Tsahal active un nouveau système d’alerte pour les attaques de roquettes
Les alarmes se basent sur des villes individuelles - ou des quartiers dans certains cas - contrairement à l'ancien système qu cernait des zones plus grandes
Judah Ari Gross est le correspondant du Times of Israël pour les sujets religieux et les affaires de la Diaspora.

L’armée israélienne a annoncé mercredi qu’elle allait mettre à niveau son système d’alerte de roquettes entrantes dans le pays, pour rendre celles-ci plus précises et plus simples à comprendre.
Le mois dernier, Tsahal a mené les derniers tests sur le nouveau système, après plusieurs années de tests et de préparations.
Avec l’ancienne méthode, le pays était divisé en 255 régions environ. Si l’armée détectait un projectile entrant qui se dirigeait vers n’importe quel point dans une région, les sirènes étaient déclenchées sur l’ensemble de la zone.
Cela signifiait que de nombreux Israéliens devaient inutilement courir aux abris anti-bombe, une pratique qui risquait de désensibiliser les gens aux sirènes en leur laissant penser qu’elle ne les concernerait probablement pas, a déclaré un porte-parole de l’armée.
Le nouveau système, qui sera officiellement lancé mercredi à 17 heures, opère sur une division du territoire en près 1 700 zones, ou « polygones », comme l’armée les appelle.
Le système vise à s’assurer que les sirènes soient activées seulement dans les zones où il y a une menace réelle, pour s’assurer que les Israéliens non concernés puissent continuer leur vie quotidienne et que la confiance dans le système d’alerte reste forte, a expliqué Tsahal.
Afin de simplifier ce dernier, l’armée a déclaré qu’elle allait aussi mettre un terme au système de région/nombre pour les zones désignées et, au lieu de cela, elle va utiliser les noms de villes et, dans le cas de grandes villes, de quartiers.
« Raanana sera Raanana, et pas ‘Sharon 140′ », a déclaré un porte-parole de l’armée, en référence à l’ancienne désignation de la ville du centre du pays.
Les six plus grandes villes d’Israël – Tel Aviv, Jérusalem, Haïfa, Beer Sheva, Hadera et Ashdod – seront toutes partagées en quatre « zones d’alerte », a précisé l’armée, pour qu’une roquette qui se dirige vers le nord de Tel Aviv, par exemple, ne contraigne pas les résidents du sud de la ville à aller dans des abris anti-bombes.
Rishon Lezion, Herzliya, Netanya et Ramat Gan seront divisées en deux zones d’alertes, a déclaré l’armée.
L’armée a invité les résidents de ces 10 villes à visiter le site internet du Commandement central du Front (disponible en anglais) afin de voir dans quelle « zone d’alerte » ils vivent.

« Les bruits des sirènes ne s’arrêtera pas à la frontière [de ces zones], et les résidents des zones environnantes devraient aussi les écouter. La directive du Commandement central du Front est : s’il y a un doute, c’est qu’il n’y a pas de doute. Si vous entendez une alerte, vous devez vous protéger », a déclaré le lieutenant colonel Shlomo Maman, chef du département des alertes pour le Commandement central du Front.
Pour mieux protéger les communautés de bédouins d’Israël dans le sud, dont certaines ne vivent pas dans des villes reconnues, l’armée a dit qu’elle avait tenu un grand nombre de rencontres avec des chefs des Bédouins et décidé de diviser les régions dans lesquelles les clans vivent.
En outre, Tsahal a indiqué qu’il mettait en place des sirènes le long des routes éloignées des zones habitées qui, jusqu’à maintenant, étaient considérées comme des zones « vides » et ne recevait donc aucune alerte de roquettes entrantes.
Ces 30 dernières années – depuis la guerre du Golfe de 1991 – l’armée israélienne s’efforce d’améliorer ce dispositif.
Au départ, les sirènes retentissaient à travers tout le pays dès qu’un projectile en approche était détecté, ce qui impliquait que des gens de Haïfa devaient aller dans des abris anti-bombe alors que l’attaque visait en réalité Tel Aviv à 90 kilomètres.
« Le but principal de cet effort est de produire des alertes de manière plus précise. A une époque, tout Israël était une zone d’alerte, nous mettions tout le pays à l’arrêt avec une sirène. Cela ne fonctionne plus comme cela maintenant », a déclaré Shlomo Maman.