Tourisme: La Cour suprême interdit un projet pour protéger une espèce de chauves-souris
Selon la Cour, les promoteurs n'ont pas pris en compte les conséquences écologiques ; la protection de la nature l'emporte sur les intérêts économiques de l'entreprise
La Cour suprême a interdit la construction d’un village de vacances en Haute Galilée, estimant que le projet constituerait une nuisance pour une grotte voisine dans laquelle nidifient trois espèces de chauves-souris en voie de disparition, a rapporté samedi le quotidien Haaretz.
Selon cette information, la Cour a rejeté l’appel du promoteur – Hemdat Hagalil – et confirmé la décision du tribunal de district, qui avait annulé le permis de construire.
La société avait initialement été autorisée à construire 32 unités à environ 80 mètres de la grotte, il y a de cela plus de dix ans. L’autorisation avait expiré cinq ans plus tard et lorsque Hemdat Hagalil en avait demandé le renouvellement, la société avait fait face à l’opposition de la Société pour la protection de la nature en Israël (SPNI).
La SPNI s’est penchée sur les permis de construire anciens qui ne tiennent pas compte des dégâts écologiques.
Ses experts ont exprimé leur inquiétude face au risque de déstabilisation des sols à proximité de la grotte et de détournement des cours d’eau dans sa direction. La grotte est un lieu de nidification important pour les chauves-souris.
Le tribunal de district s’est rangé aux arguments de la SPNI, suite à quoi Hemdat Hagalil a fait appel devant la Cour Suprême, au motif que la commission de planification avait pris en compte l’impact du projet sur les chauves-souris et qu’il n’avait pas été prouvé qu’il représentait une menace pour la grotte ou les chauves-souris.
Ce n’est pas ainsi que la Cour a analysé la question et elle a rejeté l’appel : la juge Ruth Ronen a estimé que les autorisations initiales ne prenaient pas en compte les données aujourd’hui disponibles concernant les conséquences sur la grotte et à les populations de chauves-souris, a rapporté Haaretz.
La juge Dafna Barak-Erez a abondé dans le sens de Ronen, jugeant que le projet immobilier était certes économiquement important, mais qu’ « au-delà de ces considérations, il fallait sauvegarder les trésors naturels en danger d’extinction, et ce pour le bien de toute la population ».
Israël compte une trentaine d’espèces de chauves-souris, dont 29 sont considérées comme menacées et protégées par la loi israélienne. Ces mangeurs d’insectes sont considérés comme un rouage essentiel des écosystèmes.