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Trump congédie son sulfureux conseiller Steve Bannon

"Je quitte la Maison Blanche et je pars au combat pour Trump et contre ses opposants, au Capitole, dans les médias et dans le monde des affaires", a déclaré le patron de Breitbart News

Le président américain Donald Trump, à gauche,  félicite son conseiller Stephen Bannon après l'investiture des hauts responsables dans la salle est de la Maison Blanche, le 22 janvier 2017. (Crédit : Mandel Ngan/AFP)
Le président américain Donald Trump, à gauche, félicite son conseiller Stephen Bannon après l'investiture des hauts responsables dans la salle est de la Maison Blanche, le 22 janvier 2017. (Crédit : Mandel Ngan/AFP)

Donald Trump s’est finalement séparé vendredi de Steve Bannon, son sulfureux conseiller, mais le président américain reste empêtré dans la violente polémique créée par son ambiguïté à l’égard de l’extrême droite.

Contempteur virulent de « l’establishment » et des « élites », l’ancien patron du très droitier site Breitbart News, au sein duquel il a immédiatement repris du service, n’aura tenu qu’un peu plus de six mois dans la West Wing.

Ce départ, qui ponctue l’une des semaines les plus catastrophique de la jeune présidence, permet à Donald Trump d’envoyer un message aux ténors de son gouvernement et aux nombreux élus républicains exaspérés par les provocations de cet homme de 63 ans qui promettait l’avènement d’un « nouvel ordre politique ».

Mais il suscite aussi une myriade d’interrogations sur le rôle qu’entend désormais jouer en dehors de la Maison Blanche celui qui fut un personnage central de la campagne atypique – et couronnée de succès – de Donald Trump.

Dans son style caractéristique, Bannon a assuré qu’il n’entendait pas rester silencieux.

« Je quitte la Maison Blanche et je pars au combat pour Trump et contre ses opposants, au Capitole, dans les médias et dans le monde des affaires », a-t-il déclaré à Bloomberg News.

« La présidence Trump pour laquelle nous nous sommes battus est terminée », a-t-il ajouté dans un entretien au Weekly Standards. « Nous avons toujours un énorme mouvement et nous ferons quelque chose de cette présidence Trump. Mais ce sera autre chose ».

Les excuses de Trump ?

L’annonce – sèche – de son départ, est intervenue à un moment particulièrement difficile pour Donald Trump, empêtré dans la polémique sur ses propos après les violences de Charlottesville, lorsqu’il a affirmé que les torts se trouvaient des deux côtés, renvoyant dos à dos suprémacistes blancs et manifestants venus dénoncer ces derniers.

« Le licenciement de Steve Bannon est bienvenu, mais il ne peut cacher le positionnement du président Trump lui-même sur les suprémacistes blancs et l’intolérance qu’ils prônent », a réagi Nancy Pelosi, chef des démocrates à la Chambre des représentants.

Nancy Pelosi, la chef de file de la minorité démocrate à la Chambre des Représentants (Crédit : sa page Facebook)
Nancy Pelosi, la chef de file de la minorité démocrate à la Chambre des Représentants (Crédit : sa page Facebook)

Des poids lourds du parti républicain se sont montrés à peine moins durs avec le locataire de la Maison Blanche.

Vendredi, Mitt Romney, ancien candidat à la présidentielle, a évoqué un « moment décisif pour le président Trump » et l’a pressé de présenter ses excuses.

Même son propre chef de la diplomatie semblait critiquer le président en condamnant sans aucune ambiguïté le racisme. « La haine n’est pas une valeur américaine », a-t-il martelé.

James Murdoch, fils du magnat de la presse Rupert Murdoch qui est un intime de Donald Trump, a dénoncé « la rhétorique haineuse » du président, estimant que garder le silence serait se rendre complice.

Des mots très durs du patron de la maison mère de Fox News, la chaîne d’infos favorite des électeurs qui ont porté Donald Trump au pouvoir.

Départs retentissants

Plus symbolique, la mère de Heather Heyer, la femme de 32 ans tuée par un sympathisant néo-nazi à Charlottesville a dit publiquement qu’elle refusait de parler au président américain, qui souhaitait lui présenter personnellement ses condoléances.

Après le départ de Sean Spicer et de Reince Priebus, respectivement porte-parole et secrétaire général de la Maison Blanche, celui de Steve Bannon complète le renouvellement en profondeur de l’équipe qui s’était installée au 1600 Pennsylvania avenue le 20 janvier, après la victoire surprise face à Hillary Clinton.

Sean Spicer, attaché de presse de la Maison Blanche, pendant une conférence de presse du conseiller à la sécurité nationale H.R. McMaster, à la Maison Blanche, le 16 mai 2017. (Crédit : Olivier Douliery/AFP)
Sean Spicer, attaché de presse de la Maison Blanche, pendant une conférence de presse du conseiller à la sécurité nationale H.R. McMaster, à la Maison Blanche, le 16 mai 2017. (Crédit : Olivier Douliery/AFP)

Il permet en particulier à John Kelly, général à la retraite des Marines qui avait succédé à M. Priebus, d’affirmer un peu plus son pouvoir dans une équipe où règne un indéniable chaos.

Ancien banquier d’affaires chez Goldman Sachs, Steve Bannon avait mis le site internet, dont il reprend désormais les rênes, au service de l’une des mouvances de l’extrême droite américaine se présentant sous le nom d’alt-right.

Son départ a suscité la déception de Nigel Farage, ancien leader de l’Ukip et grand artisan de la victoire du Brexit lors du référendum sur l’UE de juin 2016.

« Vraiment désolé de voir mon ami Steve Bannon partir. Son intelligence politique sera difficile à remplacer », a-t-il tweeté.

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