le 5 février, il avait été inculpé pour ses activités au sein de l’organisation terroriste et placé en détention dans le cadre de son procès. Une audience était prévue en date du 10 mai.

Ce n’était pas la première fois qu’il faisait une grève de la faim dans le cadre d’une détention – il avait notamment cessé de s’alimenter après une arrestation en 2018. A ce moment-là, il avait été reconnu coupable d’appartenance au groupe terroriste lié à l’Iran, dont il était un membre actif, après avoir plaidé coupable dans le cadre d’une négociation de peine.

En 2012, il avait fait une grève de la faim de 66 jours pour protester contre sa « mise en détention administrative », un emprisonnement sans mise en examen préalable.

En 2015, il avait fait une grève de la faim de plus de 50 jours après avoir été appréhendé.

Il avait aussi été arrêté pour activités terroristes présumées en 2019.

Le ministre de la Sécurité nationale d’extrême-droite, Itamar Ben Gvir, a pris le contrôle des prisons du pays lors de son arrivée au gouvernement, au mois de décembre, réclamant un traitement plus strict des prisonniers sécuritaires. Son ministère supervise également la police et la police des frontières.

En savoir plus sur :
S'inscrire ou se connecter
Veuillez utiliser le format suivant : example@domain.com
Se connecter avec
En vous inscrivant, vous acceptez les conditions d'utilisation
S'inscrire pour continuer
Se connecter avec
Se connecter pour continuer
S'inscrire ou se connecter
Se connecter avec
check your email
Consultez vos mails
Nous vous avons envoyé un email à gal@rgbmedia.org.
Il contient un lien qui vous permettra de vous connecter.