Tout ce qui augmente en Israël à partir du 1er janvier 2023
Les tarifs de l’électricité augmentent de 8,3 %. Il s’agit de la troisième augmentation en l’espace d’un an, qui porte au total à 20 % la hausse cumulée des 12 derniers mois
Les tarifs de certains services et produits de base ont augmenté à minuit, imposant aux consommateurs de fortes hausses des prix de l’essence, de l’eau et de l’électricité.
Ces hausses se produisent quelques jours seulement après la prestation de serment du gouvernement du Premier ministre Benjamin Netanyahu, dont les accords de coalition conclus avec les partenaires d’extrême droite et haredi, comprennent un engagement à réduire le coût de la vie.
Les tarifs de l’électricité augmentent de 8,3 %. Il s’agit de la troisième augmentation en l’espace d’un an, qui porte au total à 20 % la hausse cumulée des 12 derniers mois.
La compagnie d’électricité impute cette hausse à l’augmentation des coûts de l’énergie au niveau mondial, l’invasion de l’Ukraine par la Russie jouant un rôle important sur l’approvisionnement en carburant.
Toujours à minuit, les prix de l’essence ont augmenté de 0,9 shekels, ce qui porte le prix du litre à 6,94 shekels en libre-service. Cette hausse est, pour sa part, liée à l’expiration d’un allégement fiscal introduit par le ministère des Finances, l’an dernier, pour abaisser le prix de l’essence.
Les tarifs de l’eau augmentent, de leur côté, de 3,5 %, en raison de la hausse de l’indice des prix à la consommation et des tarifs de l’électricité.
Le directeur de la compagnie d’électricité en Israël, Meir Spiegler, a fait savoir dimanche, à l’antenne de la radio militaire, que la hausse des prix était le résultat de l’augmentation des prix des matières premières utilisées pour produire l’électricité.
Il a ainsi déclaré : « Lorsque la matière première, le charbon, augmente de manière significative, on ne peut l’ignorer. »
Spiegler a ajouté qu’il s’agissait d’une « hausse beaucoup plus modérée » que ce que la société souhaitait – à savoir 15 % -, que le gouvernement précédent avait ramené à un taux inférieur.
Le journal Ynet a indiqué que la hausse des prix se traduirait par un alourdissement de la facture de l’ordre de 80 shekels tous les deux mois pour un ménage moyen, sans que l’on sache précisément comment cette somme a été calculée.
« L’électricité ne sera coupée qu’en tout dernier recours », a assuré Spiegler.
Entre-temps, on craint que l’augmentation du coût de l’électricité n’ait un effet d’entraînement, les restaurants et lieux de loisirs étant susceptibles de répercuter la hausse sur leurs tarifs.
Selon les médias israéliens, au ministère des Finances, les autorités cherchent des moyens de limiter la hausse des tarifs de l’électricité. La Douzième chaine a indiqué que le Trésor pourrait geler la hausse des prix pendant deux ou trois mois, dans l’espoir de trouver une solution entretemps.
Le nouveau ministre des Finances, Bezalel Smotrich, pourrait reconduire l’allégement fiscal sur l’essence, mais cela coûterait 200 millions de shekels, a précisé la Douzième chaine, ajoutant que les responsables du Trésor estimaient peu probable de trouver les financements nécessaires.
L’augmentation des tarifs de l’eau devrait également se répercuter sur le prix des fruits et légumes et d’autres produits agricoles, tout comme les hôtels et restaurants, dont la facture d’eau va logiquement augmenter.
Les taxes foncières municipales augmenteront de 1,37 %, la hausse de la taxe sur les entreprises étant susceptible d’être également répercutée sur les consommateurs.
La Douzième chaine a fait savoir que certaines municipalités ont demandé une augmentation plus importante encore, à l’image de Mevasseret Zion, voisine de Jérusalem, qui souhaite relever la taxe sur les entreprises de 5 %, ou de Tel Aviv, qui veut que les locations de court terme soient imposées au taux le plus élevé.
Ces demandes nécessitent l’approbation de Smotrich.
D’autres municipalités souhaitent limiter la hausse des impôts fonciers, voire ne pas recourir à de telles hausses. La décision en la matière incombe à Smotrich et au nouveau ministre de l’Intérieur, Aryeh Deri.
Par ailleurs, la taxe sur les véhicules électriques augmente de 10 %. Les importateurs ont d’ores et déjà déclaré qu’ils n’absorberaient pas la hausse, a indiqué Ynet.
Les hausses de prix se produisent au moment même où un certain nombre de producteurs de l’agroalimentaire ont fait connaitre leur intention de relever leurs prix. Parmi ceux qui ont d’ores et déjà mis en œuvre ces hausses de prix ou envisagent de le faire figurent les géants de l’alimentation Osem et Strauss, et le producteur laitier Tnuva.
Au-delà de la hausse des prix, les Israéliens ont commencé à noter l’apparition du phénomène de « shrinkflation », qui consiste à réduire la taille des produits sans baisse proportionnelle des prix.