Tsahal abat un missile balistique tiré du Yémen ; les alertes activées dans le centre d’Israël
Un gros fragment d'obus s'est écrasé dans un quartier résidentiel de Beit Shemesh ; les Houthis revendiquent cette septième attaque nocturne en moins de deux semaines
Les défenses aériennes ont intercepté un missile balistique lancé sur Israël depuis le Yémen, qui a déclenché des sirènes d’alerte dans le centre d’Israël tard dans la nuit de lundi à mardi, a indiqué l’armée israélienne. Il s’agit de la septième attaque nocturne de ce type en moins de deux semaines.
Le missile a été intercepté avant qu’il ne pénètre dans l’espace aérien israélien, a précisé Tsahal. Les sirènes ont retenti dans tout le centre du pays peu après 23 heures, par crainte de la chute de débris.
Les débris du missile n’ont pas causé de dégâts majeurs, mais un gros fragment s’est écrasé dans le quartier de Ramat Beit Shemesh Alef, dans la ville de Beit Shemesh, non loin de Jérusalem.
Sur le lieu de l’impact, dans la rue Nahal HaKishon, des habitants, pour la plupart ultra-orthodoxes, se sont pressés autour des restes du missile houthi.
Des enfants en bas âge couraient sous la pluie et des femmes promenaient leurs bébés dans des poussettes à quelques mètres seulement du fragment, tandis que la police tentait de contenir la foule.
« C’est de la folie. C’est de la folie », répétait un homme à son ami alors qu’ils se tenaient côte à côte sur les lieux de l’attaque.
« J’étais chez moi, dans mon appartement, et j’ai couru vers l’abri dès que j’ai entendu la sirène avec ma femme, ma belle-mère et mon bébé », a raconté Aaron Heideman, un visiteur de Teaneck, dans le New Jersey, au Times of Israel, alors qu’il se tenait debout et regardait fixement le grand objet métallique à côté d’un arbre brisé au milieu de la route.
« C’est fou de voir de mes propres yeux que c’est réel, que c’est sérieux. J’ai toujours eu foi en Dieu, je n’ai donc pas peur, mais c’est surréaliste », a-t-il ajouté.
Le service de secours du Magen David Adom (MDA) a indiqué ne pas avoir reçu de rapport faisant état de blessures directement causées par le missile lancé depuis le Yémen, bien qu’un certain nombre de personnes aient été traitées pour anxiété aiguë ou pour des blessures mineures subies en courant se réfugier dans les abris anti-bombes.
Dans la ville de Yavne, au centre du pays, le MDA a indiqué qu’une piétonne renversée par un véhicule a été légèrement blessée alors qu’elle courait vers un abri.
La jeune femme, âgée de 18 ans, a été conduite au centre hospitalier Kaplan ; elle souffre de blessures au thorax et aux membres.
Le lancement de ce missile a également provoqué de brèves interruptions à l’aéroport Ben Gurion, a rapporté Ynet. Les arrivées et les départs ont été brièvement interrompus par crainte de la chute de débris.
Par ailleurs, dans l’arène Menora Mivtachim de Tel Aviv, où l’auteur-compositeur-interprète Moshe Peretz se produisait lors d’un concert de Hanoukka, des milliers de spectateurs ont attendu la fin des sirènes, les mains au-dessus de la tête, pour se protéger d’éventuels éclats d’obus.
Manifestement insensible à cette interruption, Peretz a poursuivi sa prestation, changeant brièvement les paroles de sa chanson de « Tutim » (fraises) à « Houthim » (Houthis).
אזעקה גם באמצע ״נקסט״. המופע הופסק ומשה פרץ מאלתר על הבמה pic.twitter.com/6hfSZuaqWh
— רחלי racheliy אבידר avidarms (@racheliy555555) December 30, 2024
Les Houthis du Yémen ont par la suite revendiqué ce tir de missile. Un haut responsable du groupe terroriste soutenu par l’Iran a juré que de nouvelles attaques de ce type seraient lancées.
« Le pilonnage de l’entité [Israël] se poursuit et le soutien à Gaza continue », a déclaré Mohamed Ali al-Houthi, chef du comité révolutionnaire suprême des Houthis, dans un message publié sur le réseau social X après l’annonce de l’interception du missile par Tsahal.
Ce lancement a eu lieu peu après que les médias contrôlés par les Houthis au Yémen ont rapporté qu’une coalition dirigée par les États-Unis avait frappé des cibles dans le district d’At Tuhayat, au sud de Hodeida.
Les Houthis, groupe terroriste au cœur de la guerre civile au Yémen voué à la destruction d’Israël et des Juifs, ont lancé plus de 200 missiles et 170 drones sur Israël au cours de l’année écoulée, d’après le décompte de l’armée israélienne.
La grande majorité n’a pas atteint Israël ou a été interceptée par l’armée ou les alliés d’Israël dans la région.
Les sirènes d’alerte aux roquettes et aux drones déclenchées par les attaques du Yémen ont poussé à maintes reprises des millions d’Israéliens à courir aux abris au milieu de la nuit au cours des douze derniers jours. Au cours du mois dernier, le groupe terroriste a tiré onze missiles balistiques et au moins neuf drones sur Israël.
Ce groupe, soutenu par l’Iran et désigné comme groupe terroriste par plusieurs pays, dont les États-Unis, le Canada et les Émirats arabes unis, a promis de poursuivre ses attaques jusqu’à la fin de la guerre dans la bande de Gaza, qui a commencé le 7 octobre 2023, lorsque le groupe terroriste palestinien du Hamas a mené une attaque sans précédent contre Israël qui a fait plus de 1 200 morts et au cours de laquelle 251 personnes ont été prises en otage et emmenées de force dans la bande de Gaza.
Ces derniers jours, Israël a mené plusieurs vagues de frappes aériennes contre les infrastructures des Houthis au Yémen, dans un contexte de menaces de plus en plus belliqueuses de la part des dirigeants du pays.
Lundi, l’ambassadeur des Nations unies Danny Danon a lancé ce qu’il a appelé un ultime avertissement au groupe terroriste. Il l’a mis en garde contre le fait qu’il risquait de subir le même « sort misérable » que ses alliés iraniens, le Hamas et le groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah, ainsi que le régime déchu du dictateur Bashar el-Assad en Syrie, s’il persistait dans cette voie.
« Israël défendra son peuple », a déclaré Danon aux journalistes.
« Si 2 000 kilomètres ne suffisent pas à séparer nos enfants du terrorisme, je peux vous assurer qu’ils ne suffiront pas à protéger leur terrorisme de nos forces. »
Parmi les cibles frappées par Israël au Yémen ces derniers jours figurent l’aéroport international de Sanaa et les infrastructures de trois ports contrôlés par les Houthis sur la côte ouest du pays.
Selon des sources citées par le média saoudien Al Arabiya lundi, les ports de Hodeida, Salif et Ras Issa sont hors service depuis les frappes du 18 décembre. Les navires ancrés dans ces trois ports n’ont donc pas pu partir, ce qui a privé le régime d’un moyen de subsistance essentiel.
Les ports de Ras Issa et de Hodeida abritent également des installations de stockage de carburant, ce qui en fait des centres économiques cruciaux.
En plus d’attaquer Israël, les Houthis, soutenus par l’Iran, ont également mené des attaques répétées à l’aide de missiles et de drones contre une centaine de navires marchands qui tentaient de traverser la mer Rouge, obligeant de nombreux transporteurs à éviter cette voie d’eau stratégique et paralysant le transport maritime mondial. Les Houthis avaient initialement déclaré qu’ils attaqueraient les navires liés à Israël, mais peu des navires visés étaient liés à l’État juif.