Twitter supprime la certification du compte de Louis Farrakhan – pas son compte
Après un discours qui accuse le "Juif satanique" de pédophilie, de misogynie, de violence policière et de crimes sexuels, le chef de Nation of Islam a perdu son badge bleu

Le compte Twitter de Louis Farrakhan n’a désormais plus le statut de compte certifié, après qu’une vidéo du chef de l’organisation Nation of Islam a été publiée, pendant qu’il parlait du « Juif satanique ».
Pendant le week-end, Twitter a retiré sa certification de la « Page Twitter officielle de l’Honorable ministre Louis Farrakhan ». Le badge octogonal bleu, avec un coche indique aux utilisateurs que la page de la personnalité peut ne pas être authentique, c’est-à-dire que la personne titulaire du compte n’en est pas nécessairement le propriétaire. Les comptes certifiés peuvent être la cible de piratage ou de campagnes d’hameçonnage, explique Twitter dans sa FAQ sur les comptes certifiés.
Le propriétaire de la page sans le badge peut toutefois continuer à publier.
« Démasquer complètement et profondément le Juif satanique et la Synagogue de Satan », peut-on lire dans le tweet, qui comprend une vidéo de Farrakhan datant du 27 mai, aux quartiers généraux de l’organisation Nation of Islam, à la mosquée Maryam de Chicago.
https://twitter.com/LouisFarrakhan/status/1004515781244280833
Ce discours était la première apparition publique de Farrakhan depuis le mois de février. Farrakhan, un antisémite, avait averti son auditoire des « Juifs sataniques qui ont infecté le monde avec du poison et de la tromperie ».
Il a également affirmé que les Juifs contemporains sont responsables de la promotion de la pédophilie, de la misogynie, des violences policières et des crimes sexuels, entre autres maux. De plus, Farrakhan a affirmé que le judaïsme contemporain n’est rien d’autre qu’un « système de pièges et de mensonges » que les Juifs étudient afin de « dominer » les non-juifs.
Selon les conditions d’utilisation du réseau, Twitter se réserve le droit de supprimer une certification à tout moment sans préavis. Cette suppression peut être liée à différents comportements sur et hors de Twitter, comme : inciter à la haine et/ou à la violence, ou directement s’attaquer à ou menacer d’autres personnes, sur la base des critères suivants : race, origine ethnique, nationalité, orientation sexuelle, sexe, identité sexuelle, appartenance religieuse, âge, handicap ou maladie ; soutenir des organisations ou individus qui incitent à ces comportements ; se livrer au harcèlement d’autres personnes, ou inciter à le faire ; menacer directement ou indirectement une personne ou un groupe de personnes, ou encourager toute forme de violence physique envers une personne ou un groupe de personnes, notamment avec des menaces de terrorisme ou en faisant l’apologie du terrorisme.
En novembre, Twitter a révoqué plusieurs certifications de comptes associés à l’extrême-droite et au nationalisme blanc, selon The Wrap.
Parmi ces comptes, ceux de Richard Spencer, Laura Loomer, Tim Gionet, et Jason Kessler, qui avait organisé le rassemblement d’extrême-droite à Charlottesville, en Virgine, en août dernier.