Trump pense qu’un accord sur le nucléaire iranien est possible car Téhéran est « effrayé »
« Tout le monde pense qu'Israël, avec notre aide ou notre approbation, va entrer et les bombarder. Je préférerais que cela n'arrive pas », a déclaré le locataire de la Maison Blanche

Dans une interview diffusée lundi, le président américain Donald Trump a prédit que les États-Unis concluraient un accord avec l’Iran pour empêcher la République islamique de se doter d’une arme nucléaire.
« Je pense que nous allons conclure un accord avec l’Iran », a-t-il déclaré à Fox News. « Je pense qu’ils ont peur. Je pense que l’Iran aimerait conclure un accord et j’aimerais conclure un accord avec eux sans les bombarder. »
« Tout le monde pense qu’Israël, avec notre aide ou notre approbation, va entrer et les bombarder. Je préférerais que cela n’arrive pas », a-t-il déclaré à la chaîne câblée.
Dans l’interview – qui a également fait les gros titres pour les propos de Trump sur l’expulsion potentielle des Palestiniens de la bande de Gaza – le président américain a répété presque mot pour mot sa déclaration de vendredi, lorsqu’il a en outre affirmé qu’Israël ne bombarderait pas l’Iran si un accord était conclu avec les États-Unis.
« Je préfère de loin voir un accord avec l’Iran où nous pouvons conclure un accord, le superviser, le vérifier, l’inspecter, puis le faire exploser, ou simplement nous assurer qu’il n’y a plus de nucléaire », a déclaré Trump lundi.
« Je pense que l’Iran a très peur, pour être honnête avec vous, parce que leur défense a pratiquement disparu », a-t-il expliqué. « Ils ont vécu des moments très difficiles. Toute l’affaire des bipeurs a été un désastre pour eux. »
Trump a qualifié l’opération secrète d’Israël visant à faire exploser des milliers de pagers du Hezbollah de « chose horrible », mais a admis qu’elle avait « mis hors d’état de nuire une grande partie des dirigeants [du Hezbollah] ».
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a offert un bipeur en or à Trump lors de leur rencontre à la Maison Blanche la semaine dernière, en référence à l’opération clandestine qui a porté un coup sévère au groupe terroriste du Hezbollah, l’un des principaux membres de ce que l’on appelle l’Axe de la résistance iranien.
Le 17 septembre 2024, des milliers de bipeurs utilisés par le Hezbollah au Liban ont soudainement explosé, tuant des dizaines de membres du groupe terroriste et en blessant des milliers d’autre. Cette opération a marqué le début de l’escalade d’Israël contre le groupe terroriste après près d’un an de tirs de roquettes persistants du Hezbollah.

Environ un mois plus tard, le 26 octobre, Israël a mené plusieurs vagues de frappes aériennes sur plusieurs heures dans différentes régions d’Iran et ciblait les programmes de drones et de missiles balistiques de la République islamique, ainsi que les batteries de défense aérienne, en représailles à une attaque de missiles iraniens contre Israël un mois plus tôt.
Les frappes israéliennes auraient paralysé les défenses aériennes iraniennes, ce qui a conduit certains à s’attendre – ou à préconiser – une attaque contre les sites nucléaires du pays.
L’Iran, qui a juré de détruire Israël, affirme que son programme nucléaire est uniquement destiné à des fins pacifiques. Cependant, l’agence de l’ONU chargée de la surveillance nucléaire a déclaré que l’Iran enrichissait actuellement de l’uranium à des niveaux qui n’ont aucune utilisation civile, et que le pays a fait obstruction aux inspecteurs internationaux qui demandaient à visiter ses installations.
En outre, le New York Times a rapporté au début du mois que les services de renseignement américains indiquaient qu’une équipe secrète de scientifiques iraniens étudiait les moyens de développer rapidement une arme nucléaire si les dirigeants du pays décidaient d’en fabriquer une.
Trump défend son retrait de l’accord nucléaire de l’ère Obama
Dans l’interview accordée à Fox News, Trump a défendu son retrait, en 2018 – au cours de son premier mandat – du Plan d’action global commun (JCPOA), l’accord nucléaire avec l’Iran signé sous son prédécesseur Barack Obama, qui imposait des limites à l’enrichissement de l’uranium par la République islamique en échange d’un allègement des sanctions par les pays occidentaux.

« C’était un accord on ne peut plus stupide, d’ailleurs », a déclaré Trump. « C’était un accord à court terme. On ne peut pas conclure un accord qui ne dure que quelques années. Cet accord serait déjà expiré. Pensez-y. Et ils auraient le droit légal de posséder une arme nucléaire. »
Le JCPOA, qui a été adopté en 2015 et est entré en vigueur en janvier 2016, prévoyait des délais précis pour ses obligations, les engagements à plus long terme expirant après 15 ans.
À l’expiration de la dernière de ces obligations en 2031, l’Iran ne serait pas spécifiquement tenu, en vertu de l’accord, de s’abstenir de développer des armes nucléaires. Cependant, le pays est également signataire du Traité de non-prolifération, qui lui interdit de le faire.
« Vous ne pouvez pas permettre à l’Iran – ou à n’importe quel autre pays d’ailleurs, mais surtout à l’Iran – parce qu’ils sont très militants. Je veux dire qu’ils sont très, très militants. Vous ne pouvez pas leur permettre de posséder une arme nucléaire », a répété Trump lors de l’interview.
« Mais il y a deux façons de les arrêter : avec des bombes ou avec un bout de papier. Et je préfère de loin conclure un accord. »
Au début du mois, Trump a relancé sa campagne de « pression maximale » sur l’Iran, initialement mise en œuvre lors de son premier mandat après son retrait de l’accord précédent, qui comprend des efforts visant à réduire à zéro les exportations de pétrole de la République islamique.