Turquie : des rédactions appellent à la libération du journaliste français Loup Bureau
Loup Bureau a été interpellé le 26 juillet à la frontière entre l'Irak et la Turquie et est en détention en Turquie depuis
Une vingtaine de rédactions ont dénoncé jeudi en France la répression du régime d’Erdogan à l’encontre des journalistes et demandé la libération de Loup Bureau, reporter français indépendant retenu en Turquie depuis le 26 juillet.
« Alors que la Turquie a multiplié ces dernières semaines l’achat d’espaces publicitaires dans plusieurs médias français et internationaux pour vanter la grande ‘démocratie’ qu’elle est censée être, le régime d’Erdogan multiplie la répression contre les journalistes », ont dit des sociétés de journalistes dans une tribune publiée sur le site du journal Libération.
Emmanuel Macron avait fait part mardi à son homologue turc Recep Tayyip Erdogan de sa « préoccupation » au sujet de la détention en Turquie du journaliste français. « Les deux dirigeants ont convenu de se reparler la semaine prochaine », selon l’Elysée.
Le 11 août, des agents consulaires français avaient rendu visite pour la première fois, au journaliste emprisonné depuis trois semaines en Turquie, a indiqué mercredi le quai d’Orsay.
La tribune publiée jeudi compte parmi ses premiers signataires les sociétés des journalistes de Challenges, des Echos, du Figaro, de France 2, France 24, la rédaction nationale de France 3, Libération, des JT de M6, Mediapart, le Monde, l’Obs, le Point, Premières Lignes, Radio France, RFI, RMC, RTL, Télérama, TF1, TV5 Monde, l’AFP et les rédactions d’Abacapress, Envoyé spécial, les Jours, LaTéléLibre et TV Presse, soutenus par Reporters sans frontières et le Prix Albert-Londres.
Lundi, une trentaine d’intellectuels dont l’historien Elie Barnavi, le philosophe et ex-ministre Luc Ferry et l’écrivain Marek Halter, ont également demandé la libération de Loup Bureau dans une tribune publiée par Le Monde. Il y dénoncent « une arrestation, aussi arbitraire qu’abusive, sinon indigne d’un pays civilisé ».
En outre, trois syndicats français de journalistes (SNJ, SNJ-CGT et CFDT Journalistes) ont affirmé jeudi qu' »Erdogan doit libérer Loup Bureau maintenant » et qu' »attendre encore une semaine, c’est une semaine de trop ». Elles dénoncent le « silence assourdissant » de l’Europe sur les « manquements graves aux libertés démocratiques » du régime turc.
Loup Bureau a été interpellé le 26 juillet à la frontière entre l’Irak et la Turquie, après que des photos le montrant en compagnie de combattants kurdes syriens des YPG (un mouvement considéré comme une organisation « terroriste » par Ankara) ont été trouvées en sa possession.
Les organisations de défense de la liberté de la presse dénoncent des atteintes régulières de la part des autorités turques. La Turquie occupe la 155e place sur 180 au classement 2017 de la liberté de la presse établi par RSF.