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Trump promet “le feu” à la Corée du Nord et Pyongyang menace Guam

Le pays reclus est désormais doté d'armes nucléaires susceptibles d'être embarquées sur des missiles balistiques, y compris intercontinentaux

La télévision sud-coréenne diffuse une vidéo d'un tir de missile de la Corée du Nord, le 12 février 2017. (Crédit : Jung Yeon-Je/AFP)
La télévision sud-coréenne diffuse une vidéo d'un tir de missile de la Corée du Nord, le 12 février 2017. (Crédit : Jung Yeon-Je/AFP)

Le président américain Donald Trump a lancé des menaces apocalyptiques contre la Corée du Nord en raison de ses ambitions militaires, lui promettant le « feu et la colère », alors que Pyongyang a dit envisager de tirer des missiles près du territoire américain de Guam.

Les propos du président américain signent une nette escalade dans la rhétorique de Washington face aux programmes balistique et nucléaire nord-coréens, qui ont valu à Pyongyang une septième volée de sanctions de l’ONU le weekend dernier.

Ces déclarations semblent aussi faire écho aux menaces régulièrement proférées par le Nord, qui a par exemple menacé lundi de transformer Séoul en « mer de flammes ».

« La Corée du Nord ferait mieux de ne plus proférer de menaces envers les Etats-Unis », a lancé mardi le président américain depuis son golf de Bedminster, dans le New Jersey, où il passe des vacances.

Les menaces, si elles continuaient, « se heurteront au feu et à la colère, comme le monde ne l’a jamais vu jusqu’ici ».

Le secrétaire d'État américain Rex Tillerson lors d'une conférence de presse à Doha, le 11 juillet 2017. (Crédit : AFP/STRINGER)
Le secrétaire d’État américain Rex Tillerson lors d’une conférence de presse à Doha, le 11 juillet 2017. (Crédit : AFP/STRINGER)

Ces propos tranchent singulièrement avec les assurances récentes du secrétaire d’Etat Rex Tillerson selon lesquelles Washington ne cherche pas la chute du régime nord-coréen.

Le Nord a surenchéri quelques heures après, annonçant envisager des tirs de missiles près des installations militaires des Etats-Unis sur l’île de Guam, dans le Pacifique.

Une fois finalisé, ce projet pourrait être mis en œuvre « à tout moment », dès que le dirigeant nord-coréen Kim Jong-Un l’aura décidé, a rapporté l’agence officielle KCNA, qui cite un communiqué de l’armée.

Cette île reculée de quelque 550 km² est un avant-poste clé pour les forces américaines, stratégiquement situé entre la péninsule coréenne et la mer de Chine méridionale. Environ 6 000 soldats y sont déployés, notamment sur la base aérienne Anderson et la base navale Guam.

Guam est prêt

Son gouverneur Eddie Calvo a minimisé les menaces nord-coréennes mais souligné que le territoire était « prêt à toute éventualité ».

Des bombardiers américains B1-B basés à Guam ont survolé mardi la péninsule coréenne, ce qui « prouve », selon KCNA, que les « impérialistes américains sont des maniaques de la guerre nucléaire ».

Le contexte s’était encore alourdi avec des informations du Washington Post sur les progrès militaires nord-coréens.

Le pays reclus est désormais doté d’armes nucléaires susceptibles d’être embarquées sur des missiles balistiques, y compris des missiles balistiques intercontinentaux (ICBM), menaçant ainsi ses voisins mais aussi le continent américain, selon les conclusions d’un rapport confidentiel achevé en juillet par l’agence américaine de renseignement militaire, la DIA, citée par le journal.

Les spécialistes divergent de longue date sur les véritables capacités du Nord, en particulier à miniaturiser une tête nucléaire de façon à pouvoir la monter sur un missile. La DIA avait émis voici quatre ans des conclusions similaires mais elles avaient été balayées par d’autres services de renseignement.

Kim Jong-Un, le dirigeant nord-coréen, à Pyongyang, le 15 avril 2017. (Crédit : Ed Jones/AFP)
Kim Jong-Un, le dirigeant nord-coréen, à Pyongyang, le 15 avril 2017. (Crédit : Ed Jones/AFP)

Tous sont d’accord cependant que Pyongyang avance à grand pas depuis l’arrivée au pouvoir de Kim Jong-Un en décembre 2011.

En juillet, Pyongyang a procédé à deux tirs réussis d’ICBM. Le premier, qualifié par Kim Jong-Un de cadeau pour les « salauds d’Américains », mettait l’Alaska à la portée du Nord, le second était le signe que peut-être même New York était vulnérable.

Le chef de la Maison Blanche a accusé Pyongyang de s’être montré « menaçant au-delà du normal ».

Les autorités américaines ont répété maintes fois cette année que l’option militaire était « sur la table ».

‘Réaction délirante’

Mais analystes comme responsables politiques ont tourné en dérision les propos présidentiels.

« Vouloir surenchérir avec la Corée du Nord en matière de menaces, c’est comme vouloir surenchérir avec le pape en matière de prières », a déclaré sur Twitter John Delury, professeur à l’université Yonsei de Séoul.

Le démocrate Eliot Engel, membre de la Commission des Affaires étrangères de la Chambre des représentants, a regretté la « ligne rouge absurde » tracée par Trump et que Kim Jong-Un allait inévitablement franchir.

« La Corée du Nord est une vraie menace mais la réaction délirante du président laisse entendre qu’il pourrait envisager d’utiliser les armes nucléaires américaines en réponse à un commentaire désagréable d’un despote nord-coréen », a-t-il dit.

Le Washington Post a également rapporté, citant un autre rapport du renseignement, que le Nord détenait jusqu’à 60 armes nucléaires, soit plus qu’envisagé auparavant.

Malgré tout, les spécialistes jugent que Pyongyang doit encore franchir certaines étapes technologiques.

Après le second test d’ICBM, des experts ont estimé que l’ogive n’avait pas réussi le cap de la rentrée dans l’atmosphère depuis l’espace.

Pour Siegfried Hecker, ex-directeur du laboratoire national de Los Alamos, cité par le Bulletin des scientifiques atomiques, Pyongyang n’a pas l’expérience pour tirer « une tête nucléaire suffisamment petite, légère et robuste pour pouvoir survivre à un acheminement par ICBM. »

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