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Trump : L’élection « truquée » de 2020 a empêché la paix entre Jérusalem et Ryad

L'ancien président américain a déclaré, lors de la conférence annuelle des dirigeants de la Coalition juive républicaine, que Biden n'écoute pas "les dirigeants" en Israël

L'ancien président américain, Donald Trump, s'exprimant par visioconférence lors de la réunion annuelle des dirigeants de la Coalition juive républicaine à Las Vegas, au Nevada, le 19 novembre 2022. (Crédit : Scott Olson/ AFP)
L'ancien président américain, Donald Trump, s'exprimant par visioconférence lors de la réunion annuelle des dirigeants de la Coalition juive républicaine à Las Vegas, au Nevada, le 19 novembre 2022. (Crédit : Scott Olson/ AFP)

L’ancien président Donald Trump a été ovationné debout samedi à Las Vegas (ouest des États-Unis), lors d’un rassemblement du parti républicain, mais plusieurs dirigeants conservateurs l’ont critiqué pour les récents résultats décevants aux élections de mi-mandat.

Lors de son premier discours depuis l’annonce mardi de sa candidature à la Maison Blanche en 2024, Trump, qui s’exprimait en vidéoconférence, a loué son mandat et fait l’éloge de ses donateurs et de membres de la Coalition juive républicaine qui tient jusqu’à dimanche sa réunion annuelle à Las Vegas, dans le Nevada.

L’ancien président, âgé de 76 ans, a refusé d’assumer la responsabilité des résultats électoraux des républicains, et notamment de ses poulains, aux « midterms » du 8 novembre. Le parti républicain était « beaucoup plus grand et plus puissant qu’il ne l’était avant mon arrivée », a-t-il toutefois déclaré.

Trump a une nouvelle fois samedi remis en cause la victoire du démocrate Joe Biden à la présidentielle en 2020.

« L’élection a été truquée », a déclaré le milliardaire, mais le public, qui l’avait chaleureusement accueilli, n’a pas réagi à ces propos.

Trump a affirmé samedi qu’il aurait négocié des accords de paix supplémentaires entre Israël et « peut-être tous » les pays arabes restants s’il avait effectué un second mandat, réitérant ses affirmations mensongères selon lesquelles l’élection de 2020 ont été « truquée ».

« Nous aurions peut-être négocié des accords de paix avec tous les pays arabes, dont l’Arabie saoudite, peu de temps après l’élection », a déclaré Donald Trump lors d’une allocution par visioconférence à la conférence annuelle des dirigeants de la Coalition juive républicaine à Las Vegas.

Au cours des derniers mois du mandat de Trump, son administration avait réussi à négocier des accords de paix entre Israël, les Émirats arabes unis, Bahreïn, le Maroc, le Soudan et le Kosovo.

Trump, qui a été acclamé par des centaines de Juifs républicains présents dans l’assistance, a profité de l’occasion pour reprocher à l’administration Biden de ne pas avoir étendu ces accords de normalisation connus sous le nom d’Accords d’Abraham.

« Ils n’en ont signé aucun. Nous aurions vraiment pu conclure la paix au Moyen-Orient », a déclaré Trump.

« L’élection a été truquée, et c’est dommage qu’elle l’ait été. Israël en a été très lésé », a-t-il répondu lorsqu’on l’a interrogé sur les Accords d’Abraham lors d’une séance de questions-réponses après son discours.

Il a affirmé que la relation avec Israël, sous l’administration Biden « est très mauvaise… Ils n’écoutent même pas vos dirigeants ». Il convient de souligner que la majorité des membres de l’auditoire étaient des Juifs américains, et non des Israéliens.

Le président Donald Trump, au centre, avec, de gauche à droite, le ministre des Affaires étrangères de Bahreïn, Khalid ben Ahmed Al Khalifa, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, Trump, et le ministre des Affaires étrangères des Émirats arabes unis, Abdullah bin Zayed al-Nahyan, lors de la cérémonie de signature des Accords d’Abraham à la Maison Blanche, à Washington, le 15 septembre 2020. (Crédit: AP Photo/Alex Brandon/Dossier)

Il a également réitéré que de nombreux Juifs aux États-Unis « n’apprécient pas à leurs justes valeurs », les opposant aux évangéliques qui votent plus massivement républicain et soutiennent les gouvernements israéliens de droite. Cette phrase, qui a été critiquée par les principaux groupes juifs dans le passé, a été applaudie lors de la convention de la Coalition juive républicaine samedi.

L’ancien président a été ajouté à la dernière minute dans la liste des orateurs pour la réunion annuelle.

Sa participation a suscité des attentes car plusieurs de ses détracteurs l’avaient auparavant invité dans leurs discours à tourner la page et à miser sur « un leadership fort ».

Les « midterms » passées, la réunion de Las Vegas a fait office de podium pour ses rivaux potentiels en vue de la primaire républicaine de 2024.

L’étoile montante de la droite dure, le gouverneur de Floride Ron DeSantis, 44 ans, réélu triomphalement dans son État et qui est perçu comme l’un des principaux rivaux de Trump, a vanté sa performance aux élections de mi-mandat.

Le gouverneur républicain de Floride Ron DeSantis s’exprime lors de la réunion annuelle des dirigeants de la Coalition juive républicaine à Las Vegas, dans le Nevada, le 19 novembre 2022.( (Crédit : Wade Vandervort / AFP

« Nous avons pris la tête chez les électeurs indépendants, nous avons obtenu des marges records chez les électeurs hispaniques. Nous avons emporté les banlieues dans toute la Floride », a-t-il lancé sous des applaudissements nourris alors que plusieurs participants à la réunion approchaient de l’estrade pour lui serrer la main.

L’ancienne gouverneure de Caroline du Sud et ex-ambassadrice des États-Unis à l’ONU, Nikki Haley, 50 ans, a pour sa part déclaré qu’elle allait penser « sérieusement » à se lancer ou non dans la primaire.

L’ancienne gouverneure républicaine de Caroline du Sud, Nikki Haley, prend la parole lors de la réunion annuelle des dirigeants de la Coalition juive républicaine à Las Vegas, dans le Nevada, le 19 novembre 2022. (Photo par Wade Vandervort / AFP)

« J’ai chaque fois été l’outsider chaque fois qu’on me sous-estimait, c’est toujours amusant », a-t-elle dit. « Mais je n’ai jamais perdu une élection. Et ce n’est pas maintenant que je vais commencer. »

Plusieurs responsables ont attribué à Trump la responsabilité des résultats mitigés des républicains aux « midterms ».

« J’ai une excellente politique pour le parti républicain. Arrêtons de soutenir des candidats inéligibles fous dans nos primaires », a déclaré le gouverneur du New Hampshire (nord-est), Chris Sununu, sans nommer Trump.

Leaders forts, pas des célébrités 

L’ancien gouverneur du New Jersey, Chris Christie, a été plus direct dans son discours et a insisté pour tenir Donald Trump responsable du résultat des élections de mi-mandat.

L’ancien gouverneur du New Jersey, Chris Christie, prend la parole lors de la réunion annuelle des dirigeants de la Coalition juive républicaine, le 19 novembre 2022 à Las Vegas, dans le Nevada. (Crédit : Scott Olson/Getty Images/AFP).

« Donald Trump a choisi des candidats avec un critère, un seul. Il ne s’agissait pas de leur éligibilité, de leur expérience, de leur sagesse ou de leur charisme. (…) Mais s’ils croyaient ou non que l’élection présidentielle de 2020 a été volée. Si vous croyez en cela, je vous soutiens, sinon, je vous rejette », a lancé Christie, qui s’est adressé à la foule quelques heures avant l’ancien président.

« Eh bien, laissez-moi vous dire, ce n’est pas ce que représente ce parti. Ce n’est pas ce qu’il devrait représenter à l’avenir. Nous devons arrêter cela maintenant. Nous perdons parce que Donald Trump s’est mis au-dessus de tout le reste », a-t-il mis en garde.

Pour sa part, le gouverneur du Maryland, Larry Hogan, a une nouvelle fois critiqué Trump dans son discours vendredi.

« Même les partisans les plus ardents de Trump disent qu’ils en ont assez (…) », a fait valoir Hogan.

Aux élections de mi-mandat, le parti républicain avait promis une « vague rouge » qui éliminerait le parti démocrate des deux chambres du Congrès à Washington.

Cependant, les républicains n’ont obtenu qu’une faible majorité à la Chambre des représentants, après que plusieurs candidats soutenus par Donald Trump ont été vaincus. Cela a été également le cas au Sénat –resté aux mains des démocrates – et dans des postes de gouverneurs considérés comme cruciaux.

Trump avait été précédé samedi par le prochain Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, par vidéoconférence.

L’ex-secrétaire d’État, Mike Pompeo – qui a servi sous l’administration Trump et auquel les observateurs prêtent aussi des ambitions présidentielles – était présent lors du rassemblement.

« Notre parti a besoin de dirigeants forts, maintenant plus que jamais. Les personnalités, les célébrités, ne feront pas le travail », a-t-il dit vendredi, sans nommer Donald Trump.

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