Trump : Les aides américaines à Israël et à l’Ukraine devraient être prêtées
Le candidat républicain à la présidence a demandé que l'aide soit structurée comme un prêt, Washington pouvant exiger le remboursement, au cas où "ils nous lâcheraient comme un chien"
Lors d’un rassemblement en Caroline du Sud, l’ancien président américain Donald Trump a demandé que l’aide militaire à Israël, à l’Ukraine et à d’autres pays soit structurée comme un prêt, Washington pouvant exiger le remboursement en cas de soutien insuffisant.
« Ils veulent donner 100 milliards de dollars à quelques pays », a-t-il déclaré samedi, célébrant le rejet d’un projet de loi qui aurait financé l’aide militaire à Israël et à l’Ukraine ainsi que des restrictions plus sévères aux frontières.
« Donnez-leur l’argent, et s’ils peuvent le rembourser, ils le rembourseront. S’ils ne peuvent pas le rembourser, ils n’auront pas à le faire (…), mais s’ils vont dans un autre pays, ils nous lâchent comme un chien », a-t-il expliqué. « Si cela arrive à notre pays, nous demanderons tout simplement un prêt et nous dirons que nous voulons notre argent, parce que nous donnons de l’argent et qu’ils passent de l’autre côté. »
Trump n’a pas mentionné Israël, mais il a semblé préoccupé par le fait que l’Ukraine puisse recevoir de l’argent « et ensuite conclure un accord avec la Russie ».
Il a mentionné Israël après avoir promis de « mettre fin à cette guerre [en Ukraine] et d’empêcher d’autres guerres de se produire ».
L’accord bloqué au Congrès prévoyait une enveloppe supplémentaire d’aide à l’Ukraine et à Israël.
D’un montant de 95 milliards de dollars, elle sera débattue la semaine prochaine et comprend des fonds pour la lutte d’Israël contre le Hamas et pour un allié stratégique clé, Taïwan.
La part du lion, cependant, aiderait l’Ukraine à reconstituer ses stocks de munitions, d’armes et d’autres besoins essentiels, alors que le pays entre dans une troisième année de guerre.
Trump s’est souvent montré dubitatif, parfois hostile, sur la poursuite de l’aide américaine à l’Ukraine et a même menacé de sortir de l’Otan s’il retournait à la Maison Blanche.
Trump s’est aussi à nouveau emparé du dossier brûlant de l’immigration, autre grand sujet de controverse dans la campagne électorale.
Sous sa pression, les élus républicains semblent avoir décidé de bloquer toute réforme de la politique migratoire avant l’élection présidentielle.
« N’oublions pas que cette semaine, nous avons aussi remporté une grande victoire que tous les conservateurs devraient célébrer. Nous avons écrasé le projet désastreux de cet escroc de Joe Biden sur les frontières ouvertes », a lancé le milliardaire. « Tout le groupe a fait un excellent travail au Congrès. Nous l’avons écrasé. »
L’ancien président, qui avait bâti sa popularité en promettant la construction d’un mur entre les Etats-Unis et le Mexique, a assuré que l’expulsion de migrants constituerait l’une de ses priorités en cas de retour à la Maison Blanche.
« Dès le premier jour, je mettrai fin à toutes les politiques d’ouverture des frontières de l’administration Biden et nous lancerons la plus grande opération d’expulsion nationale de l’histoire des Etats-Unis. Nous n’avons pas le choix », a-t-il estimé.
Lors de son meeting, M. Trump a aussi lancé une pique à Nikky Haley, ex-gouverneure de l’Etat de Caroline du Sud et sa rivale pour l’investiture républicaine, en ironisant sur l’absence de son mari à ses côtés durant la campagne.
« Où est son mari ? Oh, il est parti, il est parti. Qu’est-il arrivé à son mari ? « , a-t-il lancé avec des effets de voix.
Largement distancée dans la course à l’investiture, l’ancienne ambassadrice des Etats-Unis à l’ONU a répondu sèchement sur X à propos de son mari, Michael Haley, engagé pour un an dans un déploiement militaire à Djibouti.
« Il est en déploiement au service de notre pays, quelque chose dont vous ne connaissez rien. Quelqu’un qui manque continuellement de respect aux sacrifices des familles de militaires n’a rien à faire comme commandant en chef », a-t-elle taclé.
Ledit mari a aussi envoyé sur X un message au milliardaire, accompagné d’une photo de loup, avec un petit commentaire cinglant : « La différence entre les humains et les animaux ? Des animaux ne laisseraient pas le plus stupide d’entre eux diriger la meute ».
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— Michael Haley (@WMichaelHaley) February 10, 2024