Tollé au Chili après qu’un « grand » journal rende hommage à Hermann Goering
Des organisations juives dénoncent l'article comme "une apologie du nazisme" ; des dirigeants politiques condamnent le journal et expriment leur solidarité avec la communauté
JTA – L’un des plus grands journaux du Chili a publié dimanche un article en hommage au nazi Hermann Goering, suscitant un tollé auprès des politiciens et de la communauté juive chilienne.
L’article, qui coïncidait avec le 75e anniversaire de la mort de Goering et ressemblait à un éloge funèbre, comprenait des détails sur la jeunesse du leader nazi, sa carrière militaire et sa relation étroite avec Adolf Hitler, accompagnés de diverses photos.
Dans une déclaration publiée sur Twitter, l’organisation de la communauté juive du Chili a déclaré que l’article faisait « l’apologie du nazisme ».
« En Europe, cette publication serait considérée comme un crime », a déclaré l’organisation, faisant référence aux pays qui proscrivent tout sympathie envers le nazisme.
L’ambassade d’Allemagne à Santiago a déclaré qu’il « n’est pas habituel pour l’ambassade de commenter » les articles de journaux, mais a souligné que « nous voulons simplement être très clairs : ce personnage, H. Goering, a commis des crimes contre l’humanité et était l’un des piliers du régime nazi ».
Göring était l’un des plus hauts officiers d’Hitler et a contribué à la création de la police secrète Gestapo. Pendant le plan quadriennal d’Hitler en 1936, il s’est vu confier de larges pouvoirs économiques, y compris celui de confisquer les biens juifs. Il a bénéficié personnellement des œuvres d’art pillées et, pendant la Shoah, il était en possession de la « Fille en jaune et bleu avec guitare » de Matisse.
Lors du procès de Nuremberg en 1946, Goering a été reconnu coupable de conspiration, de crimes contre la paix, de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité. Il a été condamné à la mort par pendaison, mais s’est suicidé quelques heures avant l’exécution de la sentence en ingérant du cyanure.
El Mercurio, qui a une tendance politique conservatrice, est connu comme le journal de référence du Chili.
Plusieurs politiciens en lice pour les élections présidentielles chiliennes ont également critiqué l’article.
« Il n’y a même pas une once de place pour les criminels contre l’humanité », a écrit Sebastián Sichel, un indépendant qui se présente dans le cadre de la coalition conservatrice Podemos du Chili. « Je tiens à exprimer ma solidarité avec la communauté juive et à tous ceux qui ont pu se sentir offensés par cette publication. »
Yasna Provoste, chef du parti démocrate chrétien centriste, a exprimé sa « profonde solidarité avec la communauté juive du Chili ».