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Tunisie: foule au premier jour du pèlerinage juif de la Ghriba

Venus de Tunisie mais aussi d'Europe et d'Israël, ils ont prié, allumé des bougies, et fait bénir des fruits secs et de la boukha

Des pèlerins juifs prennent part à un pèlerinage annuel à la synagogue de la Ghriba, à Djerba, e Tunisie, le 2 mais 2018. (FETHI BELAID / AFP)
Des pèlerins juifs prennent part à un pèlerinage annuel à la synagogue de la Ghriba, à Djerba, e Tunisie, le 2 mais 2018. (FETHI BELAID / AFP)

Des fidèles ont convergé par milliers mercredi vers la plus ancienne synagogue d’Afrique sur l’île tunisienne de Djerba, confirmant le regain d’affluence pour le festival juif de la Ghriba après des années difficiles marquées par la peur des attentats.

Les fidèles ont prié, allumé des bougies, inscrit des voeux sur des oeufs placés ensuite dans une cavité de la synagogue. Au milieu des youyous et des chants, certains ont fait bénir fruits secs et boukha, un alcoolde figue local, par les rabbins.

De nombreuses personnalités, et plusieurs dignitaires juifs venus d’Europe et d’Israël, ont assisté aux cérémonies.

« C’est la première fois que je viens, c’est un moment historique pour moi », confie à l’AFP le rabbin Moshe Sebbag de la Synagogue de la Victoire à Paris, précisant être le premier dignitaire juif de ce rang à venir à la Ghriba depuis la révolution tunisienne de 2011.

« Il y a beaucoup de sages juifs qui ont étudié là depuis plus de 1.000 ans, ça nous fait vibrer, en harmonie avec la communauté musulmane », a-t-il ajouté.

Il était accompagné de l’imam de Drancy en banlieue parisienne, Hassen Chalghoumi, un Franco-tunisien connu pour ses prises de position contre l’islam intégriste et ses rapports d’amitié avec la communauté juive, qui lui valent critiques et menaces.

Le Premier ministre tunisien Youssef Chahed s’est rendu sur place pour envoyer « un message d’amour et de paix pour tout le monde depuis Djerba ».

« Ma visite à la Ghriba est un message, pour dire que la Tunisie est une terre de paix et de tolérance », a-t-il déclaré. « Toutes les religions sont bienvenues depuis trois mille ans et cela va continuer », a-t-il ajouté, assurant « la Tunisie est un pays sécurisé, un pays de tourisme ouvert au monde ».

Un important dispositif de sécurité, comprenant hélicoptère et forces spéciales, était en place pour protéger les pèlerins, a constaté un photographe de l’AFP.

Le pèlerinage de la Ghriba, organisé chaque année au 33e jour de la Pâque juive, est au cœur des traditions des Tunisiens de confession juive. Cette communauté ne compte toutefois plus que quelque 1.500 âmes, majoritairement installées à Djerba, contre 100 000 avant l’indépendance en 1956.

Et le pèlerinage a durement souffert des attaques qui ont touché la Tunisie ces dernières années.

Quelque 8 000 fidèles participaient à la Ghriba avant 2002, année durant laquelle 21 personnes ont péri dans un attentat suicide contre la synagogue. La fréquentation avait sensiblement baissé ensuite. En 2015, année marquée par l’attentat meurtrier du musée du Bardo à Tunis en mars, à peine quelques centaines de fidèles avaient participé à l’événement.

« Beaucoup de joie »

Cette année, les hôtels étaient pleins et les habitués estiment que l’affluence était plus importante que l’an dernier. Les organisateurs s’attendaient à la venue de 5 000 personnes, alors qu’ils avaient estimé à 3 000 environ la fréquentation l’an passé.

Parmi les pèlerins se trouvent près de 400 Israéliens, a indiqué à l’AFP René Trabelsi, co-organisateur du festival.

« Les choses rentrent dans l’ordre, la preuve en est que les autorités israéliennes n’ont pas publié de restrictions déconseillant de se rendre à la Ghriba cette année, comme ils l’ont fait chaque année depuis la révolution de 2011 », s’est-il réjoui.

« On est très contents car les touristes sont en train de revenir » au pèlerinage, estime une fidèle franco-tunisienne habituée du lieu, Ketty Acco. « On aime beaucoup la semaine de la Ghriba car c’est beaucoup de festivités, de joie, de gens chaleureux ».

« C’est la première fois que je viens au pèlerinage », a expliqué un chirurgien parisien originaire de Tunisie, Rémy Nizard, qui a quitté le pays en 1966 à l’âge de six ans, et n’y était revenu qu’une fois depuis. « Je suis très heureux de retrouver les couleurs, les odeurs, ces plats qui sont une version tunisienne de la madeleine de Proust ».

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