Udi Adam : L’annexion n’est pas réaliste pour l’instant
Selon le chef du ministère de la Défense sortant, l'extension de la souveraineté aux zones de Cisjordanie nécessite une coopération régionale et internationale
Le directeur général sortant du ministère de la Défense, Udi Adam, a déclaré dimanche qu’Israël ne peut pas annexer unilatéralement de grandes zones de la Cisjordanie, et que le processus nécessite une coopération régionale, y compris avec les Palestiniens.
Le gouvernement de coalition du Premier ministre Benjamin Netanyahu avait fixé au 1er juillet la date à partir de laquelle il pourrait commencer à mettre en œuvre la partie de la proposition de paix de l’administration Trump qui permet à Israël d’étendre sa souveraineté à ses implantations en Cisjordanie et dans la vallée du Jourdain, soit ensemble environ 30 % de la Cisjordanie.
Mais comme la date butoir de mercredi dernier est arrivée et est restée sans suite, le bureau de Netanyahu a déclaré qu’il continuait à discuter de l’éventuelle annexion avec l’administration américaine.
Adam, qui a annoncé sa retraite en mai après avoir travaillé sous cinq ministres pendant ses quatre années de mandat, a déclaré à la radio de l’armée qu' »il n’y a pas de moyen pratique de procéder à une annexion générale pour le moment ».
Adam a déclaré que l’annexion doit se faire en coopération avec les autres pays de la région, les États-Unis, les Européens et « bien sûr les Palestiniens ».
Adam a admis que les hauts fonctionnaires de la Défense, y compris lui-même, n’en savent pas beaucoup plus sur l’annexion prévue que ce qui a déjà été publié dans les médias, mais il a déclaré que cela ne devait pas être considéré comme une indication qu’il n’y a pas de plan en préparation.
Adam a été remplacé au ministère par l’ancien commandant de l’armée de l’air Amir Eshel.
Le plan de paix, dévoilé par le président américain Donald Trump en janvier, appelle à ce que toute annexion fasse partie d’un accord de paix plus large, incluant des négociations sur la création d’un État palestinien démilitarisé à travers les quelque 70 % de la Cisjordanie qui ne seront pas annexés par Israël, avec un lien vers Gaza – une perspective qui est intenable pour les Palestiniens et pour beaucoup de gens de la droite israélienne.
Le plan Trump prévoit également des pourparlers avec les Palestiniens et l’adhésion des États arabes du Golfe qui seraient théoriquement chargés de fournir des fonds massifs pour l’économie de l’État palestinien naissant.
Mais l’administration américaine a parfois fait preuve d’empathie à l’égard des plans déclarés de Netanyahu pour une annexion unilatérale, le secrétaire d’État Mike Pompeo ayant déclaré à plusieurs reprises que la décision revenait à Israël.
Le plan Trump a été catégoriquement rejeté par les Palestiniens.
Les États-Unis mis à part, la communauté internationale a exprimé une opposition quasi unanime contre les mesures unilatérales prises par Israël.