Tsahal élargit considérablement la zone tampon à Gaza pour forcer le Hamas à un accord
Les évacuations massives à Rafah marquent le début d’une opération visant à contraindre le groupe terroriste à libérer 11 otages vivants et à accepter une trêve

L’opération terrestre relancée dans la bande de Gaza entre dans une nouvelle phase.
Lundi, l’armée israélienne a ordonné l’évacuation de l’ensemble de la zone de Rafah, au sud de la bande de Gaza, annonçant à la population qu’elle « revient combattre avec une force considérable afin d’éliminer les capacités des organisations terroristes dans ces zones ».
Ces menaces sont sérieuses.
Selon les informations recueillies par le Times of Israel, l’armée a lancé une opération de plusieurs semaines, qui prévoit des frappes aériennes massives sur les zones évacuées, avant l’entrée de ses troupes plus en profondeur dans la bande de Gaza, à partir des zones tampons déjà sous contrôle. Ces zones seront élargies, réduisant ainsi le territoire encore tenu par le Hamas et habité par des civils. Les principales incursions auront lieu simultanément depuis le nord et le sud de l’enclave.
La zone d’évacuation couvre une large bande de terre entre Rafah et Khan Younès, une région où Tsahal n’avait jusqu’ici pas engagé de forces terrestres.
Cette opération permettra à Israël de prendre le contrôle d’une part importante du territoire longeant les frontières de la bande de Gaza.
#عاجل ‼️ إلى جميع سكان قطاع غزة المتواجدين في مناطق رفح، بلديات النصر والشوكة والمناطق الاقليمية الشرقية والغربية وأحياء السلام، المنارة وقيزان النجار
⭕️يعود جيش الدفاع الإسرائيلي للقتال بقوة شديدة للقضاء على قدرات المنظمات الإرهابية في هذه المناطق.
⭕️من أجل سلامتكم عليكم… pic.twitter.com/Ps1JvDoJRY
— افيخاي ادرعي (@AvichayAdraee) March 31, 2025
Elle ne nécessitera pas la mobilisation de réservistes supplémentaires, mais ces derniers participeront à la campagne. Quatre divisions sont prêtes à pénétrer dans Gaza si le Hamas ne cède pas d’ici là.
Aucune aide humanitaire ne sera acheminée, du moins dans les premières phases de cette nouvelle intervention.
Depuis quatre semaines, Israël a coupé l’approvisionnement en nourriture, carburant, médicaments et autres produits de première nécessité à destination de la bande de Gaza, où vivent plus de deux millions de Palestiniens. Cette décision est justifiée par le refus du Hamas de prolonger la première phase de l’accord de cessez-le-feu et de libérer davantage d’otages. Les responsables israéliens affirment avoir laissé entrer suffisamment d’aide durant les deux mois de trêve pour subvenir aux besoins de Gaza pendant plusieurs mois, tout en accusant le Hamas de stocker les fournitures à son profit.

Les Nations unies (ONU) ont alerté cette semaine que les boulangeries de Gaza seraient à court de farine dans les jours à venir. Les agences humanitaires ont réduit de moitié les distributions alimentaires, les marchés sont presque entièrement vides de légumes, et les frappes israéliennes visant des sites terroristes empêchent de nombreux travailleurs humanitaires de se déplacer.
Bien que la campagne militaire s’intensifie, il ne s’agit pas encore d’un retour à une manœuvre terrestre généralisée. Israël s’attend toutefois à ce que le Hamas mène des attaques ciblées contre ses troupes dans certaines zones. Selon les informations recueillies par le Times of Israel, l’opération dite de « pression maximale » constitue une dernière tentative pour contraindre le Hamas à accepter les conditions israéliennes en vue d’un accord sur les otages..
Le cabinet de sécurité a voté samedi soir en faveur d’une augmentation de la pression sur le Hamas, a déclaré le Premier ministre Benjamin Netanyahu.

Les exigences d’Israël n’ont pas vraiment changé par rapport à la « proposition Witkoff », du nom de l’envoyé du président américain Donald Trump au Moyen-Orient.
Il insiste pour que le Hamas libère onze otages vivants le premier jour d’un cessez-le-feu de 40 jours. L’un des otages est le citoyen américain Edan Alexander, le Hamas ayant indiqué aux Américains qu’il était prêt à le libérer en guise de geste de bonne volonté.
Au cinquième jour de la trêve, le Hamas devra fournir à Israël des informations précises sur tous les otages encore détenus, notamment ceux qui sont toujours en vie.
Au dixième jour, il devra remettre les dépouilles de la moitié des otages assassinés qu’il détient encore.

Israël se dit prêt à entamer des discussions sur la fin de la guerre, mais insiste sur l’atteinte de ses objectifs militaires : le désarmement du Hamas et des autres groupes terroristes de Gaza, l’exil des dirigeants du Hamas, et la mise en place d’une nouvelle structure de gouvernance excluant le mouvement islamiste.
Tsahal entend également maintenir une zone tampon destinée à protéger les localités israéliennes proches de la frontière.
Cependant, selon le bureau du Premier ministre cité par le Times of Israel, Israël n’a reçu aucune réponse du Hamas après avoir transmis ses conditions aux médiateurs samedi.

Si le Hamas persiste dans son refus de répondre aux exigences israéliennes, Tsahal pourrait être amenée à mobiliser en urgence un grand nombre de réservistes, dans le but de reprendre le contrôle de la bande de Gaza et de vaincre le Hamas sur le terrain.
À ce jour, 59 otages se trouveraient encore à Gaza, dont 24 seraient en vie. Parmi les 35 otages décédés figure un soldat tué lors de la guerre de Gaza en 2014.
Un accord de cessez-le-feu assorti d’une libération d’otages avait été conclu entre Israël et le Hamas en janvier. Mais à l’issue de la première phase de cet accord, Israël a suspendu l’acheminement de l’aide humanitaire à Gaza le 2 mars, avant de reprendre ses opérations militaires le 18 mars.
Depuis cette reprise, Tsahal affirme viser les hauts responsables politiques du Hamas ainsi que les commandants militaires de rang intermédiaire. Sont également visés les infrastructures du groupe, telles que les dépôts d’armes et les lance-roquettes. Des membres du Jihad islamique palestinien et d’autres groupes terroristes ont également été pris pour cibles.
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