Tuer Trump ne serait pas suffisant pour venger Soleimani, dit un général iranien
Pour le commandant de l'aérospatiale des Gardiens de la Révolution, les roquettes sur les bases américaines ne suffiront pas et les Américains doivent quitter le Moyen Orient
Un haut commandant du programme de missiles iraniens a déclaré lundi que même le meurtre du président américain Donald Trump ne serait pas une rétribution satisfaisante suite à l’élimination par l’Amérique du haut commandant du Corps des Gardiens de la Révolution islamique, le général Qassem Soleimani.
Au contraire, seul le retrait complet des forces américaines de tout le Moyen Orient le serait, a déclaré le général de brigade Amir Ali Hajizadeh, commandant de la force aérospatiale de l’IRGC, qui est chargé des missiles pouvant frapper les bases américaines dans toute la région.
S’exprimant en marge des funérailles officielles de Soleimani à Téhéran, Hajizadeh a déclaré que la vengeance nécessitait plus que « seulement quatre missiles, ciblant une base américaine, ou même tuant Trump », a rapporté le site Iran Front Page.
« Aucun d’entre eux n’a la même valeur que le sang de ce martyr », a dit Hajizadeh. « La seule chose qui puisse racheter le sang de ce martyr [Soleimani] est la destruction complète de l’Amérique dans la région. »
Il a également dit que Trump, qui « a échappé à la guerre du Vietnam, avait intérêt à commander des cercueils pour les soldats américains ».
Tôt vendredi, une volée de missiles américains a frappé l’aéroport international de Bagdad, frappant un convoi appartenant aux Unités de mobilisation populaire, une force paramilitaire irakienne ayant des liens étroits avec l’Iran. Quelques heures plus tard, le Corps des Gardiens de la Révolution a annoncé que Soleimani « était devenu martyr lors d’une attaque américaine sur l’aéroport de Bagdad ce matin ».
Le commandant adjoint des Unités de mobilisation populaire Abu Mahdi al-Muhandis a également été tué dans l’attaque.
Les propos de Hajizadeh ont fait écho à ceux du chef du groupe terroriste du Hezbollah, Hassan Nasrallah, qui a déclaré dimanche, dans un discours télévisé enflammé, que la vengeance pour Soleimani n’exigeait rien de moins que de chasser les Etats-Unis du Moyen Orient.
« En termes de représailles, il n’y a pas de figure dans le front opposé pour égaler le général Soleimani et Muhandis », a déclaré Nasrallah, ajoutant que « la chaussure de Soleimani vaut plus que la tête de Trump ».
Nasrallah a déclaré que le meurtre de Soleimani marquait le début d’une « nouvelle guerre » contre les États-Unis au Moyen Orient et a appelé les milices chiites à attaquer les ressources militaires américaines dans toute la région – y compris par des attentats suicides. Il a prédit que les Américains quitteront la région dans des « cercueils », emmenant Israël avec eux.
Soleimani avait des liens étroits avec le Hezbollah et était très impliqué dans ses opérations. Dans une rare interview à la fin de l’année dernière, Soleimani a affirmé que lui et Nasrallah avaient échappé à une tentative d’assassinat israélienne lorsque l’aviation israélienne les a pris pour cible à Beyrouth lors de la deuxième guerre du Liban en 2006.
En tant que commandant de l’unité secrète des opérations étrangères de l’IRGC, la Force Al-Qods, Soleimani a été considéré pendant des années comme l’architecte d’une grande partie des activités malveillantes de l’Iran au Moyen Orient, notamment les tentatives de prendre pied en Syrie et les attaques à la roquette contre Israël.
Soleimani était resté longtemps dans l’ombre en dirigeant la Force Al-Qods. Mais il s’est fait connaître en conseillant les forces combattantes du dictateur Bashar el-Assad opposées au groupe terroriste État islamique en Irak et en Syrie.
Après trois jours de cérémonies funéraires qui ont commencé dimanche et auxquelles des millions de personnes ont assisté, Soleimani doit être enterré mardi.
Dimanche, trois roquettes ont atterri à l’intérieur de la Zone verte fortement fortifiée de Bagdad, en Irak, qui abrite l’ambassade des États-Unis et le siège du gouvernement irakien, ont déclaré les habitants de la ville. Les médias locaux ont fait état de quelques blessés parmi les civils.
L’attaque a eu lieu peu après la date limite fixée par une faction pro-iranienne afin que les troupes locales s’éloignent des forces américaines, après l’attaque aérienne américaine à Bagdad qui a tué Soleimani et le chef de milice Muhandis.
L’Iran a juré de venger la mort de Soleimani, mais M. Trump a déclaré que les forces américaines avaient déjà pris pour cible des dizaines de sites en Iran en vue d’une contre-attaque immédiate si les Iraniens mettent leur menace à exécution.
- Israël et Ses Voisins
- Relations Etats-Unis-Iran
- Qassem Soleimani
- Gardiens de la Révolution islamique
- Amir Ali Hajizadeh
- Donald Trump
- Relations Etats-Unis-Irak
- Relations Iran-Irak
- Axe Iran-Hezbollah-Syrie
- Hassan Nasrallah
- Assassinats ciblés
- Force Al-Qods
- Ambassade américaine
- Etat islamique
- Bashar el-Assad
- Guerres du Liban
- Moyen Orient