Tirs de roquettes du Hezbollah sur le nord d’Israël ; Tsahal riposte sur le Liban
Avions et artillerie israéliens ont frappé des cibles terroristes dans le sud Liban en riposte ; Hagari estime que le Hezbollah « continue de menacer l'avenir de l'État libanais »
Emanuel Fabian est le correspondant militaire du Times of Israël.
Le Hezbollah a tiré de nombreuses roquettes sur le nord d’Israël, vendredi matin, alors qu’Israël rappelait que l’organisation terroriste mettait en péril l’avenir du Liban.
Une vingtaine de roquettes ont été tirées depuis le Liban dans le secteur de Shomera, dans le nord d’Israël, et ailleurs le long de la frontière.
L’armée israélienne n’a pas encore publié d’informations sur le bilan humain des attaques.
En réponse aux tirs de roquettes, revendiqués par le Hezbollah, l’armée israélienne a déclaré que des avions de combat avaient mené des frappes aériennes contre une série de sites appartenant au groupe terroriste au Liban.
Elle a précisé que les cibles comprenaient des complexes militaires dans lesquels se trouvaient des membres du Hezbollah ainsi que d’autres infrastructures du groupe terroriste.
Elle a ajouté avoir frappé des sites de lancement de roquettes avec de l’artillerie.
Jeudi soir, le porte-parole de Tsahal, le contre-amiral Daniel Hagari, a déclaré que le Hezbollah, soutenu par l’Iran, était une menace pour le Liban.
« Le Hezbollah a fait du Sud-Liban une zone de combat et continue de faire penser un danger sur l’avenir de tout l’État libanais à cause du Hamas et de l’Iran », a-t-il déclaré.
« Nous continuerons d’agir pour éloigner le Hezbollah de la frontière », a-t-il ajouté.
Israël a fait savoir qu’il ne laisserait plus le Hezbollah s’approcher de la frontière nord, suite au massacre du Hamas du 7 octobre dernier, au cours duquel des milliers de terroristes ont fait irruption en Israël depuis Gaza, pour y tuer près de 1 200 personnes et faire plus de 240 otages, essentiellement des civils.
Le pays a ajouté que si la communauté internationale ne parvenait pas à repousser les forces du Hezbollah loin de sa frontière par les voies diplomatiques, il prendrait des mesures.
Depuis quelques jours, officiels américains et français en déplacement dans la région font en sorte d’éviter une escalade sur le front libanais.
Les propos de Hagari ont suivi de peu la frappe qui a blessé deux civils israéliens de Dovev, dans le nord du pays, blessés par des missiles antichars tirés depuis le Liban, en même temps qu’un autre missile explosait sur des voitures dans la ville voisine d’Avivim.
Quelques instants après l’attaque d’Avivim et de Dovev, une alerte du Commandement du front intérieur a averti les habitants d’autres villes de Haute-Galilée d’une possible infiltration de drones ennemis.
Une vidéo donne à voir ce qui semble être un missile intercepteur, dans le ciel de Safed, dans le nord du pays, après l’alerte aux drones dans les communautés limitrophes de la frontière libanaise. Peu de temps après l’explosion, les autorités ont désactivé l’alerte anti-drone.
Un peu plus tard, deux missiles antichars semblent être tombés sur une maison de Ramot Naftali, sans faire de blessés. Une autre roquette a été signalée à Metula, qui n’a pas davantage fait de victimes.
שני טילי נ"ט פגעו פגיעה ישירה בבית ברמות נפתלי; אין נפגעים pic.twitter.com/xD93ZvOsGG
— מעריב אונליין (@MaarivOnline) December 21, 2023
Jeudi après-midi, l’armée israélienne a déclaré avoir mené des frappes aériennes contre des sites du Hezbollah dans le sud Liban suite aux attaques contre le nord d’Israël.
Elle a indiqué que les avions de combat avaient tiré sur des bases de lancement de roquettes, des bâtiments militaires et d’autres infrastructures appartenant au groupe terroriste. Un autre site appartenant au Hezbollah a été pris pour cible par des avions, des chars et de l’artillerie.
Tsahal a précisé avoir ciblé différentes zones, le long de la frontière, avec de l’artillerie, sans doute dans le but d’empêcher le Hezbollah de mener des attaques.
Toujours selon l’armée israélienne, plusieurs autres roquettes ont été tirées depuis le Liban sur Arab al-Aramshe, mais sans parvenir à franchir la frontière, et un de ses avions a tiré sur la cellule à l’origine des tirs.
A propos de l’alerte à l’infiltration de drones, qui a retenti plus tôt dans la journée, l’armée israélienne a déclaré avoir identifié plusieurs « cibles aériennes » entrées dans l’espace aérien israélien depuis le Liban, ajoutant qu’un missile intercepteur avait été tiré et que « l’événement était terminé », sans plus de détails.
Plusieurs roquettes ont été tirées par le Hezbollah sur Kiryat Shmona, dans le nord du pays, mercredi soir, en causant des dégâts mais sans faire de blessés. La municipalité de Kiryat Shmona a précisé qu’il s’agissait d’une salve de huit roquettes au moins, dont deux ont atterri dans la ville, ce qui a endommagé des infrastructures, des maisons, une école maternelle et des voitures.
Depuis le 7 octobre dernier, c’est presque quotidiennement que les forces dirigées par le Hezbollah attaquent des communautés israéliennes et des postes militaires le long de la frontière, ce qu’elles justifient par leur soutien à Gaza en guerre.
Jusqu’à aujourd’hui, les escarmouches à la frontière ont entraîné la mort de quatre civils côté israélien, auxquels s’ajoutent sept soldats de Tsahal. Il y a également eu plusieurs attaques à la roquette depuis la Syrie, mais sans faire de blessés.
Selon le Hezbollah, 121 de ses membres ont été tués par Israël au cours de ces escarmouches, principalement au Liban, mais aussi en Syrie. Au Liban, 16 autres terroristes palestiniens, un soldat libanais et au moins 17 civils, dont trois journalistes, ont été tués.