Israël en guerre - Jour 566

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Trump : Israël mènera « la charge » contre l’Iran si aucun accord n’est conclu

Le président américain a toutefois ajouté que c'était Washington qui prendra les décisions ; Benjamin Netanyahu a été surpris d'apprendre que des négociations directes se tiendront samedi

Le président américain Donald Trump et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, dans le Bureau ovale de la Maison Blanche, à Washington, le 7 avril 2025. (Crédit : Saul Loeb/AFP)
Le président américain Donald Trump et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, dans le Bureau ovale de la Maison Blanche, à Washington, le 7 avril 2025. (Crédit : Saul Loeb/AFP)

Le président américain Donald Trump a déclaré mercredi qu’Israël jouerait un rôle de premier plan dans une éventuelle frappe militaire contre l’Iran, aux côtés des États-Unis, si les prochaines négociations sur le nucléaire n’aboutissaient pas.

Ces propos ont été tenus quelques jours après que Trump a semblé prendre de court le Premier ministre Benjamin Netanyahu en annonçant à ses côtés à la Maison Blanche que des pourparlers « directs » entre les États-Unis et l’Iran sur la limitation du programme nucléaire de Téhéran auraient lieu ce samedi, un calendrier qui, selon le secrétaire du cabinet de Netanyahu, a pris Jérusalem par surprise.

Interrogé mercredi par des journalistes dans le Bureau ovale sur la possibilité d’utiliser la force contre l’Iran si la république islamique n’acceptait pas un accord sur le nucléaire, Trump a répondu : « Si cela nécessite des moyens militaires, nous utiliserons des moyens militaires. »

« Israël sera évidemment très impliqué dans cette affaire, il en sera le leader », a-t-il ajouté, ce qui semble être la première fois qu’il menace explicitement Téhéran d’une attaque israélienne, et a fortiori une attaque sous le commandement de l’État juif.

Mais il a ensuite semblé revenir partiellement sur ses propos. « Personne ne nous dirige. Nous faisons ce que nous voulons faire. »

Il a affirmé que les États-Unis utiliseraient « assurément » la force militaire contre l’Iran si nécessaire et qu’il avait un calendrier pour déterminer combien de temps cela prendrait, sans toutefois le préciser. Selon certaines informations, Trump accorderait deux mois à ce processus.

Le président américain a déclaré que le sommet prévu samedi à Oman marquait le « début » d’un processus. Son envoyé pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff, devrait représenter les États-Unis, tandis que l’Iran sera représenté par son ministre des Affaires étrangères, Abbas Araghchi. Trump a déclaré que les pourparlers seraient directs, tandis que l’Iran a déclaré qu’ils se feraient par l’intermédiaire d’un médiateur.

« Nous avons un peu de temps, mais pas tant que ça, car nous ne les laisserons pas se doter d’une arme nucléaire », a déclaré Trump.

« Nous allons les laisser prospérer. Je veux qu’ils prospèrent. Je veux que l’Iran soit grand. La seule chose qu’ils ne pourront pas avoir, c’est une arme nucléaire. Ils le comprennent. »

« J’ai été un peu surpris, car lorsque l’élection [de 2020] a été truquée, il me semblait qu’ils se procureraient l’arme nucléaire, vu qu’avec moi, c’était fichu », a-t-il affirmé, sans donner plus de précisions.

Le président américain Donald Trump après avoir signé un décret, dans le Bureau ovale de la Maison Blanche, à Washington, le 9 avril 2025. (Crédit : Saul Loeb/AFP)

Witkoff pourrait finalement renoncer à se rendre à Oman samedi si l’Iran devait refuser de mener des négociations directes avec lui à Mascate, a rapporté le Washington Post.

Des responsables américains ont insisté sur le fait que les négociations seraient directes, arguant que les pourparlers « indirects » ne sont pas aussi efficaces.

« Nous ne nous laisserons pas berner », aurait déclaré un responsable de l’administration Trump, ajoutant qu’une « discussion approfondie » et une « convergence des esprits » étaient nécessaires pour surmonter la profonde méfiance des deux côtés.

Witkoff serait même prêt à se rendre à Téhéran s’il y était invité, ont déclaré deux responsables de l’administration Trump au Washington Post. L’un d’eux a émis l’hypothèse que la décision de Trump d’annoncer les pourparlers aux côtés de Netanyahu dans le Bureau ovale lundi avait eu pour objectif de maîtriser le Premier ministre et d’éviter les critiques israéliennes.

Le président Massoud Pezeshkian (2ᵉ à droite) et le chef de l’Organisation iranienne de l’énergie atomique (AEOI), Mohammad Eslami (à droite), lors de la « Journée nationale de la technologie nucléaire », à Téhéran, le 9 avril 2025. (Crédit : Présidence iranienne/AFP)

Trump serait plus enclin à s’engager dans la diplomatie qu’à lancer des bombardements, ont déclaré les responsables au Washington Post.

Parallèlement, Yossi Fuchs, le secrétaire du Cabinet, a reconnu que Netanyahu avait été pris au dépourvu par l’annonce de Trump de pourparlers directs à venir ce samedi.

S’exprimant sur les ondes de la station de radio Kol Berama, Fuchs a insisté sur le fait que Netanyahu était au courant des négociations prévues entre les États-Unis et l’Iran, mais « ignorait qu’elles auraient lieu samedi ».

« Le président et le Premier ministre entretiennent des relations étroites. L’équipe du président se dispute pour savoir qui aime le plus Israël », a-t-il ajouté.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu dirigeant une réunion du cabinet, aux côtés du secrétaire du Cabinet Yossi Fuchs, dans son bureau, à Jérusalem, le 30 juillet 2023. (Crédit : Marc Israel Sellem/Pool/Flash90)

Lors d’un conseil des ministres mercredi soir, Netanyahu aurait déclaré aux ministres qu’Israël avait été informé à l’avance des pourparlers entre les États-Unis et l’Iran, Washington ayant demandé à Jérusalem ce qu’il considérerait comme un bon accord.

La chaîne publique Kann a cité une source israélienne selon laquelle Netanyahu aurait répondu qu’une bonne proposition serait similaire à celle qui avait conduit au démantèlement du programme nucléaire libyen en 2003, ajoutant que le temps imparti à la diplomatie était limité.

Netanyahu a convoqué le cabinet pour discuter de ses récents voyages en Hongrie et aux États-Unis, en mettant l’accent sur les États-Unis. Le Premier ministre avait demandé lundi la convocation du cabinet, immédiatement après avoir achevé sa réunion avec Trump, a appris le Times of Israel.

La rencontre avec Trump a réservé une série de mauvaises surprises à Netanyahu, même au-delà du dossier iranien : l’absence d’allègement immédiat des droits de douane et les tensions avec la Turquie, Trump faisant l’éloge de son président Recep Tayyip Erdogan, un fervent critique d’Israël qui entretient des liens étroits avec le groupe terroriste palestinien du Hamas.

Un homme tenant un portrait du guide suprême iranien et une pancarte anti-américaine alors que des Iraniens assistent à un rassemblement marquant la Journée d’Al-Qods (Jérusalem), une journée commémorative organisée chaque année le dernier vendredi du Ramadan, à Téhéran, le 28 mars 2025. (Crédit : AFP)

Seuls les ministres du gouvernement ont été conviés à la réunion du cabinet. Les responsables de la sécurité, dont le chef de l’agence de sécurité intérieure du Shin Bet, Ronen Bar, ainsi que les chefs de l’armée israélienne et de l’agence de renseignement du Mossad, n’ont pas été invités, selon les médias israéliens. Selon une source anonyme citée par Kann, cette absence serait due à la nature diplomatique et non sécuritaire de la réunion.

Netanyahu a également rencontré le directeur de la CIA, John Ratcliffe, à Jérusalem mercredi, a indiqué son bureau, ajoutant que le chef du Mossad, David Barnea, était également présent.

Les efforts pour régler un différend concernant le programme nucléaire iranien, que Téhéran affirme être destiné à des fins civiles, mais que les pays occidentaux considèrent comme un précurseur de la bombe atomique, ont connu des hauts et des bas pendant plus de deux décennies sans parvenir à une résolution.

Lors de son premier mandat, Trump avait retiré les États-Unis de l’accord de 2015 entre l’Iran et six puissances mondiales (États-Unis, Russie, Chine, France, Grande-Bretagne et Allemagne) – connu sous l’acronyme JCPOA -, et avait imposé des sanctions sévères. En réponse, l’Iran avait alors renoncé à certains de ses engagements dans le cadre de cet accord historique.

L’Iran, qui a juré de détruire Israël, nie chercher à se doter d’une arme nucléaire, mais a intensifié ses activités d’enrichissement d’uranium jusqu’à une pureté de 60 %, un niveau inévitable pour la fabrication d’armes atomiques. La République islamique a empêché les inspecteurs internationaux de vérifier ses installations nucléaires.

Les discussions internationales visant à ramener les deux pays à l’accord sont au point mort.

Mercredi, les États-Unis ont imposé de nouvelles sanctions à l’Iran. Le Département du Trésor a déclaré que ces mesures avaient été prises à l’encontre de cinq entités basées en Iran et d’une personne basée en Iran en raison de leur soutien au programme nucléaire iranien, dans le but de priver Téhéran d’une arme nucléaire.

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