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Tsahal renforce ses effectifs en Cisjordanie ; la chasse à l’homme se poursuit

Malgré des avertissements clairs, les forces de sécurité ont laissé les Israéliens saccager Huwara pendant des heures ; la plupart des suspects israéliens ont été libérés

Emanuel Fabian est le correspondant militaire du Times of Israël.

Un Palestinien passe devant des voitures brûlées dans la ville de Huwara, près de la ville de Naplouse en Cisjordanie, le 27 février 2023. (Crédit : AP Photo/Majdi Mohammed)
Un Palestinien passe devant des voitures brûlées dans la ville de Huwara, près de la ville de Naplouse en Cisjordanie, le 27 février 2023. (Crédit : AP Photo/Majdi Mohammed)

L’armée israélienne déclaré lundi matin qu’elle renforçait ses effectifs en  Cisjordanie avec le déploiement d’un troisième bataillon d’infanterie, après que deux bataillons ont été déployés à la suite d’une attaque terroriste qui a tué deux jeunes frères israéliens dans la ville de Huwara, en Cisjordanie, la veille, et des violentes émeutes d’Israéliens qui ont suivi dans la région et au cours desquelles un Palestinien a été tué.

L’armée poursuite sa chasse à l’homme pour retrouver les terroristes palestinien qui ont perpétré la fusillade dimanche matin, tuant Hallel et Yagel Yaniv alors qu’ils traversaient Huwara, une ville palestinienne régulièrement empruntée par des automobilistes israéliens et souvent un foyer de tensions.

Les médias palestiniens ont déclaré que l’armée avait « renforcé le siège » autour de la ville voisine de Naplouse à la suite de la fusillade et des émeutes. Les magasins palestiniens situés le long de la route 60 à Huwara auraient reçu l’ordre de fermer.

L’armée a déclaré que, « dans le cadre de l’expansion des activités de sécurité » dans la région de Naplouse, l’armée allait « augmenter les contrôles de sécurité sur les routes menant à l’intérieur et à l’extérieur de la ville. »

Le 202e bataillon de parachutistes a été déployé dimanche soir, le 435e bataillon de la brigade de Givati a été déployé lundi matin, et le 846e bataillon de reconnaissance de Givati devait également être déployé lundi.

En général, la division de Tsahal en Cisjordanie compte 13 bataillons. Au cours de l’année écoulée, ce nombre a fluctué dans le cadre d’une offensive antiterroriste faisant suite à une série d’attaques terroristes palestiniennes meurtrières, atteignant un maximum de 26 bataillons en octobre, avant de redescendre de plusieurs bataillons.

Des groupes d’Israéliens avaient appelé à des manifestations pour venger la fusillade palestinienne à Huwara plus tôt dans la journée, et dimanche soir, ils se sont déchaînés dans la ville pendant des heures, incendiant des maisons, des devantures de magasins et des voitures.

Peu avant le début des incendies criminels, des centaines d’Israéliens ont commencé à marcher vers Huwara en scandant « Vengeance », a rapporté la radio de l’armée.

Les troupes israéliennes quadrillent la ville de Huwara, en Cisjordanie, à la recherche d’un tireur qui a tué deux Israéliens, le 26 février 2023. (Crédit : armée israélienne)

Selon les secouristes palestiniens, un homme a été tué, quatre autres ont été grièvement blessés et des centaines d’autres ont été soignés pour avoir inhalé de la fumée et des gaz lacrymogènes pendant les violences à Huwara et dans d’autres villages voisins de Naplouse.

Selon les médias palestiniens, une trentaine de maisons et de voitures ont été incendiées. Les photos et les vidéos diffusées sur les réseaux sociaux montrent de vastes incendies dans tout Huwara.

Les forces de sécurité israéliennes n’ont pas réussi à contenir la violence pendant des heures, malgré les avertissements précoces d’une manifestation prévue dans la ville palestinienne. Les troupes étaient également préoccupées par la recherche du tireur qui a tué les frères israéliens.

Une source de sécurité citée par le radiodiffuseur public Kan a déclaré que les émeutes n’ont fait que compliquer la recherche du tireur par les troupes.

Les soldats sont légalement autorisés – et même tenus dans certains cas – d’intervenir pour prévenir les attaques violentes, quelle que soit leur nationalité. L’armée préfère généralement que la police s’occupe des attaques et des arrestations des résidents d’implantations mais les forces de police sont très sollicitées en Cisjordanie.

Pourtant, plus tard dans la journée de dimanche, l’armée a déclaré que « les violentes émeutes qui ont éclaté dans un certain nombre de lieux » en Cisjordanie étaient « gérées » par les troupes et les policiers, sans mentionner l’identité des personnes impliquées.

Des agents de la police des frontières auraient tenté de disperser les manifestants israéliens avec des gaz lacrymogènes.

Un porte-parole de la police des frontières n’a pas répondu aux demandes de commentaires sur les violences.

Des iIsraéliens organisent une manifestation et auraient incendié des maisons et des voitures dans la ville de Huwara, en Cisjordanie, le 25 février 2023. (Autorisation)

Selon des médias israéliens, huit résidents d’implantations ont été arrêtés à la suite de l’émeute, bien que certaines informations suggèrent que six d’entre eux ont déjà été libérés. La police n’a pas confirmé ces arrestations.

Ce déchaînement a suscité la colère de l’Autorité palestinienne, de l’Union européenne, des États-Unis et de nombreux Israéliens.

Un homme filme avec un téléphone à l’extérieur d’un bâtiment qui a été incendié pendant la nuit dans la ville de Huwara, près de Naplouse, en Cisjordanie, le 27 février 2023. (Crédit : JAAFAR ASHTIYEH / AFP)

L’armée israélienne a déclaré que le tireur palestinien avait ouvert le feu à bout portant sur la voiture des Yaniv sur la route 60, puis avait fui les lieux, apparemment à pied. Les frères venaient en voiture de leur ville natale, l’implantation de Har Bracha.

Plusieurs automobilistes israéliens ont été la cible de tirs sur la route 60 à Huwara. Il est prévu de construire une route de contournement pour que les résidents d’implantations n’aient pas à traverser la ville palestinienne, mais les travaux de construction sont au point mort.

« Nous nous attendons à des jours compliqués, peut-être même difficiles. Cela pourrait être ici [en Cisjordanie], dans la région de Jérusalem ou à Gaza », a déclaré Gallant aux journalistes.

« J’ai donné des instructions claires à Tsahal, au Shin Bet et à la police des frontières pour qu’ils soient pleinement préparés à toutes les menaces », a-t-il ajouté.

Ces derniers mois, des hommes armés palestiniens ont visé à plusieurs reprises des postes militaires, des troupes opérant le long de la barrière de sécurité en Cisjordanie, des implantations israéliennes et des civils sur les routes.

Les tensions entre Israël et les Palestiniens sont élevées depuis un an, les forces de défense israéliennes menant des raids quasi quotidiens en Cisjordanie dans le cadre d’une offensive anti-terroriste suite à une série d’attentats terroristes palestiniens meurtriers.

Cependant, les raids nocturnes sont en pause depuis mercredi, avant et après une réunion organisée par la Jordanie entre les responsables israéliens et palestiniens dimanche, dont l’objectif est de rétablir le calme en Cisjordanie et dans la bande de Gaza dans un contexte de violence meurtrière.

Les frères Hillel (à gauche) et Yagel Yaniv, qui ont été tués lors d’une attaque terroriste dans la ville de Huwara, en Cisjordanie, le 26 février 2023. (Autorisation)

Les actes de vandalisme à l’encontre des Palestiniens et des forces de sécurité israéliennes sont communément appelés attaques « prix à payer », les auteurs d’extrême droite affirmant qu’ils sont des représailles à la violence palestinienne ou aux politiques gouvernementales considérées comme hostiles au mouvement des résidents d’implantations.

Les arrestations des auteurs sont très rares et les groupes de défense des droits déplorent que les condamnations soient encore plus rares, la majorité des charges dans ces cas étant abandonnées.

Les rapports de crimes nationalistes contre des Palestiniens en Cisjordanie ont augmenté ces dernières semaines, à la suite de plusieurs attaques terroristes.

Quelque 500 000 Israéliens vivent dans des implantations en Cisjordanie. Parmi eux, plusieurs centaines sont connus sous le nom de « jeunes des collines », qui cherchent à repeupler chaque coin de la terre biblique d’Israël.

Les responsables militaires affirment qu’il y a tout au plus 150 jeunes des collines impliqués dans de graves incidents de violence contre des Palestiniens, mais ils s’inquiètent du nombre croissant de résidents d’implantations « traditionnels » qui soutiennent leurs actions ou y participent eux-mêmes.

Ghassan Douglas, un fonctionnaire palestinien qui surveille les implantations israéliennes dans la région de Naplouse, a estimé qu’environ 400 Israéliens juifs ont participé à l’émeute de dimanche soir.

L’équipe du Times of Israel a contribué à cet article.

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